Bien que la période des fêtes de 2021 ait été très bouleversée par le variant Omicron du virus de la COVID-19, il a tout de même été possible pour moi de visiter quelques membres de ma famille. J’ai donc dû parcourir beaucoup de kilométrage durant des conditions météo parfois précaires. Tout s’est fait au volant d’une Toyota Prius Prime 2022, un véhicule qui s’est montré hautement efficace pour la tâche et peu coûteux en carburant.
Vue d'ensemble
Certes, il existe aujourd’hui plusieurs modèles hybrides et hybrides rechargeables, mais c’est la Prius qui a mené le bal lorsqu’elle a été introduite à l’origine sur notre marché au début des années 2000. Il s’agit ici de la Prime, soit la version hybride rechargeable du modèle actuel, introduite en 2017.
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L’année 2022 n’apporte presque rien de nouveau étant donné que des révisions lui avaient été apportées en 2021. Il s’agit donc du même coup de crayon éclaté qu’avant qui s’affiche avec quelques différences notables par comparaison avec une Prius ordinaire, comme les parties avant et arrière. J’éprouve personnellement encore beaucoup de difficulté à aimer ce design aux allures robot organique. À mes yeux, cette voiture ressemble à un savon qui a fondu au soleil. Pas très beau.
Il y a seulement deux déclinaisons de la Prime, soit le modèle de base à un prix d’entrée de 35 969 $, y compris les frais de transport et de préparation, ou la déclinaison Upgrade (exemplaire à l’essai) à 38 140 $. La Prius Prime est admissible à 6 500 $ en rabais gouvernementaux, et ce, dans le cas des deux déclinaisons.
Vie à bord
Tout comme son design, la Prime affiche une présentation dans l’habitacle qui tente de mettre l’accent sur une espèce de mélange entre le naturel et le futuriste. C’est certes excentrique et différent. Tout comme ses prédécesseurs, elle affiche son information par l’entremise d’une instrumentation numérique située au centre avant de la planche de bord, tout près du pare-brise.
Une énorme tablette de 11,6 pouces (7 pouces pour le modèle de base) est installée à la verticale juste en dessous, permettant d’utiliser la majeure partie des fonctionnalités du véhicule. Ce système n’a hélas pas la même fluidité que les autres du genre. Je pense, entre autres, aux tablettes beaucoup plus rapides et fluides en utilisation de Tesla et, même, de Ford dans le Mustang Mach-E. Il y a également beaucoup de complexité dans la présentation générale des menus et leur accessibilité, sans compter une décevante qualité graphique.
D’une manière générale, la Prius est confortable. Du moins, elle l’est à l’avant ou des sièges offrant un simili-maintien effectuent le travail, mais sans plus. La visibilité vers l’avant est bonne, mais la lunette arrière est inclinée vers le bas, et en partie obstruée par la barre qui sépare les deux parties du hayon vitré. Quand on roule dans la neige et la gadoue, on ne voit absolument rien dans la partie inférieure.
L’accès aux places arrière d’une Prius s’effectue aisément en raison d’une grande ouverture de portière, mais une fois assise, une grande personne pourrait trouver qu’il manque de dégagement pour les genoux. Il y a cependant un dégagement adéquat pour la tête. Et bien que la Prime soit équipée d’un hayon, son niveau de polyvalence n’est pas très élevé.
Certes, il est possible de plier le dossier du siège arrière, mais, en raison d’un plancher élevé, la Prius ne peut loger que 1 019 litres de bagage au total. À titre de référence, une Mazda3 Sport loge jusqu’à 1 330 litres de marchandise.
Technique
Au cœur de la Prius, on trouve une motorisation qui a été conçue pour consommer le moins de carburant possible. Il s’agit d’un 4-cylindres de 1,8 litre d’une puissance de 95 chevaux et d’un couple de 105 livres-pieds jumelé à un moteur électrique et à un générateur. Celui-ci est alimenté par une batterie lithium-ion d’une capacité de 8,8 kilowattheures. La puissance totale combinée s’affiche donc à 121 chevaux. Cette motorisation est ensuite jumelée à une transmission à variation continue (CVT). La Prius Prime est une voiture à traction.
Lorsque sa batterie est pleine, elle peut parcourir jusqu’à 40 kilomètres (en conditions idéales) sans consommer d’essence.
Au volant
La Prius a longtemps eu la réputation d’être une voiture peu performante et très ennuyeuse à conduire. Je vous le confirme, c’est plate à mort ! Bien que la structure de cette hybride soit somme toute solide et bien mise au point pour les routes du Québec, il n’y a absolument rien d’enivrant dans la manière dont cette Toyota déballe sa cavalerie. Je dois cependant préciser que son degré de motricité durant une tempête de neige m’a impressionné.
Il y a trois modes de conduite : Eco, Normal et Sport. Le mode Sport permettra d’extraire le maximum des deux motorisations. Quand on enfonce le champignon au plancher dans ce mode, les accélérations sont suffisantes, sans plus. Il est même frustrant d’entendre ce pauvre petit moteur râler comme s’il était sur le point de sortir du compartiment-moteur !
Bien que lente, la Prius charme rapidement son propriétaire par sa remarquable efficacité énergétique. Grâce à une série de menus et de graphiques (parfois complexes) de divers réglages, le conducteur peut adapter sa consommation d’énergie comme bon lui semble.
Par exemple, en raison du fait que je roulais en hiver, le moteur thermique s’activait tout de même pour éviter la stagnation des accessoires et des liquides, tout en permettant un meilleur chauffage de l’habitacle. Dans de telles conditions, il est préférable d’activer la fonction « EV Auto ».
Ceci permettra à l’auto d’alterner automatiquement entre l’électrique et le thermique afin de réduire la consommation d’essence au minimum. Dans ce mode, le moteur thermique peut même envoyer une partie de son énergie à la batterie.
Or, durant un périple entre Magog et Sorel aller-retour, à une température qui variait entre -15 et -22 degrés Celsius, j’ai enregistré une consommation moyenne de 4,7 litres/100 kilomètres. À mon arrivée, la batterie affichait une charge restante de 35 %.
Conclusion
La Toyota Prius Prime 2022 ne réussira jamais à attirer les passionnés de conduite, mais elle fait un excellent boulot de s’adapter aux réalités de l’automobiliste de la classe moyenne. Très peu de véhicules hybrides rechargeables font preuve d’une efficacité énergétique aussi soignée et surtout, d’un dossier de fiabilité aussi impeccable.
Cependant, après ce que nous avons observé dans le cadre de nos épreuves de slalom, de freinage, d’évitement d’obstacle et de freinage automatique d’urgence à l’occasion d’un tournage, la Prius Prime souffre énormément au chapitre de la tenue de route et de ses temps de réaction au moment d’une manœuvre d’urgence. Ses performances ont été tellement jugées lamentables, que nous la jugeons dangereuse. C’est pourquoi RPM a pris la décision de ne plus recommander le produit, malgré ses qualités rationnelles.