Le Toyota Land Cruiser 2024 n’a pas vraiment besoin de présentation. Le modèle profite d’un héritage aussi riche en matière de véhicule hors route que Jeep et Land Rover. Jadis destiné à un usage militaire, le Land Cruiser a des origines qui remontent aux années 50, puisque sa commercialisation en Amérique du Nord a débuté en 1958. Il est cependant entré au Canada en 1964. Pour 2024, le Toyota Land Cruiser effectue un retour au Canada après 35 ans d’absence sur notre marché, sa commercialisation au Canada ayant cessé en 1989.
Il faut avouer que le moment est assez bien choisi pour Toyota puisque les acheteurs démontrent à nouveau un intérêt plus marqué pour les VUS d’allure carrée et à l’ADN aventurier. Le Jeep Wrangler et le Ford Bronco font partie de la danse, et Hyundai vient de débarquer dans la partie en accouchant d’un nouveau Santa Fe 2024 qui reprend les éléments de style propres aux autres candidats. Il ne faut pas oublier non plus Land Rover, une autre marque iconique en la matière. J’ai donc pris récemment le volant du Toyota Land Cruiser 2024 de 6e génération afin de découvrir ses vertus et ses points négatifs.
Ho le prix!
Ne pensez pas avoir un Toyota Land Cruiser pour une bouchée de pain. J’ai montré le modèle à un bon ami qui a eu des véhicules Toyota toute sa vie. En voyant mon modèle d’essai avec un équipement qui semble assez de base, sièges en tissus et à réglages manuels, il a été plus qu’étonné d’apprendre le prix. Deux versions seulement sont offertes : la plus abordable, baptisée 1958, commande un prix de 72 240 $ et il faudra débourser 80 241 $ pour la version standard. Deux ensembles peuvent s’ajouter pour cette dernière : Premium (6 000 $) et Premier Edition (12 690 $). Comme vous le constatez, le Land Cruiser n’est pas donné, surtout par rapport à un Toyota 4Runner dont le prix en 2024 débutait à un peu plus de 56 000 $.
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Faire appel à l’émotion
Donc le Toyota Land Cruiser s’inscrit dans le segment des VUS intermédiaires au même titre que le Toyota 4Runner. Les deux sont assemblés sur la plateforme de camionnette Toyota TNGA-F. Proposé sans 3e banquette, le Toyota Land Cruiser table sur le design et l’émotion avec des lignes qui rappellent le passé. Il est difficile de ne pas remarquer la forme carrée et les nombreux clins d’œil aux éléments de design historiques du Land Cruiser. C’est véritablement ce qui le distingue du 4Runner.
J’aime bien à l’avant ses phares ronds dont le cerclage à DEL sert de phare de jour. Ils apportent une belle touche de modernisme. Le motif en grillage carré de la grille, typique de ma version 1958 plus rétro à l’essai, apporte aussi une touche intéressante, mais les gros blocs en plastique censés apporter un effet de robustesse procurent plutôt un effet bon marché. Au moins, on n’aura pas peur de les érafler hors des sentiers battus.
J’ai aussi remarqué l’énorme carénage entre le capot et le pare-brise. Non seulement il est gros, mais il est aussi très visible, et ce, même de profil. Il s’agit d’un autre élément qui renforce l’effet plastique noir bon marché, surtout en entendant le son quand on tapote dessus.
De côté, on remarque son design carré, et l’aspect robuste est bien supporté par de grands passages d’ailes angulaires. J’apprécie les marchepieds et la ceinture de caisse qui s’élève à partir de la vitre du passager. En conduite, cet élément de style me donnait de l’intérieur l’impression qu’un véhicule se trouvait à ma droite lorsque je pivotais la tête pour vérifier mon angle mort.
Enfin, à l’arrière, l’imposant hayon, à ouverture et à fermeture manuelle dans mon modèle d’essai, permet une bonne vision grâce à sa grande fenêtre. Le plancher bas facilite aussi le chargement, et il dispose d’un bon volume de chargement, 1 063 litres. Ce qui détonne? L’imposant bloc en pastique qui sert à cacher l’attelage de remorque et qui apporte un effet pas très joli.
Une version 1958 trop sobre pour son prix?
