Quelque part au milieu des années 2000, Acura s’est perdue. Ce qui était autrefois une division jeune, dynamique et un peu rebelle s’est transformé en un amalgame de modèles absents de personnalité avec une nomenclature sans cohérence pour finir avec des technologies encore moins avancées et plus chères que ce qu’on trouvait du côté de Honda. Acura devait se réinventer.
Elle l’a tenté avec le RDX de troisième génération, lequel s’est d’ailleurs faufilé parmi nos meilleurs achats. Il s’agit d’un produit franchement réussi. On apporte maintenant ce savoir-faire du côté de l’Acura TLX 2021, laquelle affiche enfin une personnalité bien à elle.
L’Acura TLX de deuxième génération est entièrement nouvelle pour 2021. Bien que les berlines soient en fin de vie, Acura croit qu’elles doivent demeurer au centre de son image. Le constructeur désire ainsi commémorer son passé et redevenir une marque jeune et dynamique. Afin de convaincre les consommateurs qu’une berline peut encore être cool est désirable, on met donc le paquet dans cette TLX.
Le modèle à l’essai n’est pas la déclinaison Type S tant attendue. Celle-là n’arrivera qu’au printemps prochain. Nous avons donc affaire à une TLX ordinaire mais équipée de l’ensemble esthétique A-Spec, une mouture qui, selon Acura, s’est jusqu’à présent montrée très populaire auprès des consommateurs.
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Le prix d’entrée pour une Acura TLX 2021 est de 46 680 $. Il faut débourser 51 980 $ pour en arriver à une A-Spec, laquelle se situe au sommet de l’échelle avant la déclinaison Platinum Elite.
Elle est de loin la plus sportive et, à mon avis, la plus jolie des TLX. Elle se démarque par ses éléments de carrosserie noirs, ses couleurs vibrantes, ses jantes uniques et son béquet arrière, sans oublier des éléments d’habitacle uniques au modèle.
En somme, cette nouvelle TLX est carrément plus longue, plus large et plus basse que sa devancière. La partie avant affiche le nouveau design angulaire du constructeur, lequel a d’abord fait son apparition du côté du Acura RDX. Personnellement, je trouve ce coup de crayon audacieux et, somme toute, réussi, si ce n’est un effet allongé en raison de son empattement étiré. On a maintenant affaire à une très grosse TLX !
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L’élément où l’ancienne TLX avait vraiment besoin de se renouveler, c’est au chapitre de l’habitacle. Heureusement, on fait des pas de géant à ce chapitre. La TLX 2021 arbore un design tout aussi moderne et unique qu’à l’extérieur. On y retrouve également une belle finition, des matériaux de bonne qualité et de subtiles touches de rouge pour l’ensemble A-Spec qui ajoutent du piquant à cet habitacle.
J’ai personnellement eu un faible pour le nouveau volant à base aplatie. Il est d’une bonne épaisseur et agréable à saisir. Idem pour les cadrans analogiques ainsi que pour l’affichage numérique au design moderne. Tout a une allure jeune et rafraîchissante, ce qui permet à cette TLX de se distinguer.
Les places arrière sont également spacieuses et confortables. On dispose d'un excellent dégagement pour la tête et les jambes, une qualité qui permet à cette Acura de surpasser les autres berlines de sa catégorie, surtout les Cadillac CT5 et Genesis G70 qui sont, hélas, victimes d’un dégagement arrière étriqué.
Là où cette TLX nous a toutefois déçus, c’est par son système multimédia absolument désastreux au chapitre de l’ergonomie. À l’instar du RDX, la TLX est équipée d’un pavé tactile, lequel est non seulement compliqué à utiliser, mais ne répond pas nécessairement bien à nos commandes.
Ajoutez à cela une interface complexe et des menus difficiles à identifier, et ce système finit par être l’un des plus mal conçus de l’industrie. C’est dommage, car la présentation est jolie, et les temps de réponse sont rapides ; mais pour la convivialité, on repassera !
Pour les curieux, la Type S sera mue par un tout nouveau moteur V6 biturbo de 3,0 litres développant 355 chevaux. Ça promet !
