Quand on parle de VUS compacts, difficile de passer à côté du Toyota RAV4, un modèle qui est au sommet des ventes dans sa catégorie depuis des années aux côtés du Honda CR-V. Malgré son prix un peu élevé et des taux d’intérêt de financement rarement avantageux, ce qui a fait son succès par rapport à ses concurrents, ce sont sa grande fiabilité, sa valeur de revente et la quantité de déclinaisons offertes.
Non seulement le RAV4 a réussi à bâtir son succès avec son modèle à essence, mais l’arrivée d’une déclinaison hybride dans les dernières années lui a donné des arguments supplémentaires. Puis, pour 2021, alléluia, c’est l’arrivée du RAV4 Prime, l’hybride rechargeable qui, à l’instar de la Prius Prime, offre une autonomie électrique beaucoup plus intéressante.
L’étoffe d’un champion du monde mais une ombre au tableau
Il n’en fallait pas plus pour rendre le modèle encore plus désirable et attractif aux yeux des acheteurs. La demande étant élevée, les RAV4 hybride et Prime se vendaient à prix d’or et il fallait attendre des mois pour se procurer un exemplaire, et ce, bien avant que le problème touche l’ensemble du marché. La grande question est la suivante : est-ce que les problèmes actuels qui touchent le RAV4 hybride ébranleront les colonnes du temple ?
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Réglons la question, la version hybride est affligée d’un problème de corrosion du câble électrique qui passe de l’avant à l’arrière, c’est médiatisé et l’équipe de RPM en a parlé. Maintenant, le RAV4 Prime utilise une configuration similaire, des cas ont déjà été rapportés, et ce, même s’il s’agit d’un modèle beaucoup plus récent. C’est dommage, car le problème jette de l’ombre sur un véhicule qui a tout pour dominer outrageusement le marché.
Deux versions proposées, les deux subventions applicables
J’ai donc mis à l’essai le Toyota RAV4 Prime 2022, un véhicule qui colle parfaitement aux besoins de ceux qui ne sont pas prêts à faire le saut vers le tout électrique, mais qui veulent faire un maximum de kilomètres sans dépenser un dollar en essence.
Proposé en deux versions, SE AWD (48 479 $) et XSE AWD (55 079 $), le Toyota RAV4 Prime est admissible aux deux subventions, ce qui réduit son prix de 10 000 $ et le rend ainsi globalement plus avantageux que la version hybride régulière. On fait donc face à un prix un peu plus élevé, mais on obtient un modèle rechargeable, un net avantage, surtout en raison de son économie de carburant encore plus marquée.
Le Toyota RAV4 Prime n’est pas très différent en termes de style, il profite de l’emblème Plug-in Hybrid sur les ailes, d’un logo bleuté alors que la mention Prime peinte en rouge, placée sur le hayon tout juste sous le logo RAV4, laisse savoir qu’il s’agit du modèle électrifié. J’aime bien sa silhouette plus angulaire, et les roues de 19 pouces de ma version XSE apportaient une touche de sportivité supérieure. Un ensemble d’options comprenait en prime une carrosserie à deux tons avec toit noir, jumelé au bas de caisse noirs, c’était chic. Bref, Toyota lui a insufflé un certain caractère, il se démarque du lot, sans être aussi extraverti ou polarisant qu’un Mitsubishi Outlander 2023, à titre d’exemple.
Une autonomie annoncée de 68 kilomètres
Mais on n’achète pas un RAV4 Prime pour son design, mais plutôt pour sa technologie. Il profite d’abord d’un moteur à essence à 4 cylindres de 2,5 litres qui développe une puissance de 176 chevaux. Il est supporté par une paire de moteurs électriques - 134 kilowatts (180 chevaux) à l’avant et 40 kilowatts (54 chevaux) à l’arrière – ce qui crée un rouage intégral sur demande à commande électronique. On obtient au total une puissance plus qu’intéressante pour un VUS de cette taille, 302 chevaux, ce qui lui permet d’être le deuxième modèle le plus rapide chez Toyota après la Supra, la BMW Z4 « toyotatisée ».
Deux bonnes nouvelles dans le cas du Prime, on l’alimente en carburant ordinaire, et il conserve une capacité de remorquage intéressante de 1 134 kilos (2 500 livres), seul le RAV4 Trail en offre plus avec ses 1 588 kilos (3 500 livres).
Pour qu’un véhicule rechargeable soit intéressant, il faut avoir la sensation d’en avoir pour son argent si on se discipline à le brancher à chaque retour. Avec le RAV4 Prime, c’est le cas. Sa batterie au lithium-ion de 18,1 kilowattheures permet une autonomie officielle de 68 kilomètres, j’ai même réussi à faire mieux à quelques reprises pour finalement effectuer la majeure partie de mes déplacements sur le mode électrique. Le véhicule est donc très efficace, et si vous épuisez tous les électrons, son système hybride demeure très économe en carburant. C’est sans doute le PHEV le plus intéressant actuellement sur le marché. Bien entendu, le froid réduira grandement la portée, ce sont les plaisirs de l’hiver. J’ai bien aimé aussi la rapidité de recharge ; en arrivant assez tôt, il m’était possible de récupérer l’autonomie en moins de trois heures grâce au chargeur embarqué de 6,6 kilowatts. On peut donc ressortir le soir tout en électrique.
En boni, je me suis retrouvé au volant d’un véhicule doté d’accélérations musclées ; une pression de l’accélérateur et je m’enfilais en moins deux dans la circulation. La transmission à variation continue (CVT) contribue certes à optimiser l’efficacité énergétique, mais elle ampute le plaisir de conduire en laissant révolutionner le moteur à essence.
La direction électrique est assez communicative, et, malgré le poids supplémentaire apportée par la double motorisation, je n’ai pas senti trop de lourdeur sur la route, les ingénieurs ont bien réussi à maîtriser l’effet surtout avec un centre de gravité bas.
Tout aussi efficace à bord
Peu de reproches à l’intérieur, l’habitacle est bien aménagé, et ma version XSE, la plus cossue des versions Prime, brillait par ses cuirs et ses surpiqûres de couleur. L’écran tactile de 9 pouces est ultra simple à comprendre et à utiliser, il devient littéralement l’extension de votre téléphone intelligent grâce à sa compatibilité avec Android Auto et Apple CarPlay. Quelle bonne idée d’avoir placé deux boutons classiques rotatifs pour gérer le volume et les stations.
Le RAV4 Prime perd un peu en espace de chargement par rapport à son équivalent à essence, mais ce n’est pas majeur. Le bénéfice en réduction de carburant vaut grandement les quelque 115 litres de moins en volume.
L’instrumentation est adaptée au véhicule, un nouvel indicateur sous celui du niveau d’essence vous donne l’énergie électrique restante, c’est bien en vue, et on connaît le statut du véhicule en tout temps. J’aime bien aussi utiliser l’écran du système d’infodivertissement afin d’y afficher le diagramme montrant en temps réel les déplacements d’énergie.
En évaluation
Il y a quelques mois, nous vous aurions recommandé le Toyota RAV4 Prime 2022 les yeux fermés en le plaçant même au sommet de nos meilleurs achats. Toutefois, nous nous devons de le remettre en évaluation le temps de voir comment évolue la situation par rapport au câble électrique.
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