La pression que subissent les constructeurs d’automobiles quant aux émissions de gaz à effet de serre est énorme. Ils sont pénalisés pour chaque véhicule vendu qui dépasse les normes établies en termes d’émissions.
C’est dans le but d’améliorer la consommation moyenne, mais aussi d’abaisser les émissions globales de gaz à effet de serre que Toyota remplace le vénérable V6 de 3,5 litres qui équipait de série le Highlander pour un 4-cylindres turbocompressé de 2,4 litres pour l’année modèle 2023. Pour un constructeur qui a longtemps priorisé les motorisations atmosphériques, c’est un changement majeur.
Ce n’est pas un hasard si le Highlander est ciblé par ce changement. Premièrement, l’arrivée des Lexus NX et RX de nouvelle génération, qui emploient ce 4-cylindres turbo légitimise le changement de technologie. Deuxièmement, le Highlander est le VUS intermédiaire à trois rangées le plus vendu actuellement au Québec, dépassant de quelques unités le Ford Explorer. L’importance de ce véhicule est capitale pour le constructeur, mais aussi pour les consommateurs.
Pour découvrir à quel point ce changement de mécanique change le Highlander, j’ai mis à l’essai la déclinaison XLE 2023.
L’invariable
S’il y a un aspect qui ne permet pas de différencier le modèle 2023 du modèle 2022, c’est bien le style extérieur. Il n’y a pas de changements, une approche plutôt étonnante compte tenu du fait que le véhicule a subi des changements mécaniques et qu’il est à sa quatrième année sur le marché. Sans doute que les altérations de style arriveront d’ici quelques mois pour la prochaine année modèle.
La portion avant a toujours autant de sérieux, alors que l’arrière est facilement reconnaissable avec ses feux rectilignes. Aussi étrange que cela puisse paraître, le profil du Highlander est toujours inspiré de celui de la Supra, avec la grande courbe prononcée qui part du bas de caisse et qui traverse la portière arrière pour se rendre près des feux. Les roues de 18 pouces de la XLE sont exclusives à cette version, et sont enrobées de pneus 235/65R18 à grand flanc.
La version XLE se positionne au milieu de la gamme, surpassant la LE en termes d’équipement, mais n’atteignant pas les Limited et XSE, plus garnies. Son prix est également en milieu de peloton, à 50 395 $, alors que l’échelle de prix s’étend de 47 695 $ (LE) à 55 935 $ (Limited)
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Hélas, à l’instar des autres produits Toyota, la qualité de l’assemblage à l’extérieur laisse à désirer. La tôle semble mince et les différentes appliques de plastique sont fixées lâchement.
Changement d’interface
Il n’y a qu’une seule modification à l’intérieur du Toyota Highlander pour l’année modèle 2023 : l’interface du système d’infodivertissement. Bien qu’elle soit nettement plus conviviale et facile à utiliser que la précédente, elle détone parce qu’elle n’utilise pas la même police de caractère ni les mêmes teintes que le reste de l’habitacle. Dans la déclinaison XLE, l’écran fait seulement 8 pouces, alors qu’il passe à 12 pouces dans la version Limited.
Du reste, c’est une bonne chose qu’il n’y ait pas eu de changements. L’ergonomie de l’habitacle est sans faille, avec les commandes placées au bon endroit, une instrumentation facile à consulter et qui conserve encore des cadrans analogiques classiques. Aussi, il y a de multiples espaces de rangement, comme la tablette en bas des commandes de climatisation, un espace similaire devant le passager, et de multiples vide-poches dans les portières et la console. La qualité de l’assemblage est toujours très correcte, pour une version de milieu de gamme, quoique les sièges recouverts de SofTex ne renvoient pas une impression de qualité. Par chance, les sièges sont confortables et bien moulés, et la visibilité est bonne tout autour.
À la deuxième rangée, l’espace est correct, mais la banquette est trop près du sol pour obtenir une position assise parfaite. Au moins, les dégagements pour la tête, les épaules et les jambes sont bons, nettement mieux qu’à la troisième rangée où l’espace est plutôt restreint. La banquette peut accueillir trois personnes, dans un confort relatif. Vaut mieux la laisser pour les enfants. Le Grand Highlander, qui vient de débarquer, sera mieux adapté aux adultes.
En termes d’espace de coffre, le Highlander est dans la moyenne. De 453 litres, le volume du coffre passe à 1371 litres avec la troisième rangée rabattue, et à 2387 litres avec toute la deuxième rangée repliée.
Le pep
Le passage à la technologie turbocompressée est une première pour le Highlander en 22 ans de carrière sur le marché nord-américain. Le V6 de 3,5 litres à injection directe et multipoint, qui donnait 295 chevaux de puissance et 263 livres-pieds de couple, est remplacé par un 4-cylindres turbo de 2,4 litres. Ce dernier diminue en puissance, n’octroyant qu’un ordinaire 265 chevaux, mais compense par le couple élevé, qui plafonne à 309 livres-pieds.
Et c’est réellement le couple qui fait la différence. Malgré sa faible cylindrée, le moteur déplace le Highlander avec grande aisance. L’automatique à huit rapports est également un modèle du genre : rapide, douce et franche, elle permet au 4-cylindres de briller sous le capot du VUS intermédiaire. C’est une amélioration par rapport au V6 plus classique, mais aussi plus paresseux.
J’ai aussi été surpris par la tenue de route de ce volumineux véhicule. Il demeure bien planté au sol, avec des mouvements de caisse bien contrôlés. Les pneus de 18 pouces rendent le comportement plus mou qu’avec les 20-pouces du modèle Limited, mais se révèlent être un avantage sur les routes hivernales défoncées de La Belle Province. Ils cognent moins dur, et donnent plus de confort. Les freins sont aussi étonnamment performants, répondant rapidement et avec fermeté aux impulsions sur la pédale. Même la direction s’est avérée rapide et à l’assistance bien dosée. Bref, un avantage de ce modèle.
N’allez cependant pas croire qu’on éprouve du plaisir derrière le volant du Highlander. Ce n’est d’ailleurs pas sa carte de visite, mais disons que son comportement inspire confiance. Il faudra néanmoins vérifier lors d’une nouvelle tentative si son comportement en situation d’urgence a été amélioré en même temps que le remplacement du moteur.
La consommation
L’une des raisons que met à l’avant-plan Toyota pour utiliser un 4-cylindres est la diminution de la cote de consommation moyenne et l’abaissement des émissions de gaz à effet de serre. Selon les données officielles de Ressources naturelles Canada, le Highlander 2023 à un avantage de 0,4 litre/100 km en termes de consommation et de 10 grammes de CO2 par kilomètres en termes d’émissions de gaz à effet de serre par rapport au modèle V6.
Après 707 kilomètres en plein mois de février, j’ai obtenu une moyenne de 10,0 litres/100 kilomètres, ce qui s’approche de la consommation combinée annoncée à 9,9 litres/100 kilomètres. C’est très bon. À titre comparatif, j’ai obtenu plus de 11 litres/100 kilomètres avec un Subaru Ascent dans les mêmes conditions.
Un atout
Le 4-cylindres turbocompressé est, à mon sens, un atout du Highlander 2023. Sa puissance est adéquate, sa douceur aussi, et sa consommation est raisonnable. Il faudra maintenant voir quelle sera la fiabilité du produit, et éventuellement le comportement en évitement d’obstacle, avant de vous le recommander. Le modèle est donc toujours classé « En évaluation ».
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