Il y a déjà 4 ans que BMW s’est aventurée dans l’univers des VUS pleine grandeur avec son X7. Le risque a porté ses fruits, car ce colosse se vend actuellement à un peu moins de 30 000 exemplaires par an sur notre continent. BMW lui apporte donc une mise à jour de milieu de parcours, ou ce qu’elle appelle une LCI (pour Life Cycle Impulse, ou Impulsion de cycle de vie).
Quoi qu’on comprenne de cette étrange expression, les changements ont-ils un impact sur le rendement global du produit? Pour le savoir, je l’ai essayé dans le cadre de l’événement médiatique BMW Test Fest qui s’est déroulé dans la région de Palm Springs, en Californie.
Sept, jusqu’au bout
Étant donné que le rôle du X7 consiste à incarner l’âme de la limousine de Série 7 dans le format d’un VUS, il devait, du moins d’un point de vue stylistique, suivre sa grande sœur qui vient d’évoluer vers une 7e génération.
Ce gros VUS comporte donc, lui aussi, les nouveaux phares minces et la toujours plus gigantesque grille de calandre que porte la nouvelle Série 7.
Personnellement, je trouve que ce design convient beaucoup mieux au X7 qu’à la Série 7. Il confère au véhicule une allure plus musclée et menaçante, ce qui cadre bien avec la nature utilitaire et aventurière du X7. Décliné en M60i (anciennement appelé M50i) – soit la version la plus performante de la gamme si on exclut l’Alpina XB7 2023 – et habillé de la sublime couleur bleu marina, mon exemplaire avait fière allure. Il affichait précisément l’image de performance et de luxe qu’on s’attend d’un VUS pleine grandeur de performance signé BMW.
Sans surprise, un BMW X7 M60i 2023 coûte très cher, car cette version se situe au sommet de la gamme. On doit payer 131 445 $, y compris les frais de transport et de préparation de 2 445 $ pour se le procurer, tandis qu’un X7 de base xDrive40i coûte 110 945 $. Et c’est sans compter les multiples ensembles d’options vendus séparément à un prix démesuré comme l’ensemble Premium qui ajoute un toit panoramique, des rideaux, des porte-gobelets chauffants et quelques détails d’habitacle, pour la modique somme de 7 900 $.
Gros confort, sauf à la troisième rangée
Bien que le X7 figure dans la catégorie des VUS pleine grandeur, il demeure à la traîne en matière d’aménagement intérieur face à ses équivalents américains, le Cadillac Escalade, le Jeep Grand Wagoneer et le Lincoln Navigator, notamment. Cet effet compact est immédiatement ressenti par l’étroite ouverture de portière et l’assise carrée du siège du conducteur.
Cette assise se révèle cependant efficace pour la visibilité. On se sent haut et en contrôle sur la route. J’ajoute que le siège du conducteur – réglable en une profusion de positions – procure un confort et un maintien impeccable.
Pour ce qui est de la mise à jour, elle ajoute l’énorme tablette incurvée (BMW Curved Display) tirée tout droit des Série 7 et iX. Elle englobe à la fois une instrumentation entièrement numérique et personnalisable avec affichage de 12,3 pouces ainsi que le système multimédia iDrive 8 avec affichage de 14,9 pouces. Ce système, qui ajoute des fonctionnalités comme la possibilité de télécharger des applications supplémentaires ou de se synchroniser avec l’application mobile du constructeur, continue à être d’une utilisation conviviale. On l’utilise toujours à même l’écran tactile ou par l’entremise d’une molette physique installée dans la console centrale.
La deuxième rangée de sièges est tout aussi confortable qu’à l’avant, et les fauteuils de mon exemplaire offraient une panoplie de réglages qui permettent à une grande personne d’y trouver son compte. J’ai toutefois été déçu de ne pas retrouver un système de divertissement au prix que coûtait ce X7. Et bien que l’inclinaison du deuxième siège laisse suffisamment d’espace pour s’insérer dans la troisième rangée, celle-ci est nettement trop étriquée pour y accueillir confortablement deux adultes.
