GM souhaitait mettre au point un camion agréable à conduire tous les jours, mais qui ne niaise pas avec la puck quand vient le temps de tirer ou charger.
Parmi ses nombreuses innovations, le nouveau Silverado met en vedette une caisse songée, des aides technologiques qui facilitent grandement le remorquage et la gestion dynamique du carburant (Dynamic Fuel Management ou DFM), laquelle s’avère une grosse coche au-dessus du Active Fuel Management (AFM) introduit en 2005. Privilégez un moteur DFM et la consommation en ville diminue de 5% (chiffres de l’EPA).
La cabine, peu importe sa longueur, propose quatre pieds cubes supplémentaires, tandis que le camion peut désormais charrier plus de cargo parce que sa capacité de chargement a augmenté de 14% et que sa capacité de remorquage, elle, a gagné 5%.
En somme, et les occupants et les marchandises sont mieux traités.
Le nom Chevrolet estampillé sur le hayon rappelle les Chevy des années 50 et 60. En revanche, la personnalisation potentielle du camion, qui peut inclure des tuyaux d’échappement double ou des pneus atteignant 33 po de diamètre, salue joyeusement le présent.
La recherche d’un aérodynamisme efficace a incité les ingénieurs à percer des trappes aux extrémités de la calandre afin d’expulser l’air via le puits des roues (comme une Camaro), et quand les volets articulés dans la grille ne sont pas en position ouverte (ils le seraient pour refroidir le compartiment moteur), leur fermeture sert de bouclier pour diriger l’air vers lesdites trappes.
Même l’aileron intégré au sommet arrière de la cabine fait sa part en guidant les courants d’air sur la lèvre du hayon au lieu de les voir tournoyer dans la caisse et freiner le véhicule.
GM a accordé beaucoup d’attention à cette caisse, au point de la baptiser Durabed. Après tout, pour plusieurs utilisateurs, c’est là que ça se passe vraiment !
Dans un premier temps, peu importe la longueur de caisse choisie (5’8’’, 6’6’’ ou 8’), Chevrolet promet qu’elle transportera plus de cargo que la compétition. Par exemple, la courte offre 1 784 litres (63 pi cu), soit jusqu’à 20% de plus que les rivales. Quel truc GM a-t-elle utilisé ? Elle a élargi et haussé la caisse, tout simplement.
Le plancher était déjà en métal robuste. Pour 2019, il est encore plus résistant. Et si les bébelles qui le jonchent ne demandent qu’à être harnachées, le Silverado compte 12 ancrages fixes dont la robustesse a été doublée : il vous faudra exercer une force de 227 kilos (500 lbs) avant de parvenir à en déformer un seul.
En prime, on trouve neuf points d’ancrage amovibles (vendus en accessoires). N’oublions pas la prise de 120v et des coins de pare-chocs encore mieux sculptés pour accommoder les chaussures à bout de métal.
Parmi les accessoires facultatifs, belle mention aux compartiments à rangement avec serrure qui chevauche le puits des roues. Installés dans la caisse courte, ils peuvent retenir pas loin de 7 pi cu de machins sans toutefois empêcher le plancher d’avaler sa traditionnelle planche de contreplaqué de 4 x 8.
Même le hayon vient en quatre variantes : d’abord le manuel avec zéro assistance; puis le même mais assisté hydrauliquement; un troisième qu’on peut verrouiller et débarrer à distance; et, cerise sur le sundae, celui dont l’ouverture et la fermeture sont automatisées, une exclusivité du segment.
Puisque le véhicule est lui-même offert en huit versions (du Work Truck économique au luxueux High Country en passant par deux variantes Trail Boss axées tout-terrain) et six combinaisons moteur/transmission, il faut être un client plutôt difficile pour ne pas dénicher un Silverado qui vous donne les performances, les gadgets et le budget que vous souhaitez.
À la demande de 7 000 utilisateurs sondés, GM a amélioré le confort des sièges, les espaces de rangement et la convivialité des contrôles dans la cabine. En conséquence, toutes les cabines (régulière, Cab et Crew) offrent désormais trois pouces supplémentaires au dégagement des jambes des passagers de la banquette arrière.
Parmi les options de rangement, deux bacs de 10 litres peuvent être aménagés à l’intérieur des dossiers arrière pour les petits objets, et un plus gros de 24 litres se glisse sous l’assise de la banquette.
Quel genre de test GM impose-t-elle à ses sièges pour vérifier leur durabilité ? Un test de 100 000 cycles. Ça veut dire quoi ? C’est comme si vous preniez place sur votre siège, puis le quittiez, 24 fois par jour pendant 11 ans ! Le tissu et le cuir ont été choisis et traités pour repousser les saletés ou, au pire, se nettoyer facilement.
Les gadgets pour vous garder vivant n’ont pas été négligés. L’ancien Silverado intégrait déjà la connectivité 4G LTE Wi-fi, Apple Car Play, Android Auto, la recharge sans fil du téléphone cellulaire et OnStar. Le nouveau ajoute (de série ou en options) un (généreux) affichage tête haute en couleurs, une première pour le segment des camionnettes pleine grandeur, une caméra arrière bien pratique quand le cargo transporté brime la visibilité, des images 360 projetées sur l’écran central pour faciliter les manœuvres de remorquage, et plusieurs autres aides électroniques avec lesquelles nous sommes familiers.
La boule de cristal de GM prédit que plus de la moitié des modèles seront équipés de l’un des deux V8 disponibles, soit le 5,3L de 355 chevaux associé à une boîte de vitesse à 8 rapports et le 6,2L de 420 chevaux appuyé par 10 vitesses.
