Aujourd’hui, il est presque impossible de trouver une berline compacte procurant à la fois agrément de conduite, performance et un minimum d’aspects pratiques. Contre vents et marées, la GLI continue d’être l’une des seules offres sur le marché à offrir tous ces plaisirs. Elle demeure fidèle à ses racines en évitant l’embourgeoisement avec un prix accessible.
Plusieurs croient que la GLI se distingue de la Jetta en étant dans une gamme à part entière. Ce n’est pas le cas : elle évolue bel et bien dans le giron de la berline prolétaire. De ce fait, on comprend pourquoi il s’agit toujours d’une dérive de la Jetta. Cette réalité ne l’empêche pas de chercher à se singulariser.
Sur le plan esthétique, on remarque une GLI à son fin trait rouge dans la grille de calandre et dans les blocs optiques. De plus, pour 2019, les concepteurs ajoutent un cercle rouge aux jantes. Ces dernières, de 18 pouces, sont uniques au modèle et totalement réussies. Le pare-chocs avant offre une présentation différente avec l’intégration de composants en plastiques noirs lustrés du plus bel effet.
Au profil, outre la particularité des roues, il n’y a que l’écusson sur l’aile qui indique clairement qu’il s’agit d’un édition spéciale 35e anniversaire. À l’arrière, la subtilité règne toujours. Fort heureusement, contrairement à la Jetta régulière, la GLI arbore de vrais pots d’échappement.
Depuis quelques années, Volkswagen démontre tout son sérieux dans la fabrication de ses voitures. L’ajustement des pièces et la qualité des matériaux lui donnent une position enviable face à la compétition. Et que dire de cette superbe peinture d’un gris pur… J’adore!
Le passage de la Jetta à la GLI brille de discrétion. Personnellement, j’aimerais qu’on puisse sentir sa sportivité juste en y prenant place. Il y a bien quelques surpiqûres rouges ici et là, de très fausses appliques en fibre de carbone, et un volant à fond plat partiellement en « aluminium » (plastique). C’est là que s’arrête l’unicité.
Pour l’édition du 35e anniversaire, de petites languettes de tissu s’intègrent aux dossiers. Dans l’ensemble, le tout demeure austère et monochrome, ça manque de vie. Les sièges très fermes, recouverts de cuir de bonne facture, offrent un grand confort et un niveau de soutien bien adapté à la vocation de la GLI. Même après de longues heures de route, je n’ai pas senti la fatigue.
La planche de bord arrive sans aucun changement par rapport à la Jetta Highline. Tout est noir et en mousse semi-rigide. Volkswagen se fait un point d’honneur d’intégrer son instrumentation 100 % numérique, identique à tous les autres produits de la gamme qui en jouissent. J’aime la présentation et la polyvalence des multiples affichages. On ne cherche pas, c’est simple comme bonjour à utiliser. Par contre, faites attention! Tout comme le système multimédia, l’instrumentation s’avère distrayante quand on joue avec le moindrement. L’ergonomie générale ne fait pas défaut; tout est bien placé et les commandes sont de bonnes dimensions.
À l’instar de la Jetta, la GLI offre une cabine très vaste aux amples dégagements, que l’on soit à l’avant ou sur la banquette. Ça se répète au niveau du coffre, très fonctionnel avec son aire de chargement de 396 litres. L’accès, bas et large, permet d’y faire entrer de gros objets sans difficulté. En cas de besoin, le dossier de la banquette arrière se rabat pour optimiser la surface utilisable.
GLI et GTI vont de pair, c’est une réalité historique. Pour cette nouvelle génération, aucune raison de changer la formule, gagnante depuis 35 ans. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé le quatre-cylindres EA88 de 2,0 litres de la GTI sous le capot de la GLI.
Avec sa puissance de 228 chevaux et son couple généreux de 258 lb-pi, la voiture n’hésite jamais à nous faire sourire. Bien évidemment, la GLI ne se situe pas dans le département de la haute performance, mais son dynamisme est assuré. Comme toujours, un léger délai d’intervention du turbo est inévitable. Par contre, une fois élancé, il semble inépuisable. L’effet de couple dans la direction reste contrôlé.
Volkswagen propose deux choix de transmission avec la GLI. Les puristes opteront pour la manuelle à six rapports. Plus simple d’utilisation, l’automatique à double embrayage à sept liens DSG fait un excellent travail. Dans le cas de la GLI, j’aurais grandement préféré la manuelle; j’ai dû me contenter des palettes au volant pour jouer avec les régimes. La bonne nouvelle, c’est qu’avec cette transmission, j’ai obtenu une consommation de carburant très raisonnable de 7,8 litres/100 km.
Volkswagen n’a pas seulement mis un « gros » moteur sous le capot, plusieurs autres améliorations sont notables. Dans le lot, le pont rigide arrière est délaissé au profit de suspensions indépendantes et d’une barre antiroulis de 24 mm, rien de moins. Pour limiter l’impact possible d’un effet de couple dans la direction, comme la GTI, la GLI intègre le XDS, un différentiel électronique autobloquant. Ce dernier travaille de concert avec le système de contrôle de traction. Imperceptible en virage, la programmation freine légèrement la roue qui pourrait perdre de l’adhérence.
Autre amélioration : les disques et les étriers avant sont les mêmes que ceux de la Golf R, donc de performance! Ils démontrent beaucoup d’endurance et surtout, ils sont puissants.
La GLI nous permet de retrouver notre cœur d’enfant derrière le volant. Elle se montre très bien équilibrée. L’apport des nombreuses modifications techniques se fait sentir dès qu’on « joue » le moindrement avec elle. Chaque fois que je conduis une voiture construite sur la plateforme MQB, je suis étonné par la rigidité de la structure. Parfaite pour sa vocation de berline sportive. La direction procure une bonne calibration qui marie à la fois légèreté et précision. Cette dernière subit d’ailleurs des variations en fonction de la programmation adoptée.
On compte dans la GLI cinq modes de conduite distincts. Selon mes observations, le « Sport » est sans contredit le plus intéressant. Il resserre plusieurs composantes mécaniques, dont la réactivité du moteur et de la transmission. Volkswagen n’est toujours pas parvenu à modérer le délai d’intervention du turbo à l’accélération. Avec toutes les technologies aujourd’hui disponibles, cette petite lacune devrait être corrigée.
Il n’en demeure pas moins que prendre le volant de la GLI 2019 est une expérience agréable, d’autant plus que la tenue de route demeure impeccable.
Cette nouvelle génération de GLI respecte à la perfection la voie tracée par ses prédécesseures depuis maintenant 35 ans. Avec elle, on sait que la berline sportive compacte abordable a encore un bel avenir.
Malheureusement, une ombre plane toujours au-dessus de la marque lorsqu’il est question de fiabilité. Au moins, avant que les problèmes commencent à se manifester, vous serez tout sourire.