Il y a quelques années, Volkswagen a décidé de devenir le plus important constructeur d’automobile du monde et, pour ce faire, elle devait se lancer dans la production de véhicules à plus grande diffusion. Reconnue par le passé pour ses modèles qui visaient de petits segments de marché, mais dont l’ADN plaisait fortement aux passionnées de la marque, l’arrivée du Tiguan en 2007 marquait le changement de direction du constructeur. Le Volkswagen Tiguan a été conçu spécifiquement pour plaire à une plus large clientèle, surtout le marché américain. Il ne reflète pas l’ADN d’origine de la marque, ce qui déplaît aux puristes, mais Volkswagen en vend des tonnes, ce qui plaît au département des Finances.
Dans sa deuxième génération depuis 2018, le Volkswagen Tiguan propose peu de changements si ce n’est l’arrivée d’une version spéciale, l’IQ. Drive. Elle ne sera commercialisée que cette année, et nous aurons droit à la version « United » en 2021.
C’est d’ailleurs le Tiguan IQ. 2020 que j’ai récemment mis à l’essai. Il est vendu au prix de base de 37 670 $ et il se positionne presque au sommet de la gamme, juste en dessous de la version Highline, la plus cossue. Il propose un équipement assez complet qui comprend notamment un toit panoramique, des jantes de 17 pouces et un régulateur de vitesse intelligent. C’est la seule version qui peut recevoir une carrosserie de couleur bleu pétrole métallisé qui lui est exclusive, et c’était la couleur de notre modèle d’essai. Étonnamment, impossible d’obtenir cette livrée dans les coloris plus éclatés dont l’orange et le rouge.
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Sinon les autres versions demeurent, toutes se partagent les mêmes organes mécaniques, seul l’équipement varie. La version de base Trendline n’est pas à dénigrer, surtout pour son prix attrayant de 29 770 $, mais la Comfortline (34 865 $) offre un équipement plus complet, c’est celle que je vous recommande puisqu’elle offre tous les équipements intéressants. Ma version d’essai IQ. Drive n’ajoutait rien des très pertinent pour son prix, si ce n’est un certain niveau de rareté pour le futur.
En matière de style, le Volkswagen Tiguan 2020 profite de lignes angulaires comme tous les récents produits de la marque. Son style demeure plutôt générique, mais on comprend que Volkswagen souhaite plaire à un large public et ne veut pas d’un VUS trop typé. Au moins, il est offert dans des couleurs un peu plus vibrantes, avis à ceux qui recherchent un VUS compact avec plus d’éclat.
Le Volkswagen Tiguan 2020 fait partie des rares VUS compacts à pouvoir transporter jusqu’à sept personnes. Depuis sa refonte, il profite de la nouvelle plateforme MBQ de Volkswagen, la même que celle de l’Atlas et de la Golf. Vous cherchez de l’espace ? Vous êtes au bon endroit, le Volkswagen Tiguan est passé du côté des plus imposants de sa catégorie ; il fait mieux que le Mazda CX-5, le Toyota RAV4 et le Hyundai Tucson, et on ne s’y sent pas à l’étroit, même dans le cas des passagers arrière.
Le volume de chargement est aussi très intéressant pour un VUS compact, la forme du véhicule permet aussi d’y loger des objets plus gros. La troisième banquette, offerte en option dans toutes les livrées, ampute une bonne partie de l’espace quand on l’utilise. Elle convient aux petits enfants ou à un adulte que vous voulez punir, notamment en raison d’une assise très basse. Je vous conseille d’économiser et d’opter pour la version à cinq places, sinon allez vers un vrai modèle à 7 places plus imposant que le Tiguan.
L’aménagement du tableau de bord est assez sobre, mais c’est fonctionnel et convivial. J’aime bien les grosses commandes rotatives du climatiseur, simples et efficaces. L’instrumentation est classique, un compte-tours à gauche et un indicateur de vitesse à droite avec, au centre, un affichage multifonction procurant l’information de l’ordinateur de bord. On ne peut manquer au milieu du tableau de bord l’écran multimédia tactile de 8 pouces, 6,5 dans le Tiguan de base, qui contrôle un peu tout. Une fois relié à Apple CarPlay ou Android Auto, il devient l’extension de votre téléphone cellulaire. Le système de sonorisation est de bonne qualité, certainement supérieur à ce qu’on trouve dans les Honda et les Subaru.
Sous le capot, le Tiguan reçoit une seule mécanique, soit un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres qui développe une puissance de 184 chevaux et produit un couple de 221 ivres-pieds. Il est jumelé à l’unique boîte de vitesses offerte, une automatique à 8 rapports. Cette mécanique affiche une puissance similaire à ce que propose ses principaux concurrents, cependant, le Tiguan profite d’un couple supérieur, ce qui lui procure un peu plus de zest à l’accélération.
La particularité du 4-cylindres turbocompressé du Tiguan, c’est son cycle Budack, une technologie similaire au cycle Atkinson qui permet de rehausser la puissance et d’améliorer la consommation de carburant en modifiant le temps d’ouverture des valves en fonction de la révolution et de la charge du moteur. C’est théorique ; dans les faits, ce n’est pas miraculeux. J’ai obtenu une consommation moyenne d’un peu plus de 10 litres/100 kilomètres ; c’est proche de ce que le constructeur annonce, mais pas meilleur que ce qu’obtiennent plusieurs concurrents.
Ce qui nous déçoit ? Une capacité de remorquage de 680 kilos (1 500 livres), ce qui est très peu, mais c’est le lot des VUS modernes dont le châssis n’est plus adapté à la tâche et dont les moteurs sont de cylindrées de plus en plus réduites. Le Mazda CX-5 en offre un peu plus, 907 kilos (2 000 livres).
Sur la route, j’ai bien aimé la sensation de puissance déployée par le moteur ; la puissance est bien présente, et c’est ici que le couple du moteur entre en jeu. La conduite est plus dynamique que celle du Honda CR-V, un peu moins engageante que celle du Mazda CX-5. La boîte de vitesses automatique est très efficace, rarement hésitante si vous adoptez une conduite très posée ; elle manque cependant un peu de vigueur si vous devenez trop enthousiaste. Au moins ce n’est pas une CVT.
J’ai moins aimé l’accélérateur électronique qui n’est pas très précis et met quelques instants avant de répondre, particulièrement à l’arrêt et à basse vitesse, il m’a fallu m’y adapter.
C’est mieux du côté de la direction : précise à tout moment, elle nous procure une bonne impression de contrôle. Malgré ses dimensions, j’ai senti le véhicule très agile et rigide, il aura tout de même conservé un peu de l’ADN de Volkswagen après tout. Sur l’autoroute, l’habitacle filtre bien les bruits ambiants ; le Tiguan demeure un véhicule assez agréable lors des plus longs trajets.
Malgré les reproches des passionnés de Volkswagen, rares sont les propriétaires déçus de leur achat. Le Volkswagen Tiguan a été conçu typiquement pour notre marché, il répond très bien aux besoins des petites familles tout en se révélant relativement abordable.
Je ne vous recommande pas la version de base à traction, l’économie n’en vaut pas la chandelle, surtout que le système 4MOTION est l’un des rouages intégraux les plus efficaces de l’industrie avec celui de Subaru.