Ces deux engins disposent du DFM qui désactive les cylindres plus intelligemment que l’AFM. En effet, quand ce plus vieux système décrète que le camion peut rouler avec seulement 4 cylindres, tout est beau. Mais dès qu’il réclame plus de puissance, il enrôle immédiatement les 4 autres cylindres. Le système DFM, lui, désactive et réactive les pistons en se montrant plus subtil : il peut tout aussi bien ordonner à seulement trois ou sept cylindres de faire le boulot.
Il analyse constamment la pression du conducteur sur l’accélérateur et en déduit le nombre de cylindres nécessaire. Il opère ses calculs 80 fois par seconde et il envoie ses ordres à un système électromécanique qui affecte les 16 soupapes.
Une plus vieille version du 5,3L avec AFM a été maintenue au catalogue pour desservir spécifiquement en option les trois versions du Silverado les plus abordables. Le bon vieux V6 4,3L de 285 chevaux avec AFM et 6 rapports poursuit également sa carrière.
À l’issue d’un test mené avec les deux 5,3L sur un Silverado réglé à deux roues motrices, celui équipé du DFM a travaillé avec moins de 8 cylindres 60% plus souvent que celui nanti de l’AFM.
Ce n’est pas tout…
Un tout nouveau 4-cylindres 2,7L Turbo de 310 chevaux avec AFM (le DFM le ferait trop vibrer) et 8 vitesses se pointera d’ici la fin de l’année en tant que moteur de série sur les populaires LT et RST pour ainsi leur fournir 22% plus de couple et une meilleure consommation.
Et un 6 en-ligne Duramax 3,0L Turbo Diesel accouplé à une transmission à 10 vitesses sera disponible au début de 2019. Ses performances sont encore inconnues.
Le nouveau Silverado est plus gros que celui qu’il remplace et, pourtant, il s’est allégé (jusqu’à 204 kg) en jonglant avec l’aluminium (les sections mobiles comme le capot, les portières et le hayon) et le degré de résistance de l’acier. Le même souci de légèreté a guidé la confection des éléments suspenseurs (indépendants à l’avant, essieu rigide à l’arrière).
En effectuant l’aller-retour sur les 131 km de l’autoroute inaugurée en 2017 entre Inuvik et Tuktoyaktuk, une merveille de la voirie qui remplace enfin un pont de glace saisonnier et qui a exigé le déversement dans la toundra de millions de tonnes de pierres concassées tout en tenant compte du sous-sol gelé à l’année (le pergélisol), j’ai d’abord pu constater la robustesse du nouveau Silverado.
Malgré les nombreuses ornières que dame Nature s’amuse à semer le long du chemin pourtant tout neuf et sans cesse entretenu, la camionnette a gardé son flegme. Même en voyant mon passager littéralement léviter au-dessus de son siège quand j’ai survolé des cratères avec beaucoup d’enthousiasme, le châssis n’a pas bronché.
En revanche, comme notre caisse était vide, l’arrière mourait d’envie de se déporter. Heureusement, les aides électroniques veillaient au grain, tout comme la nouvelle agilité du camion que l’on savoure à chaque coup de volant.
Mais on n’achète pas vraiment un Silverado pour s’inscrire à des courses d’accélération (cela dit, si jamais l’idée vous tente, il a gagné une demie seconde au 0-100 km/h), on le fait un peu beaucoup pour remorquer. Et à ce chapitre, Chevrolet s’est surpassée.
Ainsi, le V6 4,3L a maintenant une capacité de remorquage maximale de 3 629 kg (8 000 lbs), contre 7 600 lbs pour le 2018. Avec l’ensemble Max Towing, le V8 5,3L se débrouille avec 5 262 kg (11 600 lbs), soit 400 lbs de plus que l’ancienne camionnette. Et pour 2019, l’autre V8 (6,2L), obligatoirement 4WD, tire 5 534 kg (12 200 lbs) avec le Max Towing; encore 400 lbs de plus.
Dans un deuxième temps, GM a pris en considération que ce n’est pas tout le monde qui peut se dire expert quand vient le temps d’attacher et tirer quoi que ce soit.
Alors, les petits génies de la multinationale ont mis au point des gadgets qui facilitent le remorquage et, mieux encore, ils ont créé une application mobile qui guide le novice pas à pas. Ce dernier n’a qu’à suivre les instructions qui défilent à l’écran central pour réussir un arrimage parfait.
Le kit tout-terrain Z71 est accessible à tous les modèles. Même s’il n’a pas besoin d’un filtre à air ultra robuste ou d’un contrôle électronique de la descente, le client peut se commander une boîte de transfert à une seule vitesse qui pourra elle aussi métamorphoser la motricité du Silverado (2WD, 4WD Auto et 4WD High).
En conduite normale, le camion s’avère plus souple en direction et au freinage, tandis que le mode croisière est plus raffiné. Au plan de la consommation, on sait qu’un 5,3L 2WD fait 14,1 litres en ville et 10,2 sur l’autoroute, alors que ces cotes deviennent respectivement 15 et 12 litres au volant du 6,2L 4WD. On attend les chiffres pour les deux nouveaux engins (le 4 et le Turbo Diesel), mais on devrait descendre sous les 10 litres.
Comme les utilitaires et les multisegments, les camionnettes sont hot. Avec son nouveau Silverado, GM prend une option sur la plus haute marche du podium. Même s’il est évident que Ford et Ram répondront avec la bouche de leurs canons, le Chevy surprend agréablement par sa robustesse et sa vivacité, ses aptitudes en général et sa manière de guider le commun des mortels vers des remorquages amicaux.
Les premiers exemplaires seront en vente à partir du 1er octobre. À défaut de nous annoncer les tarifs officiels, les gens de GM nous ont promis que le prix de base sera plus bas que celui de 2018 et que le plus cher restera compétitif avec celui des rivaux les plus huppés.