Non, la marque Fiat n’est pas morte. Même si les chiffres de ventes de l’an dernier, plafonnant à 602 véhicules aux États-Unis et 45 véhicules au Canada, laissent croire le contraire, elle revêt toujours une bonne importance aux yeux de la maison-mère Stellantis. Pourquoi? En raison de son héritage, mais aussi de son côté ludique.
Il va sans dire que la marque italienne a besoin d’un sérieux coup de barre pour se sortir la tête de l’eau en Amérique du Nord. Le figurant 500X est maintenant relégué aux oubliettes, et c’est donc sur les épaules de la petite 500e entièrement électrique que repose la lourde tâche de relancer la marque chez nous. Comme si ce n’était pas assez, elle s’annonce comme étant la voiture électrique la moins chère de tout le marché canadien, lui ajoutant une pression supplémentaire.
Un style particulier
Même si elle est lancée ailleurs dans le monde depuis déjà 4 ans, et qu’elle a cumulé 185 000 exemplaires vendus, cette troisième génération de Fiat 500 arrive finalement chez nous. Malgré son âge, elle est franchement réussie sur le plan du style et ne semble pas avoir pris une ride. Le tout se fait sous le signe de l’évolution avec des accents stylistiques très proches de ceux du modèle original, mais mis au goût du jour. Les phares sont le meilleur exemple, puisqu’ils feignent une pièce entièrement ronde alors qu’ils sont plutôt composés d’une partie principale en demi-lune, coiffée d’une paupière imbriquée au capot. La présence du logo 500 à l’avant met également en valeur le museau retroussé.
- À LIRE : Fiat songerait à offrir à nouveau la 500 équipée d'un moteur à essence
- À LIRE : La Fiat 500e sera offerte en version La Prima au prix de 47 190 $
De profil, les proportions sont respectées, même si la voiture a gagné en taille. 5 centimètres ont été ajoutés en longueur et en largeur, dans le but de donner un meilleur espace intérieur. Une ligne de caractère qui provient des phares traverse la carrosserie et camoufle les poignées désormais intégrées dans une ouverture placée dans le panneau de porte. À l’arrière, la position inclinée de la lunette, dont l’angle se poursuit dans le coffre avant de se terminer dans le pare-chocs, est encore une fois tirée de la précédente génération. Les roues de toutes les déclinaisons sont de 17 pouces.

Parlant de déclinaisons, seulement 2 seront offertes au Canada, alors que nos voisins du sud en auront 3. La version (500e) Red que nous avons mise à l’essai est celle d’entrée de gamme. Elle est vendue à un prix de 42 095 $, incluant les frais de transport et de préparation. Ajoutez 5000 $ (total de 47 095 $) pour obtenir la version La Prima mieux équipée, qui n’arrivera que pour l’année modèle 2025. Ces deux modèles sont admissibles aux deux rabais totalisant 12 000 $ pour les résidents du Québec, ce qui en fait le véhicule électrique le moins cher au Canada.
L’accent sur la technologie à bord
Ce n’est pas surprenant que la présentation intérieure de la Fiat 500e repose entièrement sur des écrans. L’instrumentation est composée d’un écran de 7 pouces dont la présentation est claire et facile à lire. Même la carte de navigation peut y être affichée. Le tout est d’utilisation plutôt intuitive avec les boutons placés sur le volant.
Au centre et bien implanté au sommet du tableau de bord se trouve un écran de 10,25 pouces dont l’interface Uconnect 5 avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil est similaire à celle des autres produits Stellantis. D’un point de vue ergonomique, on retrouve à l’extrémité gauche de l’écran des boutons fixes qui permettent d’accéder à certains menus principaux. La configuration générale est plutôt chargée, mais l’utilisation demeure somme toute intuitive.

Pour le reste, le design est plutôt simpliste. La partie supérieure du tableau de bord est recouverte d’un panneau rouge qui fait toute la largeur du véhicule, ce qui donne un côté sympathique à l’auto. Sous l’écran et les commandes de climatisation (bien placées) se trouve un espace de rangement tout acabit qui comprend un chargeur par induction pour téléphone intelligent, très facile d’accès. Même si la majorité des pièces de plastique sont bien agencées les unes aux autres, le fait de pousser légèrement sur certaines d’entre elles révèle un manque de solidité. De plus, certains plastiques sont empreints de bavures, notamment dans le bas des portières.
Une bonne amélioration par rapport à la précédente génération de Fiat 500 est certainement l’espace à bord pour les passagers. Ceci permet aussi d’ajouter une console digne de ce nom entre les deux sièges avant, laquelle comprend un espace de rangement devant lequel sont placés les boutons du volume et des modes de conduite. Si vous cherchez les porte-gobelets, sachez qu’il n’y en a qu’un seul à l’avant, accessible par un panneau qui tombe devant la console à la hauteur du plancher. Heureusement que les vide-poches dans les portières permettent d’y ranger des bouteilles.
Les sièges avant sont à commande manuelle, et sont chauffants au Canada. Dans la version Red, ils sont recouverts de tissu d’une bonne qualité (cuir dans la La Prima), et les renforts latéraux assurent un bon confort. Évidemment, les deux places arrière sont plus restreintes, ce qui en fait essentiellement des places de dépannage. Pour ce qui est de l’espace de coffre, il accepte 185 litres de matériel, un peu en bas de la MINI Cooper SE.

