Audi a introduit son Q8 en 2019, un VUS qui reprend l’ADN du Q7 mais avec une carrosserie plus sportive et, surtout, sans 3e banquette. Comme bien des constructeurs, Audi avait réalisé que les acheteurs de voitures sport voulaient l’équivalent du côté des VUS : la gamme Q8 répond à ce besoin.
Sont alors nés les VUS de hautes performances encore plus démoniaques. Ils apportaient aux constructeurs une belle occasion de charger la totale à ceux qui veulent se démarquer des autres propriétaires. Du côté des VUS intermédiaires d’Audi, ce rôle est assuré par l’Audi RS Q8 2025, le frère des Q8 et SQ8. J’ai récemment écrit un premier contact sur les nouveaux Q8 et SQ8, mais, cette fois, Audi Canada m’a convié à la présentation du RS Q8, le seul qui manquait dans la gamme Q8 depuis sa refonte l’an dernier.
Le modèle rivalisera donc avec les autres super VUS du segment, notamment le Mercedes-AMG GLE 63 S, le BMW X6 M et le Porsche Cayenne Turbo E-Hybrid. Il est aussi le proche cousin du Lamborghini Urus, mais le lien de parenté s’effrite de plus en plus, surtout avec le passage vers une motorisation hybride rechargeable pour l’Urus. Audi a décidé de rester conservatrice de son côté.
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Si deux déclinaisons du RS Q8 sont maintenant offertes, ce ne sera pas le cas ici. Audi Canada a décidé, à l’instar de la RS 6 Avant, de n’offrir que la version la plus puissante baptisée Performance. On doit penser que tous les Canadiens sont en moyen. Au moment d’écrire ces lignes, son prix n’est pas connu, mais il faut se souvenir que l’ancien modèle était vendu à 153 898 $ ; ça devrait osciller aux environs de ce prix, avec probablement une légère surprime cette année.
Un style surtout apporté par ses roues
Comme c’est le cas de la gamme Q8, le RS Q8 profite de quelques changements extérieurs, mais rien pour rendre l’ancien modèle trop désuet. C’est subtil. On le remarque surtout avec les feux et les phares qui comportent maintenant les technologies laser et OLED, ce qui apporte notamment un éclairage intelligent qui s’adapte aux situations de conduite et des signatures visuelles intéressantes.
L’Audi RS Q8 comporte plusieurs éléments de design exclusifs, un bouclier avant plus expressif, des rétroviseurs extérieurs gris mat, un diffuseur arrière et des embouts d’échappement ovales. Bref, c’est assez subtil, il faut porter attention pour le remarquer.
Ce qui campe avant tout le design de l’Audi RS Q8 2025, ce sont ses roues abritées par des ailes surdimensionnées. De série, elles sont de 22 pouces, mais Audi offre cette année de nouvelles jantes forgées de 23 pouces. Non seulement sont-elles magnifiques et transforment-elles l’apparence du véhicule, mais elles sont plus légères, ce qui améliore les performances. Difficile de vous les recommander toutefois, elles reçoivent des pneus profil bas et seront très mal adaptées à nos conditions routières, en plus d’entraîner des coûts supplémentaires en remplacement.
Du reste, Audi demeure dans la sobriété en matière de couleur de carrosserie. Le choix manque à mon avis d’éclat, même si Audi a ajouté 3 choix de couleurs cette année dont un rouge Chili. Rien de très extravagant pour ceux qui recherchent quelque chose qui se démarque ou qui fait tourner les têtes. Il faudra miser sur le programme de personnalisation pour sortir des sentiers battus. Bref, outre ses roues, l’Audi RS Q8 demeure dans la discrétion, il faut apprécier le genre.
Rien non plus de très distinctif à bord
À l’intérieur, l’Audi RS Q8 profite de quelques exclusivités, c’est le cas des sièges et du volant sport. Des surpiqûres de couleur apportent une belle touche également, mais on a l’impression qu’on peut obtenir toutes ces petites subtilités en option dans les Q8 et SQ8. J’aurais aimé quelque chose qui établit rapidement le statut de ce bolide quand on ouvre les portières, ce qui n’est pas le cas. BMW sait mieux faire à ce chapitre : j’aime notamment les boutons de démarrage ou les commandes rouges qui mettent en évidence les fonctions de contrôle de performance d’un véhicule.
Une chose demeure, la qualité de cet intérieur et l’impression de luxe qui s’en dégage. C’est la force d’Audi depuis des années, et c’est bien le cas à bord du RS Q8 2025. En termes d’instrumentation, on retrouve toujours le cockpit virtuel d’Audi qui comprend un écran d’instrumentation entièrement numérique. Les graphiques sont d’excellente qualité, et l’information est bien présentée.
Je demeure vendu aux 2 écrans tactiles placés au centre du tableau de bord. Le premier permet de contrôler tous les éléments du système d’infodivertissement, le second, les diverses fonctions du véhicule. Il peut donc afficher une plus grande quantité d’information ou nous éviter de perdre l’écran de navigation quand on veut effectuer d’autres opérations. J’aime l’aspect multitâche de la chose, ça me rappelle quand on travaille avec deux écrans d’ordinateur.