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J’ajoute que le X7 souffre au chapitre de son espace de chargement face à la concurrence américaine. Par exemple, quand on replie le dossier des sièges des deuxième et troisième rangées, on obtient 2 559 litres. Bien que ce chiffre permette au X7 de se positionner devant un Mercedes-Benz GLS (2 400 litres), notamment, il demeure nettement moins polyvalent qu’un Cadillac Escalade (3 426 litres) et il est à peine plus spacieux qu’un Kia Telluride (2 463 litres).
Motorisation de voiture sport
Pour permettre à un VUS de 2 568 kilos (5 661 livres) de performer, ça prend du muscle. Ça, le X7 M60i n’en manque pas grâce à son V8 biturbo de 4,4 litres qui développe une puissance de 523 chevaux et produit un couple de 553 livres-pieds. Bien que ces chiffres soient identiques aux modèles des années précédentes, BMW a apporté quelques modifications au moteur pour qu’il soit à la fois plus efficace énergétiquement et moins polluant, comme l’hybridation légère à 48 volts.
Ce moteur est toujours jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports ainsi qu’au rouage intégral xDrive du constructeur. Les suspensions et les composants de frein ont été repensés et fortifiés pour mieux performer. Il y a aussi un différentiel arrière M-sport qui permet au véhicule de mieux s’agripper à la chaussée dans les virages, selon les dires du constructeur. Dans cette forme, le X7 M60i peut remorquer jusqu’à 3 400 kilos (7 500 livres).
Le gros bonhomme sait danser
Le dernier X7 que j’ai conduit, en 2020, m’avait surtout impressionné par sa dynamique de conduite et ses accélérations.
J’ai fait exactement le même constat durant mon bref essai sur la magistrale route Palms to Pines Scenic Byway qui sillonne les montagnes en provenance du Palm Desert. Sur cette route, le X7 M60i s’est montré très agile, mordant fermement à la chaussée dans les virages. Sa motorisation a toujours été à la hauteur des attentes, me livrant de la puissance et du couple à n’en plus finir jusqu’à son limiteur. Jamais ce moteur ne m’a montré de signes de faiblesse malgré l’altitude à laquelle j’ai fait grimper ce mastodonte. À son sommet, cette route atteint 1 524 mètres (5 000 pieds). Malgré cela, mon gros X7 continuait sans gêne à aspirer l’air frais par ses énormes narines.
Outre sa tenue de route aiguisée et le rendement sans reproche de sa motorisation, le X7 transpire la qualité et le grand luxe. Même en conduite sportive, il livre la marchandise sur un plateau d’argent, toujours doux et toujours serein. Aucun craquement ni de bruits de caisse ne sont ressentis ; et bien que le bruit des éléments extérieurs, pour la plupart, soient atténués par une impeccable insonorisation de l’habitacle, le V8, lui, se fait toujours entendre subtilement en arrière-plan. Ça, c’est plaisant!
Mon seul véritable reproche va à la fermeté de la suspension. Il y a en effet un prix à payer pour autant de tenue de route. Même dans ses modes les plus douillets, le X7 demeure beaucoup trop ferme pour un créneau qui mise davantage sur le confort familial.
Vous comprendrez que, en raison de la nature brève de mon essai qui s’est déroulé dans un contexte complètement différent qu’ici, je n’ai pas mesuré sa consommation de carburant. Il nous faudra proprement mettre le X7 M60i à l’essai dans des conditions québécoises pour confirmer les 12,9 litres/100 kilomètres qu’annonce Ressources naturelles Canada.
Une fiabilité à travailler
Il est clair que le BMW X7 M60i 2023 réussit à conserver les valeurs identitaires du constructeur tout en proposant un VUS confortable et assez costaud pour remorquer une bonne charge. Et honnêtement, je ne connais pas beaucoup de VUS de cette taille capables de se mesurer à un X7 M60i sur une route sinueuse. Cet utilitaire est clairement au sommet de son art quand vient le temps de performer.
Toutefois, malgré toutes ses belles qualités, nos données de fiabilité démontrent que ce véhicule demeure problématique, sans compter sa collection de rappels après avoir été sur le marché pendant 3 ans seulement. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas recommander l’achat d’un X7.
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