Pendant que les véhicules électriques évoluent chez Audi, ses modèles portant une appellation en chiffres impairs ne seront dorénavant que des thermiques. Voilà pourquoi l’A5 et sa version de performance S5 innovent peu. Outre une nouvelle coquille et un habitable rehaussé, il s’agit d’une approche très conservatrice. Les adeptes d’Audi d’autrefois aimeront sans doute cette nouvelle mouture pour sa familiarité, mais l’absence d’innovations techniques nous confirme que les priorités d’Ingolstadt sont ailleurs.
Consolidation
L’A4 devient l’A5. Dans un effort de consolidation des modèles et aussi pour mieux positionner sa gamme dans cette période de transition qui proposera une combinaison de motorisations thermiques, électriques et hybrides, Audi met au rencart la populaire appellation A4, celle qui définit la berline sport d’entrée de gamme du constructeur depuis 1994.
Le résultat — en termes de style — est un heureux mélange de ces deux modèles qui jumelle les proportions d’une A4 à la polyvalence du hayon d’une A5. Ni un coupé ni un cabriolet ne sont encore au menu, les modèles sortants étant encore commercialisés pour au moins une année. Fidèle aux produits du constructeur, l’A5 y va d’un design évolutif qui incorpore la grille de calandre et les phares symboliques de la marque. C’est beau, élégant et raffiné, sans toutefois attirer trop d’attention. C’est ce qu’on s’attend d’une Audi.
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La S5 hausse le ton d’un cran par sa grille et ses écussons noirs, ses pare-chocs un peu plus agressifs et ses jantes de 20 pouces exposant d’énormes étriers de freins peints en rouge. Quatre pots d’échappement permettent de la distinguer d’une simple A5.
Audi a également simplifié la gamme. L’A5 ne s’offre désormais qu’en une seule version. Il n’est donc plus possible d’opter pour une déclinaison 45 avec plus de puissance (devenue de série en 2023). Pour ça, on doit directement passer à une S5. Elle commandera évidemment une facture plus salée. Au moment d’écrire ces lignes, Audi Canada n’avait toujours pas annoncé les prix des A5 et S5.
Un écran, avec ça?
L’habitacle d’une A5 demeure fidèle aux modèles aux 4 anneaux. L’A5/S5 est bien finie, bien assemblée et très confortable. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi le volant est si gros!
Audi s’amuse avec des motifs et des formes angulaires en 3 dimensions (sous la thématique « Rhombus ») à l’intérieur des portières et la planche de bord. Ce langage de design est accompagné d’un jeu d’éclairage à DEL qui confère à l’habitacle une allure riche, moderne et distinguée. Le confort des sièges — tant dans une A5 qu’une S5 — est sans reproche. Les occupants de gabarit plus costaud apprécieront les supports latéraux ajustables.
J’espère que vous aimez les écrans, parce que l’A5/S5 n’en propose pas moins de trois! En fait, il s’agit d’une planche de bord presque entièrement composée d’écrans. Si l’instrumentation numérique permet au conducteur de personnaliser l’affichage comme bon lui semble (navigation, consommation, vitesse, etc.), le passager avant peut manipuler d’autres fonctionnalités, comme la climatisation, l’audio et même faire jouer une vidéo sur YouTube avec l’écran qui se trouve devant lui.
Au centre, un système multimédia qui combine des touches tactiles à des boutons physiques pour rapidement accéder aux menus. D’ordre général, ce système réagit rapidement et avec fluidité tout en présentant une bonne qualité graphique. Un assistant personnel à commandes vocales, alimenté par Google Android, permet de rapidement activer certaines fonctions sans lever le petit doigt.
À l’arrière, on retrouve un bon dégagement pour la tête, malgré la forme du toit. Le dégagement pour les jambes demeure toutefois un tantinet étriqué, surtout si une grande personne est assise à l’avant. Bien évidemment, le hayon octroie à l’A5 un avantage en matière de polyvalence. On peut loger jusqu’à 1 300 litres en repliant le dossier des sièges au plancher. C’est généreux.
La route de James Bond… sous la pluie
Sur le plan technique, nous sommes en territoire familier, surtout au chapitre de l’A5. Si le marché européen greffe un système d’hybridation légère à 48 volts au 4-cylindres turbocompressé de 2 litres, notre version demeure essentiellement identique à l’ancienne A4. La puissance et le couple se maintiennent donc à 201 chevaux et 250 livres-pieds, respectivement, une baisse considérable par rapport aux 261 chevaux et 273 livres-pieds proposés par l’A4 45 TFSI de dernière génération. Ce moteur est toujours jumelé à une boîte de vitesses à double embrayage à 7 rapports. Le système à rouage intégral quattro vient, bien entendu, de série.
C’est la S5 qui profite de la plus grande avancée technique en héritant du système à 48 volts. Il s’agit toutefois du même moteur qu’avant, soit un V6 turbocompressé de 3 litres dont la puissance fait désormais 361 chevaux, et le couple, 406 livres-pieds. Jumelée à la même boîte de vitesse que l’A5, cette motorisation permet à la S5 de bien se positionner contre des concurrentes comme la BMW M340i et la Mercedes-AMG C43.
Pour ce premier contact, Audi nous avait reçus à Nice, dans le sud de la France, particulièrement sur la célèbre route Clue de Gréolières où James Bond — au volant de son Aston Martin DB5 — pourchasse Xenia Onatopp dans sa Ferrari F355 dans le film Goldeneye 007.
Il s’agissait du terrain de jeu idéal pour pousser les A5 et S5 aux limites de leurs capacités. Si la A5 s’est montrée plutôt lâche lors des accélérations, elle s’est rattrapée par la solidité de son châssis, le degré d’adhérence supérieur du système quattro et sa mécanique somme toute efficace qui répondait promptement quand on la sollicitait.
Aucun reproche du côté de la S5 en matière de performances. En fait, il y a une certaine familiarité dans son dynamisme, cet équilibre presque parfait entre voiture sport et berline de luxe. Le couple à bas régime que déploie ce V6 s’est montré utile en ascension, sans compter son agréable sonorité. Les freins n’ont jamais manqué de mordant lors des descentes. En matière de caractère, la S5 tranche en plein milieu d’une M340i plus frétillante et d’une AMG C43 plus mature.
En voie d’extinction
Il est évident que ce genre d’autos arrive bientôt à sa fin. Du moins, avec un moteur thermique. Audi s’assure toutefois de nous rappeler qu’elle maîtrise toujours l’art de la berline compacte sport. La gamme Audi A5/S5 arrive sans trop d’innovations techniques et, même, sans trop d’efforts pour épater la galerie. Audi est très consciente que ce genre de véhicule séduit désormais une clientèle vieillissante. Vaut donc mieux s’en tenir à une formule gagnante. Le produit final n’en demeure pas moins génial.
Pour la recommandation, vous connaissez la chanson. Malgré ses groupes motopropulseurs bien connus, laissons un peu de temps à la S5 et à son hybridation de faire ses preuves avant de nous prononcer.
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