Audi RS 3 berline 2025 : il faut la conduire pour succomber à ses charmes

L’Audi RS 3 revient au pays en 2025. On croyait l’avoir il y a quelques années comme c'est le cas chez nos voisins du sud, mais Audi Canada s’était ravisée et nous en a privés initialement. Il semble bien qu’il n’y ait que les fous qui ne changent pas d’idée puisqu’elle sera enfin commercialisée chez nous. Les amateurs de sportives compactes de luxe pourront à nouveau renouer avec le bolide dont la dernière année de commercialisation au Canada remonte à 2020.

En fait, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. Oui, l’Audi RS 3 2025 sera offerte au Canada, mais la berline seulement. La livrée à hayon, l’Audi RS 3 Sportback, ne traversera pas l’océan. C’est très dommage car, comme beaucoup de gens au Québec, je la préfère à la berline. Nos voisins du sud ne sont pas du même avis, on en paie donc le prix.

Des concurrentes ? L’Audi RS 3 2025 en a peu, on peut mentionner la BMW M2, même si elle est presque dans une classe à part en raison de son niveau de puissance, et la Mercedes-AMG CLA 45 S. Au moment d’écrire ces lignes, Audi n’avait pas encore dévoilé le prix de l’Audi RS 3 2025 au Canada, mais il faut s’attendre à une facture à la hauteur du plaisir qu’elle procure.

Une peu plus extravertie

J’ai eu la chance d’effectuer quelques tours de roues au volant de l’Audi RS 3 2025, tant sur la route qu’en piste, là où elle peut réellement s’exprimer. En termes de style, la voiture reprend, bien entendu, tout de l’A3, mais avec ses petites particularités qui soulignent son statut unique.

Les stylistes ont voulu la rendre plus distinctive cette fois, mais sans tomber trop dans le tape-à-l’œil. Le tout se traduit par une calandre hexagonale redessinée, plus agressive, encadrée par des prises d’air fonctionnelles un peu plus imposantes. Elle a droit aux nouveaux phares à signature numérique qui présentent notamment un drapeau à damier à l’allumage.

Ses jantes sont au cœur de sa sportivité. J’aime bien les roues de 19 pouces avec leur motif à 10 rayons logées sous les ailes évasées. C’est ce qui la distingue le plus rapidement. À l’arrière, on retrouve un double échappement surdimensionné, intégré au diffuseur d’air qui comprend, dans son centre, un réflecteur rouge émulant le style d’une voiture de course. J’aime !

Je suis toujours assez sévère avec le traitement des modèles à vocation sportive, mais dans le cas de l’Audi RS 3 2025, l’effet est assez bien. Elle nous fait de l’œil, et démontre suffisamment son statut et dégage une apparence de luxe et de qualité. En prime, Audi a osé dans ses choix de couleurs de carrosserie ; le vert Kyalami est assez réussi.

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Un intérieur compact, mais l’effet bolide est bien présent

En ouvrant la portière, un seul coup d’œil suffit pour comprendre que ce n’est pas une Audi A3 ordinaire. Tout est axé sur la performance ; le tout débute avec des tons plus sombres et un volant aplati dans sa partie inférieure, qui comprend une bande repère de couleur rouge placée à 12 heures. Le revêtement de Dynamica pour le volant et le tableau de bord ajoute tout un effet également. D’autres éléments rouges (boutons sur le volant, surpiqûres, bandes dans les buses de ventilation) ajoutent au rendu d’un bolide, tout comme le pédalier métallique.

En prenant place à bord, j’ai rapidement été enchanté par les sièges sport et leur coque en fibre de carbone. Clairement, il n’est pas simple de s’y asseoir puisque les appuis sont très saillants, mais une fois en place, on a l’impression que rien ne pourra nous faire bouger d’un poil. Malgré leur vocation très sportive, je ne les ai pas trouvés trop punitifs durant notre balade d’un peu plus d’une heure. J’ai reproché à Audi d’avoir un habitacle trop sobre pour son RS Q8, ce n’est pas le cas de la RS 3.

Du reste, on retrouve le cockpit virtuel d’Audi qui se compose d’un écran d’instrumentation de 12,3 pouces. Il procure des graphiques clairs avec quelques menus réservés à cette RS. On peut aussi choisir l’une des trois thématiques : Sport, Performance et Runway. Au centre, l’écran tactile du système d’infodivertissement est efficace et convivial. On s’y retrouve rapidement. Il demeure quelques commandes classiques un peu plus bas, le seul élément qui réduit l’aspect moderne du véhicule.

