Volvo tente constamment de se démarquer de sa concurrence allemande par une expérience propriétaire propre et une approche purement scandinave. Le XC60 B6 en est la preuve. Dans un monde où presque tous ses concurrents reçoivent des motorisations semblables, Volvo tente d’innover avec le B6. Les efforts de rendre le XC60 encore plus économique en carburant ont-ils porté les fruits ? Nous l’avons essayé pour en avoir le cœur net.
Le Volvo XC60 a été soumis à une légère mise à jour pour 2022. Les changements sont subtils, mais permettent tout de même de moderniser le véhicule. On remarque un léger rafraîchissement de la partie avant et de nouvelles jantes. Volvo en a également profité pour améliorer les radars, les caméras et les capteurs dans le but de rendre ses systèmes d’aide à la conduite encore plus efficaces.
Ce VUS continue de bien véhiculer les éléments de design symboliques du constructeur grâce à son approche à la fois élégante et épurée. Partant des iconiques phares à DEL « marteaux de Thor », jusqu’à la ligne de design très caractérielle qui donne un effet de largeur aux ailes arrière, il s’agit de l’un des plus beaux coups de crayon du segment.
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Le prix d’entrée pour un Volvo XC60 est de 52 765 $, y compris les frais de transport et de préparation. On doit ensuite débourser 3 550 $ pour la motorisation B6. Mon exemplaire était une déclinaison Inscription (62 450 $), soit la deuxième de trois versions offertes. Le prix final du véhicule que vous apercevez à l’écran s’élevait à 77 665 $.
L’habitacle du XC60 2022 est relativement inchangé par rapport à l’année dernière, si ce n’est une refonte complète de l’interface multimédia. Tout comme le XC40 Recharge et la Polestar 2, il s’agit d’un logiciel désormais entièrement propulsé par Google. Il simplifie un grand nombre de commandes et rend l’expérience utilisateur plus familière (pour les utilisateurs de téléphones Android).
Ce système constitue certes un vent de fraîcheur et s'affiche toujours dans un écran de 9 pouces. Tout fonctionne relativement bien, mais certaines fonctionnalités demeurent cachées dans les menus. Je continue également de déplorer des commandes de climatisation et des sièges chauffants utilisables par l’entremise de ce système, ce qui rend leur utilisation frustrante par temps très froid avec une paire de gants.
Outre ces quelques irritants, l’habitacle du XC60 fait preuve d’une qualité et d’un confort difficiles à reproduire du côté de la concurrence. L’ergonomie générale et la présentation de l’information à l’affichage numérique sont également sans reproche. Tout est soigneusement apprêté pour ajouter une sensation détendue, et la finition couleur crème de mon exemplaire ajoutait une touche de prestige à l’habitacle. On y pense toutefois deux fois avant d’opter pour cette couleur si l’on a des enfants ou un animal de compagnie !
À l’arrière, le XC60 fait preuve d’un dégagement adéquat pour les genoux et la tête. Du moins, il s’en tire bien dans la catégorie. L’espace de chargement total – dossier des sièges replié – s’affiche à 1 783 litres, ce qui permet au XC60 de surpasser ses principaux concurrents allemands, notamment l’Audi Q5 (1 503 litres) et le BMW X3 (1 775 litres).
La motorisation B6 est une évolution de l’ancien T6, c'est-à-dire qu’il s’agit du même 4-cylindres turbocompressé et suralimenté de 2,0 litres. Volvo lui a tout simplement ajouté un système d’hybridation légère à 48 volts. Ce système agit à titre de générateur pour faire fonctionner les accessoires. Il fonctionne également comme un gros système d’arrêt-démarrage lors des arrêts aux feux de circulation.
Cette reconfiguration de la motorisation permet à Volvo de réduire la puissance et d’augmenter le couple pour une conduite plus douce. On se retrouve donc avec 295 chevaux au lieu de 316 et avec 310 livres-pieds contre 295. Ce couple s’active plus bas dans les tours, soit à 2 100 tours/minute au lieu de 2 200. Il en est de même de la puissance qui atteint son pic à 5 400 tours/minute au lieu de 5 700.
La motorisation B6 est jumelée à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports et à une transmission intégrale.
L’adjectif qui décrit le mieux l’expérience de conduite d’un XC60 B6 est « douceur ». Il s’agit d’un des véhicules les plus savoureux que j’ai eu la chance de conduire dans ma carrière. Ce véhicule nous retire toutes notions de stress et d’anxiété.
Au-delà de la douceur, j’ai constaté une nette amélioration dans le rendement de cette motorisation. L’ancien T6 avait tendance à hésiter avant de réagir. Il était clair qu’il se passait beaucoup de choses sous le capot, car tout semblait saccadé. Mais avec l’ajout de l’hybridation, on a l’impression que le moteur électrique camoufle les transitions, ce qui permet au B6 de performer comme un gros 6-cylindres en ligne tellement il déploie sa puissance de manière constante.
L’XC60 B6 est un VUS tout de même rapide (sprint de 0 à 100 kilomètres/heure en 6,2 secondes), mais tout comme les autres modèles du constructeur, la sensation de performance n’est pas là. Ça avance correctement, sans plus. Volvo concentre plutôt ses efforts sur les sensations de confort et de sécurité, des qualités que le XC60 transpire sans reproche.
Pour ce qui est de la consommation d’essence, le moteur B6 s’est montré somme toute frugal durant un parcours entre Magog et Québec en plein mois de janvier. À mon retour, l’ordinateur de bord m’affichait 9,2 litres/100 kilomètres, ce qui est plus que raisonnable considérant la taille et le rouage d’entraînement du véhicule. Après une semaine à rouler majoritairement en ville, le XC60 affichait une moyenne un peu plus élevée, soit de 10,6 litres/100 kilomètres. Rappelons toutefois que la température extérieure avoisinait les -30 degrés Celsius.
Le moteur B6 est-il réellement plus économique que le T6 ? Honnêtement, il a été difficile de voir une réelle différence, mais les changements apportés permettent au moins de corriger les problèmes de rendement mécanique que vivait cette motorisation.
Pour ce qui est du Volvo XC60 dans son ensemble, il s’agit toujours d’un produit de qualité et apprêté comme seules les marques suédoises savent le faire. Ce VUS se démarque certes de sa concurrence et présente plusieurs belles qualités, mais la nature complexe de sa motorisation continue de nuire à sa fiabilité, ce pourquoi RPM ne recommandait que la motorisation T5 jusqu’à aujourd’hui. Le B6 étant encore trop nouveau, nous devons prendre un pas de recul et lui laisser le temps de faire ses preuves avant de nous prononcer.