D’ici là, toutes les TLX, y compris cette A-Spec, sont mues par un moteur turbocompressé à 4 cylindres de 2,0 litres, le même bloc qu’on retrouve sous le capot de la Honda Civic Type R, de la Honda Accord et de l’Acura RDX. Il développe ici une puissance de 272 chevaux et produit un couple de 280 livres-pieds. Il est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 10 rapports entièrement conçue et développée par Honda. La transmission intégrale SH-AWD est désormais offerte de série.
Contrairement à l’ancienne TLX qui reposait sur une architecture de Honda Accord modifiée, cette nouvelle génération est issue d’une plateforme entièrement conçue par Acura et mise à l’essai au centre Performance Manufacturing Center (PMC) en Ohio, là où l’on assemble et développe la superbombe NSX.
Je n’ai pas mis beaucoup de temps à constater les améliorations qu’Acura a apportées à sa berline sport et, surtout, à quel point le constructeur a réussi à concevoir une dynamique de conduite tout aussi compétente que sa concurrence, et ce, sans devoir avoir recours à une mécanique longitudinale.
Plusieurs adeptes de performance vous diront que la formule idéale pour une conduite sportive consiste d’abord à envoyer la puissance vers le train arrière, question de mieux répartir le poids de l’auto et de permettre un meilleur contrôle en sortie de virage.
Acura revoit cette théorie en plaçant le moteur de façon transversale. Une fois jumelée à la transmission intégrale SH-AWD, cette mécanique confère à la voiture un degré de sportivité qui assure un comportement tout aussi précis qu’une Cadillac CT5 ou, encore, une Genesis G70 ; cependant, ça lui permet aussi d’afficher sa propre personnalité. En somme, cette TLX est une bête unique ; elle arrive à ses fins d’une manière différente mais tout aussi efficace.
Le fait qu’elle soit plus grosse que sa devancière fait d’elle une bagnole hyper bien plantée au sol, une auto qui n’est pas facilement ébranlée par les imperfections de la route. On sent toutefois sa taille dans les virages, mais j’ai personnellement apprécié les subtiles pointes qu’on a ajouté au design du capot. Ils aident vraiment à positionner le véhicule dans les courbes.
Quant à la structure, elle est hyper solide, le moteur turbo livre bien sa puissance à tous les régimes, mais il répond moins rapidement à la pédale de l’accélérateur que son prédécesseur, un défaut normal pour un moteur turbo. En revanche, ce moteur livre son couple beaucoup plus bas dans la plage de régimes, mais sa sonorité n’est pas aussi plaisante que celle du défunt V6. Pendant ce temps, la boîte automatique est sans faille, du moins, quand elle fonctionne par elle-même.
Une fois qu’elle est au mode manuel, on remarque qu’elle n’a pas été conçue pour une voiture sport. Elle prend un certain délai avant de rétrograder, surtout si on la compare aux boîtes ultrarapides que fabriquent les marques allemandes.
Enfin, mon modèle d’essai était victime de bruits de caisse irritants, notamment venant du siège du conducteur et du dossier des sièges arrière, comme si ces composants avaient été mal installées.
La consommation de carburant combinée lors de notre période d’essai s’est chiffrée à 8,7 litres/100 kilomètres, ce qui est franchement bien pour une berline à quatre roues motrices de cette puissance.
Notre premier contact avec l’Acura TLX 2021 nous a plu. Ce qui ressort de cet essai préliminaire c’est une berline qui se distingue par son design éclaté, son approche audacieuse et ses performances convaincantes, même si elle arrive à ses fins d’une manière complètement différente que ses rivales.
Pour ce qui est de la recommander, vous nous voyez venir : il est encore trop tôt, car le produit est trop nouveau.
Mais on peut au moins certifier que le moteur turbocompressé qui habite cette TLX a déjà fait ses preuves du côté d’autres véhicules Honda/Acura, et ce, sans présenter de problèmes majeurs. Idem pour la boîte de vitesses automatique à 10 rapports qui, jusqu’à présent, s’est montrée fiable. Disons que les choses démarrent bien pour cette TLX. Espérons maintenant que les consommateurs ne la bouderont pas.