Avec son format compact, il ne faut pas s’attendre à avoir un habitacle très spacieux. Ce n’est pas si mal pour les passagers avant, mais il faudra couper sur son confort quand deux autres personnes prennent place à l’arrière, surtout pour leur donner assez d’espace aux jambes. Le coffre est petit, 321 litres[SL5] [SR6] . C’est ici que la version à hayon Sportback trouverait son avantage.

Du reste, l’impression de qualité est bien présente. Audi sait comment d’y prendre depuis des années en matière d’intérieur. Aucun reproche à ce chapitre.

Un moteur qui chante

Le cœur de l’Audi RS 3 2025, c’est son moteur assez unique, soit un 5-cylindres en ligne turbocompressé de 2,5 litres qui développe une puissance impressionnante de 394 chevaux et produit un couple de 369 livres-pieds. C’est le dernier véhicule Audi qui utilise cette mécanique unique depuis la disparition de l’Audi TT RS. Sa particularité ? Sa riche sonorité produite par son schéma d’allumage et son système d’échappement actif qui procure des frissons à chaque pression de l’accélérateur. Malgré tout, elle est prise de court en termes de puissance par rapport à ses deux rivales, surtout par la BMW M2 qui, avec ses 473 chevaux, est presque dans une classe à part.

Pas de boîte de vitesses manuelle au catalogue. La seule proposée, c’est une automatique à double embrayage à 7 rapports qui envoie la puissance aux autres roues ; en effet, la RS 3 propose un système quattro qui ne manque pas d’ajouter à ses performances. Son autre arme, c’est son différentiel arrière à vecteur de couple qui optimise sa stabilité et son comportement à haute vitesse. Il comprend aussi un mode drift qui vous permettra de « brûler » vos pneus si le cœur vous en dit.

Équipée de bons pneus d’hiver, l’Audi RS 3 demeurera une voiture performante en hiver ; elle n’est pas qu’un bolide 3 saisons.

Sur route et sur piste

Ce n’est pas en regardant la RS 3 ou en analysant ses caractéristiques techniques qu’on tombe sous ses charmes, c’est en la conduisant. Son ergonomie, le siège, le volant et l’orientation des contrôles et commandes nous procurent rapidement le sentiment d’être connecté à la voiture et à la route. Son format compact la pénalise en espace intérieur, mais en conduite, il se transforme en avantage ; on sait qu’elle sera agile, réactive et nerveuse. C’est ce que j’aime d’une sportive compacte.

Sur la route, l’Audi RS 3 nous donne rapidement le goût de la pousser, surtout si l’on engage le mode de conduite Dynamic qui ouvre l’échappement et laisse grimper le régime du moteur. C’est un problème, car il faut constamment résister à l’idée afin de ne pas se mettre dans l’embarras en circulant un peu trop vite. On peut au moins profiter de ses accélérations musclées et, surtout, de sa tenue de route. Les petites routes sinueuses deviennent soudainement un lieu de convoitise, elles permettent de constater toute l’ingénierie derrière la RS 3. Difficile de ne pas vous recommander d’aller faire un tour en piste pour la découvrir encore plus.

C’est ce que j’ai fait lors de son lancement et je dois avouer que l’expérience a été fort agréable. En à peine un tour, j’avais la voiture bien en main et j’avais l’impression de pouvoir la pousser dans ses retranchements. Quel plaisir que de jouer de son volant et de sentir son train arrière se dérober légèrement en sortie de virage.

Son système de freinage s’est révélé drôlement efficace. J’aime surtout comment on peut pointer la voiture du bout des doigts en entrée de virage. Malgré la pluie battante, j’avais l’impression qu’elle allait chercher la moindre parcelle d’adhérence, son rouage intégral faisant un beau boulot afin de maintenir l’équilibre.

Bref, l’Audi RS 3 représente tout le dynamisme que j’apprécie d’une voiture à vocation sportive.

Pas juste une voiture de statut

Difficile de trouver de gros défauts à l’Audi RS 3 2025. Elle livre très bien ce pour quoi elle est conçue, et ce serait un sacrilège de simplement se la procurer pour son statut. Bien entendu, son prix le reflétera, mais on a l’impression qu’elle vaudra chaque dollar investi comme par le passé, c’est qui est important à la fin.

Son exclusivité lui assure aussi une valeur de revente supérieure, les modèles antérieurs l’ont bien démontré. Cette mise à jour n’apporte rien de trop majeur en matière de mécanique, on peut donc sans peine continuer à recommander la voiture.

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