Largement inspiré de ses deux grands frères, le XC40 adopte les dogmes stylistiques de Volvo. Ce véhicule a même une personnalité tout à fait suédoise. J’adore ce vent de modernisme qu'il insuffle au segment. Le constructeur revient également avec des lignes très angulaires, un clin d’œil aux légendaires Volvo des années 70-80.
Malgré cette rectitude, la technologie s’invite avec les blocs optiques reprenant le « marteau de Thor » en DEL, la nouvelle signature visuelle de Volvo. La gamme à l’essai, R-Design, fait une abstraction complète des appliques de chrome pour les recouvrir d’une peinture noire. Les jantes en option de 20 pouces à cinq branches dédoublées (975 $) donnent, quant à elles, un tempérament plus sportif au véhicule. Le R-Design va même plus loin dans ce sens en proposant aussi le toit noir, une caractéristique en option pour 300 $ sur les autres versions.
À l’arrière, Volvo épure au maximum le hayon avec un simple creux dans la partie centrale pour lui donner une forme de profondeur. Quant aux feux, tout comme chez les autres Volvo avec un hayon, ils s’étirent sur le pilier D. Dans le cas du XC40, ils ne sont pas sans rappeler la configuration du Nissan Juke. Finalement, le XC40 est livrable en trois versions : Momentum, R-Design et Inscription.
Tout comme pour l’extérieur, le XC40 reprend à l’intérieur les thèmes des autres Volvo. Le constructeur assure ainsi une continuité. Premier constat, la visibilité est excellente en raison des parois verticales qui encerclent le véhicule. Les sièges sont intéressants, mais je dois souligner qu’ils sont moins confortables que ceux des XC60/XC90. Heureusement, on jouit de tous les ajustements électriques possibles, à l’exception du réglage de la longueur de l’assise livré avec un mécanisme manuel.
Le volant offre une bonne prise en main grâce à un boudin de taille généreux. Le XC40 intègre plusieurs touches faciles d’accès qui s’occupent notamment de la gestion de l’instrumentation. Cette dernière est numérique, mais étonnamment, on ne peut pas vraiment la moduler et lui donner une apparence personnalisée. Dans la console de la planche de bord, on retrouve l’exceptionnel système multimédia Sensus. Fonctionnant à la manière d’une tablette électronique, on découvre une infinité de menus différents qui permettent de gérer l’ensemble des commandes du véhicule. Cette réalité libère de tout artifice la planche de bord qui demeure épurée.
On constate vite que les espaces de rangement sont assez limités, un fait décevant considérant la vocation du XC40. Dans l’ensemble, la finition, la qualité des matériaux et l’assemblage sont sans reproche. Pour égayer un peu la présentation intérieure, en fonction de la couleur extérieure, il est possible d’intégrer des tapis et des contreportes rouges sur la partie inférieure pour la somme de 100 $.
À l’arrière, c’est une grosse déception. Les assises sont carrément inconfortables. Le dossier est trop vertical et la base trop courte. Sur ce point, Volvo l’a échappé. Heureusement, on retrouve quand même plusieurs accessoires, dont les sièges chauffants pour les places aux extrémités. Pour ce qui est du coffre, on retient des volumes de 460 et 1 336 litres. Bonne note à l’aménagement de la malle qui se montre très modulaire.
Le XC40 adopte une toute nouvelle plate-forme, la CMA (Compact Mudular Architecture). Il faut souligner que cette plate-forme est pensée en fonction d’éventuellement recevoir l’hybridation enfichable et une motorisation 100 % électrique. Il s’agit d’ailleurs d’une base qui sera notamment utilisée sur la prochaine génération de la Volvo V40, qui sera lancée en 2019.
Mécaniquement, on reconnait l’approche unique de Volvo avec un quatre cylindres de 2,0 litres. De conception moderne, il intègre la turbocompression et l’injection directe, en plus d’être fait presque entièrement en aluminium. On obtient une puissance de 248 chevaux à 5 500 tr/min et un couple de 258 lb-pi de 1 800 à 4 800 tr/min. Volvo lui offre une seule boite automatique à huit rapports.
En matière de rouage, le XC40 joue de simplicité avec un système de type Haldex qui envoie une partie du couple au train arrière (jusqu’à 50 %). Le reste du temps, le véhicule favorise la traction. Pour les suspensions, il n’y a rien de très technique : MacPherson à l’avant et multibras à l’arrière. Pour les freins, Volvo s’est fait une enviable réputation avec les séries 60 et 90. La marque propose donc des disques ventilés de 13,6 pouces à l’avant contre des disques pleins de 11,9 pouces à l’arrière.
À l’accélération, on remarque que le mouvement est vif. Rien de très sportif, mais le petit 2,0 litres s’en sort bien. Malheureusement, on constate aussi des creux entre les changements de rapports ; ça manque de linéarité. Sur ce point, on espérait mieux. On boucle le 0-100 km/h en 7,5 secondes, alors que Volvo annonce un temps de 6,5 secondes.
Au freinage, le véhicule demeure très stable et son nez ne plonge pas trop. À ce propos, les prétensionneurs des ceintures de sécurité nous tiennent bien en place dans les sièges. Pour la distance de freinage, Volvo performe bien avec un résultat de 41,1 mètres au 100-0 km/h. C’est malgré tout une petite déception, car les autres Volvo récemment essayées offraient un meilleur rendement.
En slalom, on perçoit bien la rigidité structurelle qu’apporte la plate-forme CMA. Aucun craquement n’émane du véhicule. De plus, la direction brille de tous ses feux en raison d’une très grande précision. Ajoutons à cela le fait qu’elle communique bien avec le pilote, un point important pour l’agrément de conduite. Assurément, le XC40 termine cette épreuve sans aucune difficulté et avec une aisance déconcertante. Toutefois, on sent bien que le confort est favorisé au détriment du dynamisme pur et dur.
Pour l’évitement d’obstacle, la précision de la direction fait foi de tout. Le XC40 maintient le cap malgré la violence de la manœuvre. On entend beaucoup le système d’ABS travailler très dur pour mettre le véhicule à l’arrêt.
Lors de balades au quotidien, on réalise à quel point le XC40 est un produit orienté vers le confort qui favorise une conduite plus zen qu’agressive. On prend un réel plaisir derrière le volant de ce véhicule agile en zone urbaine. Malheureusement, rien n’est parfait. Dans le cas du XC40, les systèmes d’aide à la conduite se montrent très intrusifs en fonctionnant quand ce n’est pas le temps et en ne fonctionnant pas quand ce devrait l’être. Pour un constructeur comme Volvo qui préconise la sécurité, c’est irritant. De plus, le programme d’Arrêt/Démarrage est mal intégré en donnant un coup à l’allumage quand il juge bon de redémarrer.
Le XC40 est toute une machine. Extrêmement bien pensé, il répond parfaitement aux exigences du segment. Malheureusement, considérant les problèmes endémiques que connaît Volvo, même depuis le rachat par Geely, on ne peut recommander le véhicule, et ce, pour cette unique raison. C’est dommage, car s’il était fiable, on aurait probablement ici l’un des meilleurs produits de sa catégorie.