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Par le passé, je salivais assez fréquemment à l’approche d’un essai routier. Mon calendrier était habituellement rempli de véhicules à vocation plus sportive ou, du moins, qui montraient du style et du caractère. À une époque de rectitude politique et de VUS de tout acabit, je frissonne beaucoup plus rarement à l’idée de prendre les clés d’un véhicule d’essai.
Je dois avouer que j’ai renoué avec ce sentiment lorsque j’ai pris le volant de la Volkswagen Golf R 2024. L’excitation s’est révélée encore plus grande lorsque j’ai aperçu les 3 pédales et le levier de vitesses! Une Golf R, manuelle en plus? J’étais étonné! De fait, après avoir vu des journalistes ou des influenceurs griller des embrayages dans un court laps de temps, le responsable des Relations publiques n’avait pas mis de Volkswagen à boîte de vitesses manuelle dans le parc de véhicules de presse depuis un bon moment.
Introduite au cours de l’année 2002, puis au Canada en 2012, la Volkswagen Golf R (initialement R32 en 2003) devenait la reine des Golf avec une puissance inégalée. Son rouage intégral proposé de série ajoutait à ses atouts, elle est aussi devenue le premier véhicule de la marque à être équipé d’une boîte DSG.
Pour 2024, la Golf R profite de peu de changements. Il est assez simple de magasiner votre exemplaire, une seule version est offerte au prix de base de 51 760 $. C’est près de 15 000 $ de plus que la Volkswagen Golf GTI de base, la différence se resserre dans les cas GTI mieux équipées. C’est aussi un brin moins cher que la Honda Civic Type R 2024 (53 283 $). Pour ce qui est de son autre grande rivale, la Subaru WRX STI, elle n’est plus commercialisée depuis l’arrivée de la plus récente génération de la WRX. Subaru préfère investir dans les modèles électriques.
Sobriété dans le style
En termes de design, la Volkswagen Golf R MK8 2024 a toujours fait un peu plus dans la sobriété et moins dans le tape-à-l’œil par comparaison avec à ses rivales. Pas de gros aileron comme la Honda Civic Type R ; les distinctions sont subtiles pour la Golf R, et beaucoup de propriétaires aiment bien l’idée. Tel un « sleeper », elle cache bien ses atouts. On la reconnaît surtout à ses jantes uniques de 19 pouces et à son efficace échappement quadruple à l’arrière qui laisse s’échapper plus librement les gaz du moteur. Les étriers de frein peints en bleu sont aussi une indication qu’il s’agit d’une Golf R, tout comme son débattement de suspension inférieur. Elle est plus basse et plus près du sol.
Le choix de couleurs n’est pas très varié, trois seulement sont offertes : noir Mythos, bleu Lapiz, sans doute la plus populaire, et blanc pur, celle que j’aime le moins. Trop discret pour une Golf R.
Le côté pratique d’un hayon
J’ai toujours apprécié la configuration de la Volkswagen Golf R. Ses 4 portes et son hayon rehaussent son aspect pratique et contribuent à son style. L’espace de chargement est suffisant pour vivre au quotidien, et on peut abaisser le dossier des sièges arrière quand on a besoin de transporter des objets plus imposants. C’est en quelque sorte une voiture passe-partout qui ne crée jamais de frustrations, et qu’on ne doit jamais laisser à la maison par manque d’espace. La banquette arrière est aussi très confortable, malgré un dégagement pour les jambes un peu plus réduit.
J’aime l’intérieur, à commencer par le pédalier métallisé qui apporte une belle touche. Les designers ont même pris la peine d’offrir le même traitement pour le large repose-pied, beaucoup d’autres constructeurs ne le font pas dans le cas de leurs sportives. L’attention au détail est bien présente dans le choix des garnitures et dans les appliques de couleur des sièges sport.
Le volant dispose d’un boudin épais qui procure une bonne prise en main ; il comporte des commandes sensibles au toucher qui contrôlent un tableau de bord numérique à affichage de 10,2 pouces. On retrouve au centre l’écran tactile de 10 pouces du système d’infodivertissement ; il est orienté vers le conducteur, et l’apprentissage de la hiérarchie des menus et des fonctionnalités se fait très rapidement. Seul irritant, la commande du volume qui ne répondait pas à ma guise, j’aurais aussi aimé avoir un peu d’espace pour ranger mes objets.
Petit moteur, mais puissant
Sous le capot, elle profite toujours d’un moteur à 4 cylindres de 2 litres turbocompressé qui développe une puissance impressionnante de 315 chevaux à 6 000 tours/minute et produit un couple de 280 livres-pieds dès les 3 000 tours/minute dans le cas de la boîte de vitesses manuelle. Point négatif cependant, son moteur nécessite du carburant à indice d’octane plus élevé, chaque plein fera donc un peu plus mal au portefeuille.
Mon modèle d’essai était équipé de la boîte de vitesses manuelle ; si elle représente votre choix, il faudra faire vite, car le constructeur a annoncé qu’il ne l’offrirait plus à partir de 2025. Quelle déception pour les puristes du modèle. Dès l’an prochain, toutes les Golf R recevront une boîte de vitesses automatique à double embrayage DSG ; on perdra une pédale, et son prix de base grimpera.
Peu importe les conditions de la route, la Golf R demeure efficace. Son secret? Son système de transmission intégrale 4Motion est inclus de série et est jumelé à un différentiel arrière capable de répartir activement le couple entre les roues arrière. Il en résulte une meilleure efficacité en virage ; concrètement, on peut négocier les virages à haute vitesse et regarder pâlir nos passagers qui découvrent toutes les aptitudes d’une telle petite sportive.
Plaisir de conduite inné
De nos jours, j’ai l’impression que les véhicules nous emmènent du point A au point B sans réellement nous donner le goût de conduire. Ce n’est pas le cas de la Volkswagen Golf R. Chaque occasion de prendre son volant est un réel plaisir, je me suis surpris à simplement vouloir me promener sans destination. Quel véhicule vous donne encore une telle envie de nos jours?
J’ai grandi avec la mode des compactes sportives et j’éprouve toujours du plaisir à voir comment la Golf R répond à mes moindres désirs et se pilote du bout des doigts. On peut la faire coller à la route, mais, le plus intéressant, c’est qu’elle est permissive. Elle vous avise qu’elle approche de ses limites en sous-virant légèrement, mais en conservant toute sa stabilité.
Afin de bien exploiter ses diverses personnalités, il ne faut pas hésiter à exploiter les différents modes de conduite qu’on sélectionne avec le bouton R du volant. Les modes Confort, Sport, Course, Spécial, Drift (dérapage contrôlé) et Individuel influent notamment sur la réaction de l’accélérateur, la direction et la répartition du couple du rouage intégral.
La Volkswagen Golf R 2024 est l’une des rares compactes sportives toujours offertes, et la bonne nouvelle, c’est qu’elle est drôlement efficace. Le seul véritable problème, outre le prix des assurances chez les plus jeunes, c’est sa disponibilité. Elle est produite au compte-gouttes, et il n’est pas facile d’en obtenir une, on parle même d’attente en termes d’années. Vu la faible quantité d’échantillonnage, on place la Volkswagen Golf R toujours sous évaluation.
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