Pour 2023, le Volkswagen Tiguan de seconde génération en est à sa sixième année sur le marché. Arrivé en 2018 dans une formule complètement différente de son prédécesseur, celle-ci mettait à l’avant-plan l’espace, le côté pratique et l’économie de carburant au détriment de ce qui avait jusqu’à ce jour fait sa renommée, soit son agrément de conduite et sa nervosité.
Mais, ce changement de stratégie a été payant pour le constructeur, puisque les ventes de Tiguan ont bondi. Sur le marché nord-américain, elles ont plus que doublé avec l’arrivée de cette seconde génération. Donc, même s’il a déplu aux amateurs de la marque, il a su attirer les clients qui l’ont choisi plus souvent que jamais auparavant.
Après six ans sur le marché, est-il toujours aussi pertinent? A-t-il toujours des qualités fortes qui en font un incontournable pour quiconque magasine dans cette catégorie? Un essai d’une semaine m’a permis d’y voir plus clair.
Un style toujours au goût du jour
Après des retouches de mi-cycle, qu’il a subi en 2022, le Tiguan a su conserver une apparence tout à fait moderne. Les phares élancés qui s’intègrent bien à la grille de calandre, les lignes droites et assumées qui parsèment le profil du véhicule, et l’arrière plus anonyme, mais qui continue d’être agréable à l’œil sont les éléments marquants. Dans cette livrée Comfortline R-Line Black, arrivée pour 2022, il conserve une apparence plus sportive en éliminant le chrome tout autour. Avec les roues de 19 pouces, et les différents accents R-Line, c’est un style réussi.
Sachez cependant que cette version de milieu de gamme vous subtilisera 43 660 $ avant taxes et intérêts au financement ou à la location. Il ne s’agit pas d’une aubaine, loin de là, puisqu’elle ne comprend pas de sièges de cuir, de mémorisation ou encore de chaine audio performante. Par ailleurs, le prix de la version de base est de 36 660 $, alors que la version entièrement équipée R-Line Highline atteint un prix de 47 160 $, des prix qui sont similaires à ceux de la concurrence.
Habitacle spacieux, d’abord et avant tout
Ce qui surprend d’abord avec l’habitacle de ce Tiguan, c’est l’espace. Même à l’avant, les dégagements pour les jambes, les épaules et la tête sont amples. De plus, la position assise est très droite, avec les jambes pliées presque à 90 degrés, ce qui permet de trouver un bon confort. Par ailleurs, les sièges, même s’ils sont recouverts d’un similicuir, sont confortables et soutenants. Dans cette déclinaison, ils sont chauffants, mais il faut opter pour la version R-Line Highline pour les avoir climatisés.
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Le tableau de bord est on ne peut plus conservateur dans son style général. Par chance, l’instrumentation utilise un écran numérique de 10,25 pouces entièrement configurable, lequel peut afficher plusieurs tableaux différents, et même la carte de navigation, ce qui ajoute un peu de gaité. Un modèle du genre, qu’on ne retrouve pas chez d’autres modèles de la catégorie. Au centre, on retrouve un écran de 8 pouces très classique et qui bénéficie de la connectivité Apple CarPlay et Android Auto avec fil. Cette interface commence à être désuète, quand on regarde ce que Ford a apporté dans l’Escape, ou encore Hyundai dans son Tucson. Néanmoins, elle est facile à comprendre et à utiliser.
On retrouve un peu plus bas des commandes tactiles de climatisation, faciles à comprendre, de même que plusieurs espaces de rangement qui se trouvent devant et derrière le levier de vitesse. Même les vide-poches dans les portières sont de dimension plus qu’adéquate. Bref, en termes de côté pratique et d’ergonomie générale, c’est un sans-faute, malgré l’écran de petite taille.
À l’arrière, l’espace est foisonnant. Il n’y a hélas plus la possibilité d’avoir une troisième banquette, mais les passagers qui prendront place à la seconde rangée seront bien servis par un bon confort et une bonne assise, d’autant plus que l’ouverture de la portière est gigantesque. Le toit ouvrant panoramique est de grande taille, tout comme l’espace de chargement bien fini, avec un très bon espace (1064 litres jusqu’à 2078 litres) et un sous-plancher plus que convenable.
En terminant pour l’habitable, la qualité des matériaux est bonne, mais en roulant, j’ai été surpris d’entendre des craquements en provenance de la planche de bord. Ce n’est pas habituel d’entendre ceci dans un véhicule Volkswagen.
Une motorisation à la limite
Avec cette génération, seul un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres est proposé. Si sa puissance de 184 chevaux n’est pas des plus enlevantes, son couple de 221 livres-pieds promet de sauver la mise. La puissance est acheminée aux quatre roues (pour toutes les versions) via une automatique à huit rapports, la même qui s’est attirée des critiques dans d’autres modèles de la marque en raison de sa lenteur et de son fonctionnement saccadé.
Hélas, ce n’est guère mieux dans le Tiguan. La transmission continue de vouloir constamment atteindre le plus haut rapport possible, sans doute dans le but d’économiser du carburant, mais ça se traduit par des vibrations, des coups et une accélération beaucoup plus lente qu’espérée. Il faut, du coup, enfoncer l’accélérateur pour avoir une certaine réaction neurologique du groupe motopropulseur. De la placer en mode Sport corrige partiellement la situation, mais il reste qu’elle ne fait pas le poids par rapport à la concurrence livrée par Mazda, ou encore Subaru avec sa transmission à variation continue (CVT) plus agréable. Par chance, le couple du moteur disponible à bas régime permet de maintenir la cadence et s’est avéré très utile en conduite quotidienne. On sent que c’est un moteur qui est capable, même s’il n’est pas rapide.
La consommation obtenue constitue cependant une bonne surprise. En utilisation quotidienne, avec de l’autoroute, de la ville et une portion de routes secondaires, j’ai obtenu une moyenne de 8,0 litres/100 km. C’est donc dire que même si la motorisation n’est pas particulièrement agréable, elle permet une consommation d’essence qui fait du bien au portefeuille.
Pour ce qui est du comportement routier, la suspension assez ferme ancre bien le véhicule au sol, et donne un bon confort général, appuyé en plus par le bon silence de roulement. Seule ombre au tableau, la direction trop légère qui sape le plaisir qu’on ressentait jadis au volant d’un Tiguan. Cela dit, il n’est certainement pas pire que bon nombre de véhicules de cette catégorie, comme le Toyota RAV4 ou encore le Kia Sportage, mais on s’attend à mieux d’un Volks.
La moyenne
Donc, force est de constater que le Volkswagen Tiguan a plusieurs éléments qui favorisent son succès, comme son espace à bord, sa consommation de carburant et son comportement routier. C’est sans doute ce qui a fait son succès sur notre marché, des qualités valables qui s’additionnent à l’écusson Volkswagen, un attrait pour un certain nombre d’acheteurs.
Il demeure donc un véhicule à considérer dans cette catégorie en raison des qualités rationnelles susmentionnées. De plus, sa fiabilité est bonne, ce qui me pousse à le recommander même si sa transmission manque de raffinement, et qu’il est plus ennuyant à conduire que certains modèles dans la catégorie.
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