La bonne nouvelle, c’est que le RS Q8 2025 propose beaucoup d’espace pour les passagers arrière, on peut donc aisément clouer 4 passagers dans leur siège, 5 si on aime l’idée d’être plus intime à l’arrière. Cependant, le design plus sportif du RS Q8 le pénalise un peu en termes de visibilité, son pilier A est très large, et la visibilité arrière est plus difficile. Il n’est pas le plus agile en zone urbaine non plus.
Même moteur, un peu plus de pression du turbocompresseur
Pas de motorisation hybride rechargeable pour l’Audi RS Q8 2025 comme c’est le cas du Lamborghini Urus et du Porsche Cayenne Turbo E-Hybrid. Audi est conservatrice et propose le même moteur V8 de 4 litres biturbo qui, grâce à ses 2 turbocompresseurs, développe cette année une puissance de 631 chevaux et produit un couple de 626 livres-pieds, d’où l’acronyme Performance du RS Q8 2025. Ne cherchez pas très loin, il s’agit en fait du même moteur qui équipe l’Audi RS 6 2025. C’est tout de même un gain intéressant par rapport au 590 chevaux développé par ce moteur dans l’ancien modèle, mais on est loin de la puissance de ses cousins hybride dont la puissance culmine maintenant à 789 chevaux dans le cas de l’Urus.
Cette hausse de puissance vient principalement d’une pression accrue des turbocompresseurs, mais cet apport supplémentaire à l’avant, doit aussi sortir à l’arrière. Audi a donc modifié l’échappement en déplaçant le catalyseur afin de réduire la pression et laisser sortir plus rapidement les gaz.
Cette quincaillerie a tout de même permis à l’Audi RS Q8 d’établir un nouveau record du tour le plus rapide du célèbre circuit du Nürburgring, ce qui en fait le VUS de production qui a tenté l’expérience le plus rapide. Le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure n’est l’affaire que de 3,6 secondes ; si vous avez le plaisir de circuler sur une Autobahn, vous pourrez atteindre 305 kilomètres/heure. Pas mal pour un VUS dont la capacité de remorquage est de 3 500 kilos (7 716 livres).
Sur la route et en piste
J’ai effectué l’essai de l’Audi RS Q8 tant sur route que sur un circuit de course. Sur les chemins sinueux de l’Espagne, le niveau de confort qu’il procure en tout temps m’a surpris. Le véhicule peut avaler les kilomètres sans devenir trop punitif. Cependant, j’aurais aimé un comportement plus extrême une fois le mode dynamique activé, la plage de réglage m’a laissé sur mon appétit. Son comportement est encore un peu trop aseptisé. Je voudrais qu’on me permette de faire ressortir un peu plus le caractère bestial du RS Q8 2025, au point d’avoir le goût de revenir au mode confort une fois contenté.
Ma visite sur le circuit de course a été marquée par un orage qui a laissé une tonne d’eau. Pas facile de pousser le RS Q8 dans ces conditions, mais ça m’a permis de constater l’efficacité de son rouage intégral et, surtout, l’adhérence des pneus. J’ai pu pousser le véhicule de plus en plus à chaque tour, et j’avais l’impression qu’il demeurait toujours une bonne dose d’adhérence. Bien entendu, on comprend qu’il s’agit d’un gros VUS assez lourd ; il n’avait pas l’agilité de l’Audi RS 3 mise à l’essai juste avant. C’est surtout au freinage que l’effet de lourdeur était le plus perceptible. Ici qu’une mécanique hybride avec sa batterie l’aurait encore plus pénalisé.
Quel plaisir également d’entendre le moteur V8 crier à chaque passage de convoi sur le circuit. J’avais l’impression d’entendre des bolides Nascar passer près de moi. Curieusement, cette sonorité n’est pas très présente à bord. Audi a-t-elle trop fait en insonorisation? Clairement le constructeur en est conscient, car il a retiré un peu d’éléments d’insonorisation à bord du RS Q8, mais vous demeurez tout de même très isolé de l’extérieur. Une bonne chose pour plusieurs, mais c’est un peu trop pour les puristes qui veulent une impression de bolide plus marquée.
Une évolution subtile
Bref, après un premier contact avec l’Audi RS Q8 2025, j’arrive à la conclusion qu’il s’agit d’une évolution assez subtile. Le modèle conserve pas mal tout de l’ancien modèle, même mes reproches. J’ai l’impression que beaucoup de propriétaires deviennent blasés assez rapidement et décident de se tourner vers autre chose de plus inspirant. Si le Lamborghini Urus se retrouve complètement au bout du spectre de l’échelle du m’as-tu-vu, l’Audi RS Q8 2025 est un peu trop à gauche, à mon avis. Un responsable de la marque m’a informé que le constructeur a voulu réorienter cet aspect avec le nouveau RS Q8, mais ça ne semble pas suffisant.
Puisque l’Audi RS Q8 conserve beaucoup de l’ADN de l’ancien modèle, on peut vous recommander le modèle comme c’était le cas avant. Si vous cherchez un VUS haut en couleur et percutant, il vaut mieux aller voir ailleurs. Si vous voulez des performances dans une présentation plus sobre et confortable, le RS Q8 pourra vous convenir.
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