Le XC40 Recharge est la première étape entièrement électrique chez Volvo. Comme plusieurs amateurs de ces véhicules suédois, je me questionnais sur la préservation de l’ADN propre à la marque. Non seulement elle est sauve, elle est exacerbée !
Le Volvo XC40 se veut en continuité avec les modèles à essence. La seule différence qui permet une reconnaissance est la grille de calandre. Volvo modifie l’approche des fines lignes verticales pour une plaque fermée de couleur agencée à la carrosserie. Je comprends l’idée qu’un véhicule électrique n’a pas besoin d’une ouverture pour refroidir ou alimenter en air le moteur, mais je préfère une signature plus travaillée.
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Pour le reste, dans l’applique à la jonction du toit et de l’aile, on voit l’inscription RECHARGE. Le pare-chocs arrière perd ses pots d’échappement, mais conserve exactement la même forme. Clairement, pour le XC40 Recharge, Volvo ne voulait pas faire une affirmation de forte différenciation.
L’histoire se répète dans l’habitacle, il n’y a aucune modification par rapport à un XC40 régulier. On reconnaît les airs suédois dans l’approche stylistique avec des traits simples. La qualité de la conception et de la fabrication ne fait aucun doute tout comme les matériaux de bonne facture. Le XC40 Recharge propose, tout comme d’autres versions, une instrumentation numérique avec affichage de 12,3 pouces. Ce n’est pas particulièrement flamboyant, mais on retrouve presque toute l’information nécessaire à la conduite, l’autonomie n’étant disponible que dans l’écran central.
Au centre, dans la planche de bord, on découvre la toute première application du système multimédia du type Android alimenté par Google chez Volvo. Je ne suis pas un grand amateur. Alors que la connexion d’un téléphone doit être d’une simplicité déconcertante, j’ai presque abandonné le projet. Impossible non plus de finir par mettre Apple CarPlay qui devrait tout aussi bien fonctionner. De plus, il y a une information qu’on ne trouve pas : la gestion de l’énergie. Personnellement, je considère que ce sont là des données essentielles dans un véhicule électrique. Fort heureusement, pour 2022, Volvo fait le ménage et rend l’expérience plus ergonomique.
Le confort est à l’image de la réputation de Volvo, à l’avant du moins. Les sièges offrent un excellent maintien et permettent d’optimiser la position de conduite. D’une manière générale, la visibilité à bord est bonne. Pour ce qui est de la deuxième rangée de sièges, l’accès est un peu plus difficile en raison de l’étroitesse de la base des portières. Le passage pour les pieds est plus complexe. De plus, le confort du dossier est limité par une posture très droite, on n’y est tout simplement pas à l’aise. Pour ce qui est du coffre, on obtient 1 328 litres à l’arrière et 21 litres sous le capot.
Le XC40 Recharge partage ses composants avec sa jumelle, la Polestar 2. Tous les deux sont construits sur la plateforme CMA (Compact Modular Architecture) conçue dès le départ pour les véhicules électrifiés. Contrairement à sa jumelle, le XC40 Recharge vient de facto avec deux moteurs, un sur chaque essieu ; leur puissance est de 150 kilowatts chacun, donc 300 kilowatts au total ce qui équivaut à 402 chevaux. Le couple est loin de faire défaut, et il s’agit là de l’une des beautés de l’électrification, on obtient 2 fois 243 livres-pieds, soit 486 livres-pieds.
Volvo confirme que la batterie affiche une capacité de 78 kilowattheures, dont 75 sont utilisables. C’est dans la norme. Pour l’année modèle 2021, Volvo annonce une autonomie de 335 kilomètres. En ce qui me concerne, avec ma consommation moyenne de 28,2 kilowattheures/100 kilomètres, j’avais une autonomie de 265 kilomètres. C’est bien peu, mais je souligne que j’ai surtout fait de l’autoroute, donc limité les recharges régénératives urbaines. Quoi qu’il en soit, pour une batterie de cette taille, c’est peu. Cependant, avec la possibilité d’une puissance de recharge en DC jusqu’à 150 kilowatts, on peut récupérer de 0 à 80 % de l’autonomie en seulement 40 minutes (33 minutes pour 2022). À la maison avec une borne 240V, ce sera 8 heures de temps de recharge. Pour 2022, Volvo améliore le rendement de ses composants électriques et fait passer l’autonomie de 335 à 359 kilomètres. (Une reprogrammation sera offerte sur les 2021.)
Tous ceux qui ont pris le volant d’une Volvo vous diront que sa conduite à un petit quelque chose de singulier qu’on ne retrouve pas ailleurs. Je craignais que l’électrification nous le fasse perdre ! Ce n’est pas le cas, au contraire, ce XC40 est l’un des produits suédois les plus intéressants à conduire. Il n’y a pas de doute les 402 chevaux sont tous là. C’est moins agressif que dans la Polestar 2, mais il y a beaucoup de puissance et elle est naturellement très linéaire.
La recette de la direction demeure : précise et communicative. On se sent connecté autant avec le XC40 qu’avec la route, le plaisir se veut réel. J’avais aussi une crainte que son comportement soit altéré par des suspensions sèches comme c’est souvent le cas dans les véhicules électriques, notamment la Polestar 2. Encore une fois, malgré ses 2 118 kilos, ces composants sont bien calibrés à la sauce Volvo. On jouit d’une fermeté certaine pour conserver un bon dynamisme en virage. Ferme oui, mais toujours confortable pour le train-train quotidien.
Fait intéressant, Volvo intègre la conduite à « une pédale ». Il suffit de relâcher l’accélérateur pour que le freinage régénératif ralentisse le XC40. C’est simple et efficace. Si jamais cette approche vous dérange, elle se désactive.
Le Volvo XC40 Recharge est un produit bien né. On sent que ce véhicule est en évolution comme en témoignent les améliorations présentes pour 2022, et d’autres sont prévues pour 2023. Mes deux déceptions face au XC40 sont l’ergonomie et l’autonomie de 335 kilomètres seulement. Pour le moment, la technologie électrique utilisée dans le XC40 fait preuve d’une fiabilité rassurante, mais considérant la quantité limitée de la première année, il est difficile de se prononcer. Si l’envie de vous en procurer un est insoutenable, optez pour un 2022 pour trois raisons : un meilleur système de gestion de la température de la batterie, son autonomie majorée, et son prix passe sous la barre des 60 000 $. Il devient donc admissible au rabais de 8 000 $ du gouvernement du Québec.