Mon premier contact avec le Volkswagen ID.4 Pro S à propulsion, l’été dernier, m’avait laissé sur mon appétit. Je l’avais tellement détesté qu’il s’est retrouvé dans mon top 3 des coups de masse de 2021 à l’émission RPM. Je reprochais au véhicule d’être victime de sérieux problèmes ergonomiques, d’une flagrante inefficacité énergétique et de performances anémiques.
Pourtant, Volkswagen déclare qu’il s’agit de son véhicule le plus important depuis la Coccinelle. En outre, mes collègues étaient tous en désaccord avec ma décision. Voulant donner une seconde chance à l’ID.4, je l’ai remis à l’essai mais, cette fois, dans sa version AWD Pro S.
Rationnel comme ce n’est pas possible
L’ID.4 demeure un achat hautement rationnel en ce sens que le consommateur en reçoit beaucoup pour le prix payé. À un prix d’entrée de 46 945 $ qui plafonne à 60 440 $ pour l’exemplaire à l’essai (avec ensemble Statement à 8 000 $), avant l’application du rabais de 12 000 $ pour les véhicules électriques, le ID.4 est très alléchant. Il est plus gros et plus spacieux que tous les autres modèles situés dans cette gamme de prix.
Pour ce qui est du design, je le trouve toutefois très moche ; il ressemble à un gigantesque jellybean sur la route, surtout peint en rouge comme mon modèle d’essai. J’avoue toutefois apprécier les jeux d’éclairage à DEL la nuit, comme les écussons Volkswagen illuminés.
Bien construit, mais l'ergonomie est ratée
La grande taille de l’ID.4 en fait un VUS où il est facile de monter à bord. L’ouverture de la portière est grande, et le toit est élevé. Une fois installé au volant, on constate à quel point il est confortable. Mon exemplaire avait même l’option du vibromasseur, un accessoire habituellement associé aux véhicules beaucoup plus coûteux. C’était agréable.
La qualité de construction de ce Volkswagen est sans reproche, et la finition est franchement impressionnante. À l’arrière, l’ID.4 est tout aussi accommodant et spacieux. Le dégagement pour les jambes et la tête est élevé, et les sièges procurent un confort tout aussi soutenu qu’à l’avant. Enfin, comme il offre jusqu’à 1 817 litres d’espace de chargement total (avec dossier des sièges repliés), l’ID.4 est le second VUS compact électrique le plus polyvalent après le Tesla Model Y (2 158 litres), un véhicule nettement plus cher.
Hélas, cet habitacle souffre beaucoup au chapitre de l’ergonomie. Commençons par les quatre vitres commandées électroniquement par trois boutons. Oui, trois. Le premier, que Volkswagen nomme Rear, sert d’abord à activer la fonction arrière. On peut ensuite utiliser les deux boutons pour ouvrir et fermer les vitres arrière. Pour baisser les quatre vitres en même temps, on maintient le bouton Rear enfoncé jusqu’à ce qu’il clignote…
Je vous rappelle qu’il s’agit d’une manœuvre pour baisser des vitres qui, jusqu’à aujourd’hui, n’a pas eu besoin d’être réinventée. De plus, ce que propose Volkswagen n’est ni efficace ni particulièrement fiable. À quelques occasions, j’ai dû appuyer deux fois sur le bouton Rear pour qu’il s’actionne. Frustrant et, surtout, inutile.
Ensuite, il y a toute l’interface multimédia qui est d’une lenteur et d’une complexité décourageantes. Ce système est particulièrement lent au démarrage. Ça devient d’autant plus irritant quand on tente d’accéder aux fonctions de climatisation qui sont, bien entendu, cachées à l'intérieur de ce système. Par moment, le système m’a carrément dit que la climatisation n’était pas disponible.
Je me gratte encore la tête quant à l’absence d’éclairage pour certaines fonctionnalités de base durant la nuit, comme les commandes du volume et de la température ambiante. Un non-sens.
J’ajoute que le tout petit affichage numérique devant le volant - qui rappelle un téléphone Motorola du début des années 2010 -, paraît rudimentaire par comparaison avec ce que certains concurrents proposent dans ce segment, notamment l’énorme tablette des jumeaux Hyundai IONIQ 5/Kia EV6.
Des données conservatrices
La rationalité de l’ID.4 ne s’arrête pas qu’à son habitacle. Sa motorisation y va d’une approche tout aussi conservatrice. Au centre de son plancher, on retrouve une batterie dont la capacité fait 82 kilowattheures (77 utilisables). Dans notre cas, elle alimente deux moteurs électriques, un sur chaque train, pour une puissance totale combinée de 295 chevaux et un couple de 339 livres-pieds.
Malgré autant de puissance, l’ID.4 ne boucle le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure qu’en 6 secondes à peine. Il est donc à la traîne d’une seconde derrière l’IONIQ 5 ou l’EV6 (5 secondes) mus par deux moteurs.
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Pour ce qui est de l’autonomie, Ressources naturelles Canada l’estime à 394 kilomètres dans un monde où la plupart des concurrents font au-delà des 410 kilomètres. En outre, la recharge maximale d’un Volkswagen ID.4 se fait à 135 kilowatts. C’est bas considérant le fait que certains modèles concurrents atteignent les 350 kilowatts.
Doux, raffiné, mais un peu vache
Sur la route, l’ID.4 m’a impressionné par sa douceur de roulement, la qualité globale de sa construction et l’insonorisation de son habitacle. La calibration des suspensions est idéale pour nos routes. J’ajouterais que le confort des sièges accentue grandement cette expérience décontractée.
Toutefois, ne vous attendez pas à des performances très enivrantes avec l’ID.4. On ressent que ce véhicule est destiné à un usage familial et quotidien. Il n’est donc pas très sportif, ni particulièrement agile dans les virages.
Au fait, j’ai été déçu de constater que l’ID.4 n’a rien dans le ventre, même avec l’ajout d’un second moteur. Oui, il y a cet effet instantané de couple quand on enfonce l’accélérateur, mais c’est très timide face à la concurrence sud-coréenne ou, encore, à un Ford Mustang Mach-E. Disons qu’on ne ressent pas les 295 chevaux.
Même son de cloche pour la consommation d’énergie : moyen, sans plus. Au cours de ma semaine avec le véhicule, par une température chaude d’été, j’enregistrais une moyenne de 21 kilowattheures/100 kilomètres, ce qui se traduit à une autonomie approximative de 367 kilomètres. Ce chiffre est médiocre considérant les conditions dans lesquelles je roulais.
Une nouvelle usine et une baisse de prix
Il est évident que Volkswagen finira bientôt par corriger une partie des défauts de l’ID.4 grâce à une bonne mise à jour. Une baisse de prix est également envisageable prochainement. De plus, l’usine de Volkswagen, située à Chattanooga au Tennessee, a commencé la production de l’ID.4, ce qui permettra de réduire les délais d’attente auxquels font face les consommateurs.
Pour la recommandation, le Volkswagen ID.4 est encore en évaluation par notre équipe. Sachez toutefois que, à prix comparable, les Hyundai IONIQ 5 et Kia EV6 sont technologiquement plus avancées et carrément mieux foutues au chapitre de l’ergonomie, au détriment d’un espace de chargement plus petit.
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