À l’intérieur, mon Toyota Land Cruiser 1958 adoptait une thématique un peu plus rétro. Présentation sobre, sièges en tissu à réglages manuels, l’idée de ce choix et de ce concept d’époque est intéressante, mais à plus de 72 000 $, j’ai plus de difficulté à l’accepter. J’ai aussi l’impression que la version 1958 nous pénalise trop en termes de technologie. L’instrumentation numérique n’est composée que d’un écran multifonction de 7 pouces par comparaison avec 12,3 pouces pour le Land Cruiser plus équipé.
Il en est de même du côté du système d’infodivertissement qui n’a qu’un écran tactile de 8,0 pouces dans le 1958, alors que la version standard hérite de l’écran de 12,3 pouces. Bref, malgré son prix plus élevé, le Toyota Land Cruiser Standard comprend beaucoup plus tout ce qui se révèle intéressant à bord.
Du reste, l’habitacle traduit bien l’essence de Land Cruiser, des commandes classiques réparties un peu partout tout autour du tableau de bord. Il faut prendre quelque temps pour bien les remarquer et les assimiler, surtout celles qui touchent tous les systèmes conçus pour le hors-route.
Le design du Land Cruiser apporte amplement de dégagement à bord, surtout pour la tête ; on peut, pour ainsi dire, se mettre debout. La visibilité est bonne tout autour, et les passagers arrière profiteront aussi de cette grande fenestration. On ne se sent nullement étouffé. La banquette arrière peut être rabattue 60/40. J’aime bien l’idée d’avoir apposé un tapis protecteur derrière le dossier.
Une seule motorisation hybride
En termes de motorisation, c’est simple puisque le Land Cruiser 2024 ne propose qu’une seule mécanique. Il est mû que par un des groupes motopropulseurs hybrides de Toyota, baptisé i-FORCE MAX. Il est constitué d’un 4-cylindres turbo de 2,4 litres associé à une paire de moteurs électriques. L’ensemble développe une puissance assez étonnante de 326 chevaux et produit un couple de 465 livres-pieds. Ce sont des chiffres qu’on ne voit jamais associés à un 4-cylindres.
D’ailleurs, j’ai été surpris par les accélérations de mon véhicule d’essai, le couple procure un bon effet de puissance, au point où j’avais l’impression d’avoir un puissant moteur V6.
J’ai terminé avec une consommation très raisonnable pour ce genre de véhicule, 10,6 litres/100 kilomètres, c’est certainement inférieur au Ford Bronco et au Jeep Wrangler. C’est ici que le Toyota Land Cruiser trouve son principal avantage.
Le Land Cruiser est aussi doté d’une bonne capacité si vous décidez d’aller jouer dans la boue. Il dispose d’une nouvelle suspension avant à double triangulation avec amortisseurs à double tube et une suspension arrière multibras avec ressorts hélicoïdaux qui améliorent les capacités tout-terrains. Il peut aussi être équipé d’une panoplie de système dédiés au hors-route dont un d’assistance en descente, un mode gamme basse, un différentiel arrière verrouillable et un mécanisme de désaccouplement de la barre stabilisatrice avant. Pour ce qui est du remorquage, le modèle est doté d’une capacité de 2 720 kilos (6 000 livres).
Ce qui m’a plu du Toyota Land Cruiser 2024, c’est son comportement en conduite quotidienne qui est bien préservé malgré ses aptitudes hors route. Je me sentais mieux connecté à la route et la direction était communicative. Ce n’est pas une GR Supra, mais c’est mieux réussi que dans le cas du Jeep Wrangler.
Les formes carrées du véhicule apportent une bonne vision tout autour, la grande fenestration aide aussi beaucoup à l’effet. Seuls les larges piliers avant placés à la base du pare-brise limitent la vision. Le Land Cruiser n’est pas petit non plus. On est loin des petits VUS compacts et c’est visible au quotidien. Il est beaucoup moins agile et l’effet gros VUS se fait remarquer chaque fois que vous devrez le stationner.
Le Toyota Land Cruiser propose un design intéressant et transmet bien l’ADN des modèles originels. Il arrive toutefois à un prix très élevé sans qu’il n’ait rien pour le distinguer réellement. Sa mécanique devra aussi faire ses preuves, pour cette raison, on va placer le modèle en évaluation pour sa première année de commercialisation.
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