La Toyota Prius roule sa bosse depuis près de 20 ans au Québec. Connue de tous pour son efficacité énergétique et sa fiabilité, elle a été rejointe il y a quelque temps par une version enfichable, d’abord nommée « Plug-In » en 2012, puis nommée Prime depuis 2017.
Comme l’expérience de Toyota en matière d’hybride n’est plus à faire, il serait logique que la Prime soit également remplie de qualités rationnelles remarquables. Ne présumons de rien : afin de voir si la prime (!) que la Prius Prime commande à l’achat résulte en un réel avantage dans la vie quotidienne, je l’ai conduite en plein hiver!
Comme la Prius est fidèle à la formule bicorps à hayon depuis 2004, la Prius Prime n’y fait pas exception. Pour une voiture compacte hybride, cette configuration a deux avantages indéniables : elle est plus aérodynamique afin de minimiser la consommation de carburant et elle est plus pratique pour éviter que ne soit sacrifiée la polyvalence.
Cependant, la Prius Prime a une approche stylistique légèrement différente de celle de la Prius. Une grosse grille de calandre noire bordée de phares à quatre projecteurs est l’élément focal à l’avant alors que l’arrière avec ses feux minces et avec clignotants séparés font qu’elle est difficile à manquer. Remarquez la forme de la lunette arrière, qui est courbée pour suivre les lignes de la voiture. C’est simple et de bon goût, mais c’est également inusité et distinctif.
Pour le style global, on aime ou on n’aime pas. Personnellement, je suis mitigé. Alors que j’aime la présentation de la partie avant et des feux arrière, j’ai peine à comprendre la jonction noire entre la lunette et les portières arrière. Ça a l’air fait sur un coin de table, à la va-vite. Dommage.
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Il semble que la règle implicite qui dit qu’une voiture hybride ou hybride enfichable ne peut avoir un style conventionnel s’applique également à l’intérieur. On le constate d’abord avec cette instrumentation centrale, sous la forme d’un écran accompagné de multiples témoins lumineux, mais aussi par cette tablette placée en position verticale et qui fait office de système d’info-divertissement.
Malgré que la disposition pourrait nous laisser croire le contraire, l’ergonomie générale est bonne. L’instrumentation centrale est placée tellement haut qu’elle est facile à consulter, sans oublier l’affichage tête-haute qui donne toutes les informations pertinentes directement dans le champ de vision. L’écran du système d’info-divertissement est positionné comme on aime, près du conducteur. Je déplore néanmoins sa qualité graphique décevante et son manque de rapidité. En 2020, on est rendu ailleurs!
Pour le reste, l’essentiel des qualités auxquelles on s’attend d’une voiture est présent. Le confort des sièges est réellement bon, autant à l’avant qu’à l’arrière, alors que ni l’accès à bord, ni la visibilité ne laissent place à la critique.
Tout à l’arrière, la présence d’une grosse batterie fait remonter le plancher du coffre, amputant du même coup l’espace de chargement. Dommage, mais nécessaire ici pour avoir une certaine autonomie électrique. Aussi, la finition globale de l’habitacle fait preuve de légèreté à quelques endroits, surtout quand on la compare avec celle de la Hyundai IONIQ.
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C’est là que la Prius Prime marque la plupart de ses points. Basée sur la plateforme modulaire TNGA de Toyota, elle est équipée d’un moteur 4 cylindres 1,8 litre de 90 chevaux, supplémenté d’un moteur électrique de 71 chevaux. La puissance totale monte à 121 chevaux, alors que la donnée de couple n’est pas divulguée. Même si ces chiffres ne sont pas les plus impressionnants, la présence d’un moteur électrique de 71 chevaux pourrait sauver la mise en raison de son couple instantané.
Le cœur de la Prime c’est la batterie lithium-ion de 8,8 kWh, bonne pour une autonomie 100 % électrique annoncée par Toyota à 40 km. Ça place la Prius Prime légèrement derrière sa plus proche concurrente, la Hyundai IONIQ Plug-in, qui propose 47 km d’autonomie.
Cette mécanique est accouplée à une transmission automatique à variation continue, qui transmet sa puissance aux roues avant, une formule assez classique pour un véhicule de ce type.
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Quel bonheur de rouler en mode électrique, d’autant plus que la Prius Prime ne manque pas de puissance. Il suffit de se fier à l’instrumentation ou à l’affichage tête-haute pour moduler l’accélérateur et éviter de dépasser le seuil où le moteur thermique embarque et le tour est joué pour ne pas polluer.
L’enchantement s’estompe cependant assez rapidement puisqu’en hiver, la Prius Prime m’a donné une autonomie 100 % électrique maximale d’environ 29 km, ce qui est 25 % plus bas que ce qui est annoncé par le constructeur. Même si c’est normal, compte tenu du mercure qui variait entre -5 et -15 degrés, on ne peut s’empêcher d’en vouloir plus. N’oubliez pas de sélectionner le mode « Eco Heat/Cool » du système de chauffage, histoire de maximiser l’autonomie.
La transition entre la traction 100 % électrique et le mode hybride se fait sans heurts, à mon grand bonheur. Bien que peu bruyant à vitesse de croisière, le moteur thermique se met à chanter assez fort quand on le sollicite, surtout compte tenu de sa faible puissance qui l’oblige à tourner à régime élevé pour faire avancer la voiture.
D’une grande douceur, il compense néanmoins par une consommation de carburant faible, qui plafonne à 4,0 ou 4,5 litres aux 100 km dans les pires conditions. Vous pouvez donc obtenir une consommation combinée très basse si vous rechargez la batterie le plus souvent possible.
D’un point de vue dynamique, le passage à la plateforme TNGA a fait le plus grand bien à la Prius. Sa rigidité et son centre de gravité plus bas lui confèrent une caisse solide, qui se combine à la suspension bien calibrée et à la direction précise. La petite hybride procure donc un comportement routier agile, la rendant aussi à l’aise en circulation urbaine que sur l’autoroute. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle est passionnante à conduire, mais on prend un certain plaisir à exploiter l’efficacité de la mécanique et de la structure.
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À la lumière de cet essai, je peux conclure que la Toyota Prius Prime est à la hauteur de la réputation érigée par la Prius régulière depuis près de 20 ans.
Son efficacité redoutable, son confort et ses qualités dynamiques en font une solide prétendante dans cette catégorie peu peuplée de voitures à hayon à motorisation hybride enfichable, malgré ses petits défauts. Ajoutez la grande fiabilité de la mécanique et la valeur de revente et vous avez un produit tout à fait recommandable!
Espérons simplement que l’autonomie électrique sera bonifiée dans un avenir rapproché, surtout pour l’hiver!