Lorsque Volvo est arrivée avec sa nouvelle famille de moteurs Drive-E sur notre marché en 2015, elle était l’une des premières marques de luxe à réduire la cylindrée et utiliser l’électrification pour réduire l’empreinte carbone d’un véhicule. Aujourd’hui, toute l’industrie prêche cette philosophie, ce qui permet à de nouveaux concurrents de venir jouer dans les plates-bandes de Volvo. Presque inchangé en six ans, le XC90 Recharge est-il encore dans la course ? Nous l’avons revisité pour en avoir le cœur net.
Outre une légère mise à jour en 2020 qui touchait à peine l’esthétique du véhicule, la finition de l’habitacle et quelques changements technologiques, il s’agit du même fabuleux coup de crayon qu’en 2016. Le XC90 continue d’être de toute beauté. Il se démarque en raison de ses phares à DEL marteaux de Thor et de sa grille concave chromée. Fidèle aux traditions de design suédoises, ce VUS montre de belles proportions, et aucune ligne n’est manquée. Le résultat est un VUS qui paraît à la fois prestigieux et costaud.
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L’exemplaire à l’essai est une déclinaison hybride rechargeable Recharge (anciennement nommée T8). Il faut payer 79 615 $, y compris les frais de transport et de préparation, pour être propriétaire de la déclinaison de base Inscription Expression telle qu’essayée. Le prix de notre XC90 s’élevait à 86 140 $ en raison de quelques options ajoutées.
Tout comme son design, l’habitacle du XC90 mise sur une approche épurée et qui met surtout l’accent sur le confort et l’expérience propriétaire. À l’instar des autres produits Volvo, l’habitacle de ce VUS est très bien assemblé, la qualité des matériaux est à la hauteur du prix exigé, et le confort des sièges est absolument impeccable.
Volvo continue de proposer un système multimédia du type portrait. Bien que le constructeur lui ait apporté plusieurs mises à jour afin d’accélérer sa rapidité d’exécution, il demeure frustrant de devoir jongler dans ses menus tactiles pour régler la climatisation ou les sièges et le volant chauffants. La présence de commandes physiques pour ces contrôles aurait été appréciée, car en hiver, avec une paire de gants, ce n’est pas très commode !
À part ce léger bémol, le XC90 fait preuve d’un excellent degré d’ergonomie. L’affichage numérique suit le thème de la simplicité. C’est épuré, joli et facile à comprendre. On apprécie les touches de finition métallique installées autour des haut-parleurs, dans la console centrale, le bouton démarrage et le sélecteur de modes de conduite. Ça fait riche et ça permet au véhicule de se démarquer.
Je continue toutefois de détester le sélecteur de vitesses qui n’agit pas vraiment comme levier, mais plutôt comme un gros bouton où l’on doit taper deux fois vers le bas pour actionner le D.
Oui, le XC90 est un VUS intermédiaire à trois rangées de sièges, mais sa troisième rangée est étriquée si on la compare à ce que proposent certains concurrents, comme l’Acura MDX, notamment. Il en est de même du volume total du coffre. Bien que les 1 840 litres que proposent le XC90 une fois les dossiers des deux rangées de sièges abaissés au plancher s’avère adéquats, ce VUS n’arrive tout simplement pas à la cheville d’un MDX (2 690 litres) ou d’un Infiniti QX60 (2 135 litres).
Seul la motorisation T8 hybride rechargeable alimente un XC90 Recharge. Elle est constituée d’un 4-cylindres turbocompressé et suralimenté de 2,0 litres et d’un moteur électrique alimenté par une batterie d’une capacité de 11,6 kilowattheures ; ce moteur électrique est installé sur le train arrière (lui confiant les quatre roues motrices) d’une puissance de 87 chevaux et d’un couple de 177 livres-pieds.
Au total, on obtient une puissance de 400 chevaux et un couple 472 livres-pieds. Cette mécanique est jumelée à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Le XC90 Recharge peut parcourir une distance d’environ 30 kilomètres sur le mode électrique seulement, ce qui demeure un peu bas si on le compare aux 52 kilomètres d’un BMW X5 xDrive 45e.
Il est également important de préciser que, sur le mode électrique, le XC90 devient un véhicule à propulsion. À considérer avant de prendre la route l’hiver !
Contrairement aux constructeurs allemands qui mettent souvent l’accent sur les performances et le comportement routier, Volvo mise surtout sur une expérience de conduite sereine et décontractée. Dans le XC90, cette philosophie de rendre la vie moins stressante à son conducteur ne pourrait pas être plus claire.
Certes, ce VUS est très rapide si l’on enfonce la pédale d’accélérateur, mais cette performance n’est pas particulièrement ressentie derrière le volant. En fait, ce n’est même pas très plaisant comme exercice, car les délais de la motorisation – causées par tous les composants qui lui sont rattachés – ne font que décourager l’envie de conduire le véhicule avec sportivité. En outre, quand le petit moteur thermique s’active, il est bruyant et il râle, nous retirant toute envie de le pousser.
Cela dit, ce VUS est tout de même agile dans les virages, à un point qu’on oublie rapidement qu’il s’agit d’un véhicule aussi massif. Bien que je continue de trouver les suspensions de Volvo trop rigides pour nos routes, le XC90 est hyper stable dans les courbes, avec une sensation de légèreté derrière le volant qui le rend fort agréable à conduire.
Là où le XC90 se démarque, c’est surtout dans son confort au quotidien en raison de son impeccable insonorisation d’habitacle et la frugalité de sa mécanique. Il est vrai qu’il ne peut pas aller très loin sur le mode électrique, mais en le réglant dans le mode hybride, la motorisation se servira d’une pleine charge pour choisir les meilleurs moments d’aider le moteur thermique, ou de rouler seulement en électrique. C’est d’ailleurs le mode que je conseille d’utiliser le plus souvent.
Vous vous retrouverez avec une très faible consommation d’essence. Dans mon cas, j’ai enregistré une moyenne impressionnante de 5,3 litres/100 kilomètres.
Depuis quelques années, Volvo travaille fort pour se positionner dans une classe à part. Orbitant autour des marques de luxe japonaises et allemandes, elle propose des produits uniques, distingués et bien conçus qui font leur bout de chemin en osant faire les choses différemment : voilà comment résumer le XC90. Donc oui, il continue de bien tirer son épingle du jeu malgré l’arrivée de nouveaux joueurs.
Nous devons toutefois vous mettre en garde au sujet du bilan de fiabilité négatif de la mécanique T8, ce pourquoi nous ne pouvons toujours pas recommander le produit. Et c’est dommage, car le XC90 a tout pour lui.