Issue d’un partenariat entre Subaru et Toyota, la GR86 est d’abord apparue sous l’appellation Scion FR-S en 2012, puis, le coupé sport 2+2 a ensuite été rebaptisé Toyota 86 lorsque Toyota a décidé d’abandonné sa marque Scion en 2016. Alors que le modèle survit à l’agonie des voitures du genre, la seconde génération arrive cette année. Toyota l’a rebaptisé GR86 afin de marquer l’affiliation à sa division de course Gazoo Racing, une stratégie aussi appliquée à la nouvelle GR Supra. J’ai donc récemment fait l’essai de la Toyota GR86 Premium 2022 à boîte de vitesses manuelle, une voiture qui m’a rapidement fait bonne impression.
Un style très réussi
Vendue au prix de base de 33 809 $, la Toyota GR86 2022 est la petite sœur de la Subaru BRZ (32 708 $), elle a tout de cette dernière, châssis et mécanique. En fait, c’est véritablement une Subaru, réaménagée aux goûts de Toyota. Si la plus récente BRZ est sur nos routes depuis l’an dernier, Toyota a mis un peu plus de temps à accoucher de sa nouvelle GR86, mais au moins, l’attente aura valu la peine.
Dans un monde de VUS et où l’homogénéité des véhicules est reine, j’étais curieusement excité d’en prendre les clés quand je l’ai aperçue. Je savais que ce serait une semaine intéressante, surtout que ses nouvelles lignes lui vont à ravir, on dirait une petite Supra. Beaucoup se sont d’ailleurs laissé tromper. C’est surtout la partie arrière qui reprend la signature visuelle de la Supra avec les ailes évasées et l’échappement sport double; c’est encore plus marqué dans le cas la version Premium (36 809 $) qui ajoute un grand becquet arrière arrondi sur le coffre. Non seulement rehausse-t-il le style, mais il augmente également la force d’appui. Les stylistes ont aussi ajouté des ailettes à la partie inférieure du pare-chocs arrière, elles contribuent à la stabilité de la voiture à plus grande vitesse.
Bref, la Toyota GR86 est magnifique, j’ai d’ailleurs été étonné de toute l’attention reçue durant mon essai, certainement plus que dans le cas de l’ancienne génération. Je vais vous faire une confidence : je trouve la GR86 maintenant plus réussie en termes de style que la Subaru BRZ.
Un habitable peu technologique
L’intérieur n’a rien de très moderne et technologique, ce n’est pas véritablement problématique pour une voiture de ce type. La thématique minimaliste colle à sa vocation. Malgré beaucoup de commandes du type classique, on a tout de même droit un écran d’instrumentation multifonction numérique de 7 pouces qui varie son affichage en fonction du mode de conduite sélectionné, alors que système d’infodivertissement passe par un écran tactile de 8 pouces, compatibles avec Apple Car Play et Android Auto, une bonne chose. Ma version Premium propose une chaîne audio plus évolué, une autre bonne raison d’opter pour cette livrée.
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Dès qu’on prend place, les sièges sport avec leur soutien latéral très agressif annoncent les intentions de la voiture. Plusieurs éléments dont le pédalier métallisé, le bouton de démarrage GR et le volant sport ajoutent à l’effet bolide. Je m’y suis rapidement senti à l’aise, le volant et le levier de vitesses tombent bien en main, j’avais rapidement l’impression que je pourrais la contrôler du bout des doigts. Il ne me restait plus qu’à démarrer le moteur pour voir si son comportement collerait au sentiment de performance qu’elle dégage.
Étonnement, on retrouve deux sièges à l’arrière, mais il est impensable de les utiliser pour autre chose qu’y déposer des objets. L’espace aux jambes est inexistant, même pour des enfants. La vision arrière est aussi quasi inexistante, l’espace de chargement n’est pas non plus son fort, la GR86 est pénalisée par son design et son gabarit. Bref, si vous cherchez une voiture pratique et si vous aimez vous balader avec de nombreux amis, il faudra revoir vos plans.
Un nouveau moteur atmosphérique plus puissant
Avec l’arrivée de cette nouvelle génération, la Toyota GR86 profite d’un nouveau moteur atmosphérique qui, bien entendu, est issu de Subaru. Il suffit de soulever le capot pour voir l’emblème Subaru sur le moteur qui dispose tout de même du système d’injection directe de carburant D-4S de Toyota. Le tandem laisse donc de côté le moteur de 2,0 litres pour adopter une mécanique un peu plus puissante, un 4-cylindres de 2,4 litres qui développe une puissance de 228 chevaux et produit un couple de 184 livres-pieds, donc 23 chevaux de plus que par le passé. Il s’agit en fait du moteur qu’utilise Subaru sous le capot des Ascent, Outback et Legacy, sans turbo.
Selon le constructeur, ce regain de puissance permet de retrancher environ une seconde au sprint du 0 à 100 kilomètres/heure; il est maintenant possible de le boucler en 6,3 secondes, ce qui ne semble plus très rapide de nos jours, surtout avec la multiplication des modèles électriques dotés de puissantes accélérations.
La puissance du moteur demeure acheminée aux roues arrière par l’entremise d’une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, vous pouvez aussi opter pour une automatique également à 6 rapports, mais il est assez facile de deviner celle que je recommande. La manuelle procure une bien meilleure sensation de contrôle, et ce serait un sacrilège de ne pas en profiter avant sa totale disparition.
Elle colle à la route
Dès le départ, je reconnaissais la sonorité typique des moteurs Boxer de Subaru, surtout à plus haut régime. Laissez monter le régime, c’est d’ailleurs ce que je devais faire afin de bien sentir l’effet de puissance de la voiture, ce que la boîte manuelle permet de bien faire. Cette boîte s’est révélée très agréable et ultra précise, j’ai bien aimé la course très courte entre les rapports.
La puissance est envoyée à l’arrière, ce qui rehausse le plaisir et les performances. J’ai pu m’amuser à la faire valser légèrement, la voiture demeure toujours prévisible. Son différentiel à glissement limité assure une motricité optimale en sortie de virage, et les suspensions font du très beau boulot pour résorber les transferts de poids. À l’opposé, il faudra composer avec un rouage moins pratique en hiver, surtout que la voiture est assez basse.
Malgré la hausse de cylindrée, le constructeur a réussi à maintenir le poids de la voiture. On la sent légère et, surtout, très agile; c’est un véritable plaisir de la conduire sur les routes sinueuses et de la sentir littéralement coller à la route. Son comportement me fait penser à la Mazda MX-5 et, comme cette dernière, elle démontre très bien que tout est matière d’équilibre quand on parle de performance générale, et que la puissance d’accélération n’est pas tout.
Malgré tout plaisir que j’ai eu au volant de la Toyota GR86 2022, j’ai terminé mon essai avec une consommation moyenne de 7,2 litres/100 kilomètres, ce qui est tout de même très raisonnable. Le seul hic, c’est qu’il faut alimenter le moteur en carburant super, donc un déboursé supplémentaire assez important à la pompe par les temps qui courent.
Conclusion
Je suis assez étonné de constater que les Subaru BRZ et Toyota GR86, deux véhicules exclusifs, survivent aussi bien comme jumeaux de marques différentes. Les deux ont des attraits intéressants, mais je dois avouer que la Toyota GR86 2022 avec son nouveau design dispose d’un solide argument par rapport à l’autre. Puisqu’il s’agit d’une nouvelle mécanique, nous vous recommandons d’attendre au moins un an avant d’en faire l’acquisition, la même précaution que nous avons suggérée lors de notre essai de la Subaru BRZ 2022.
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