Dans la catégorie des berlines compactes de luxe, il est facile d’oublier la Volvo S60. Et pourtant, elle tire tellement bien son épingle du jeu, surtout dans ses déclinaisons familiales et hybride rechargeable. Celle qu’on ne mentionne jamais, c’est la T5 mue par la motorisation de base. Nous l’avons revisitée une autre fois afin d’en brosser un portrait éclairé.
Au fait, les récents changements apportés par Volvo à la berline S60 risquent de permettre au moteur T5 de mieux briller. Volvo a retiré la motorisation T6 du marché canadien cette année, ne nous laissant que le petit moteur thermique et la grosse motorisation hybride rechargeable, celle qu’on nomme désormais Recharge au lieu de T8. Seule la familiale offre encore l’option du T6.
Je continue de croire que la S60 est l’une des berlines de luxe compactes les plus jolies de la catégorie, surtout déclinée en R-Design. Les pare-chocs plus sportifs, les capuchons de rétroviseurs noirs, les écussons et la ceinture de fenestration également noircis, ainsi que les jantes exclusives à la déclinaison lui confèrent une allure moderne, sportive et très scandinave. Tout s’agence bien, et les proportions sont parfaites. C’est de toute beauté.
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L’exemplaire à l’essai était justement un modèle R-Design équipé du rouage intégral, ce qui la positionne entre les déclinaisons Momentum et Inscription en matière de prix. Il faut payer 54 365 $ pour en être propriétaire, ce qui inclut les frais de transport et de préparation. Mon modèle était équipé de quelques ensembles d’accessoires supplémentaires et affichait un prix final de 64 815 $.
L’habitacle de la S60 n’a pas vraiment changé depuis son apparition en 2019, ce qui est une bonne chose car tout est hyper bien présenté et, surtout, très bien assemblé.
Au centre de la planche de bord, on retrouve la même tablette multimédia installée à la verticale. Volvo lui a apporté des améliorations en vitesse ces dernières années, et ça paraît. Ses menus répondent beaucoup plus rapidement, et le système met moins de temps à s’allumer quand on met le moteur en marche, ce qui se révèle agréable quand on doit activer la climatisation et les sièges chauffants. En passant, il faut noter que les sièges chauffants ne peuvent être commandés que par l’entremise du système multimédia.
L’instrumentation numérique d’une S60 demeure minimaliste, mais conviviale – à la saveur des autres produits Volvo –, et les subtiles touches de finition, comme le haut-parleur central installé dans la planche de bord et le bouton de démarrage chromé dans la console centrale, permettent à la S60 d’apporter quelque chose de différent à la catégorie.
Les sièges d’une S60 sont d’un confort et d’un maintien remarquables. La visibilité est bonne, en général, mais de larges piliers A viennent obstruer une partie de la visibilité avant. Les places arrière offrent un bon dégagement pour les jambes et la tête, et l’accès à bord du véhicule s’effectue aisément.
Pour ce qui est du coffre, la S60 est hélas à la traîne par comparaison avec ses principales concurrentes allemandes avec ses 311 litres d’espace au total. Elle est donc moins polyvalente qu’une Audi A4 (339 litres), une BMW Série 3 (481 litres) et une Mercedes-Benz Classe C (340 litres).
Seulement deux motorisations sont maintenant proposées sous le capot de la berline S60 : la T5 et la Recharge hybride rechargeable.
Le moteur T5 est en réalité un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres qui développe une puissance de 250 chevaux et produit un couple de 258 livres-pieds. Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Les consommateurs peuvent choisir entre la traction ou l’intégrale, comme l’exemplaire à l’essai. La déclinaison R-Design ajoute des ressorts un peu plus fermes, ce qui confère au véhicule un degré de dynamisme supérieur dans les virages.
J’avais déjà conduit la Volvo S60 mue par les motorisations T6 et T8 auxquelles je reprochais de fâcheux délais lors des reprises. Rappelons que le T6 ajoute un compresseur au moteur turbo, et le T8 ajoute à cela l’électrification. En d’autres mots, il s’en passe des choses entre le moment où l’on enfonce la pédale d’accélérateur et le moment où l’auto avance.
Mais avec le T5, on élimine toute cette complexité, ce qui en fait une mécanique beaucoup plus nerveuse et agréable à utiliser. Certes, on en perd beaucoup en puissance et en couple, mais on en regagne au chapitre de l’instantanéité des performances. Le petit moteur répond rapidement, et il aime monter dans les tours, conférant à cette berline un degré de dynamisme apprécié.
La boîte de vitesses fait également un bon travail de jongler entre les rapports, mais elle s’avère nettement moins efficace que ce que proposent les marques allemandes. Il y a parfois des délais de réaction, et bien que son fonctionnement soit habituellement doux et sans tracas, elle peut parfois émettre des vibrations indésirables lors du passage des rapports.
Sur la route, la S60 fait preuve d’un équilibre et d’un excellent confort. Cette berline met surtout l’accent sur une expérience décontractée et reposante. Le degré d’ergonomie des commandes et le soutien lombaire qu’offrent les sièges ne font qu’accentuer cette expérience. La qualité de construction du véhicule, c'est-à-dire la rigidité de sa structure quand elle encaisse les imperfections de la route, est sans reproche.
Pour ce qui du dynamisme dans les virages, ne vous attendez pas à une berline aussi agile que certaines de ses concurrentes. En termes de comportement routier, la S60 se situe quelque part entre une japonaise et une allemande. Son degré d’adhérence est bon, et la calibration de sa suspension tend vers la sportivité ; cependant, quand on la pousse à ses limites, elle se met à sous-virer d’une manière désagréable.
Et bien que sa suspension rigide à l’européenne soit appréciée sur une nouvelle chaussée toute neuve, elle est beaucoup moins agréable sur les routes habituelles du Québec !
Du côté de la consommation de carburant, la S60 T5 tire très bien son épingle du jeu. J’ai enregistré une moyenne de 9,4 litres/100 kilomètres, ce qui concorde bien avec les 9 litres/100 kilomètres qu’annonce le constructeur.
La promesse de Volvo a longtemps été d’en offrir plus pour moins cher, mais depuis quelques années, les prix de ses modèles sont dans la même veine que leurs alternatives allemandes. En d’autres mots, Volvo ne vous fait pas de cadeau. Au moins, la S60 a fière allure et elle est bien construite. Il s’agit d’un modèle qui se démarque de la concurrence grâce à son charmant aura scandinave.
Pour ce qui est de la recommander, nous pouvons maintenant le faire, car la motorisation T5 s’est montrée étonnamment solide depuis son arrivée sur le marché. Avec ce moteur, la S60 affiche un bilan de fiabilité plus qu’acceptable. Mais n’oubliez pas qu’il s’agit tout de même d’un écusson de luxe, ce qui signifie que les frais d’entretien demeurent élevés.