Mécanique conservatrice
Ce n’est certainement pas la mission du véhicule d’être une bombe de performance. En fait, Stellantis estime que la plupart des gens qui vont se procurer cette auto l’utiliseront en milieu urbain, et c’est d’ailleurs ce qui teinte l’entièreté de la mécanique, à commencer par le moteur électrique. Celui-ci, installé à l’avant, ne produit que 117 chevaux, mais un couple respectable de 162 livres-pieds. Il fait plutôt pâle figure face à la nouvelle MINI Cooper SE, dont la puissance sera d’au moins 184 chevaux.
Trois modes de conduite sont à disposition. Le premier, nommé Normal, laisse vraiment le conducteur piloter sans aucune entrave extérieure. Il y a aussi le monde Range (Autonomie), qui est selon moi celui à privilégier parce qu’il active automatiquement la conduite à une pédale. Finalement, l’ultime mode nommé Sherpa coupe en plus la climatisation, la puissance et la vitesse maximale. C’est réellement un mode à utiliser en dernier recours, si vous avez peur de ne pas vous rendre à destination avec les 227 kilomètres d’autonomie homologuée.

L’autonomie est donc plus grande que celle du Mazda MX-30 et s’approchant de la Nissan LEAF à batterie standard, provient d’une batterie de 42 kilowattheures utilisables, placée dans le plancher du véhicule. Cette batterie à thermorégulation peut être rechargée en 6 heures avec un chargeur embarqué acceptant 11 kilowatts, ou avec une recharge rapide acceptant un maigre 85 kilowatts permettant de passer de 0 à 80 % en 35 minutes.
Ce chiffre, plutôt anachronique par comparaison avec les nouveaux véhicules électriques, trahit un peu l’âge du modèle. Pour se défendre, Fiat insiste sur le fait qu’il s’agit d’une voiture urbaine, et que les acheteurs typiques n’utiliseront que très peu la capacité de recharge rapide. C’est une bonne chose pour eux, puisqu’il n’y a pas de possibilité de préconditionner la batterie pour les recharges rapides par temps froid, laissant craindre que la performance de recharge soit plutôt faible en hiver.

Une voiture enjouée
Quand on utilise la voiture pour ce qu’elle a été conçue, en milieu urbain, elle est vraiment amusante à conduire. Malgré la faible puissance, la réactivité de la mécanique électrique avec l’empattement court, le petit rayon de braquage, la très bonne visibilité et la direction vive la rendent très amusante. Il est réellement facile de circuler en ville. La puissance est adéquate pour cette mission, en plus.
Quand on la pousse un peu plus, on se rend compte qu’elle a certaines limites, notamment imposées par la poutre de torsion arrière. Celle-ci, sur les routes bosselées, fait danser légèrement la voiture, même si on n’a jamais l’impression de perdre le contrôle. Et il faut aussi prendre garde à la conduite à une pédale dont le fonctionnement est peu constant, en ce sens qu’elle ne ralentit pas toujours le véhicule avec la même force de freinage, particulièrement à basse vitesse.
Pour ce qui est de la consommation d’énergie pour notre parcours d’environ 100 kilomètres en milieu urbain, nous avons obtenu environ 20 kWh/100 km. Ceci semble plutôt élevé pour la petitesse du véhicule et le fait que nous l’avons utilisée surtout en ville. Nous aurions eu une autonomie estimée à 210 kilomètres, des chiffres qui devront être confirmés en sol québécois.

À voir
Après avoir fait l’essai préliminaire de la Fiat 500e 2024, j’estime que le constructeur vise juste avec la vocation urbaine de la voiture. Elle s’avère agréable à conduire et l’autonomie sera amplement suffisante pour la plupart des automobilistes qui l’utiliseront pour cette vocation. De plus, les rabais gouvernementaux viennent rendre le prix plus facile à avaler et rendent certaines déceptions plus faciles à avaler.
Compte tenu de la nouveauté sur notre marché, mais aussi de l’historique de la marque qui a échaudé plusieurs consommateurs par les années passées, RPM recommande d’attendre que la fiabilité soit validée avant d’acheter la Fiat 500e.
- Trouvez une Fiat 500 d'occasion à vendre
- Consultez d'autres articles sur Fiat