La Toyota Corolla est sur nos routes depuis des décennies, et il est impossible de nier son succès. Elle a dû toutefois combattre son stigma de voiture banale durant des années, mais force est d’admettre que Toyota a grandement réussi à atténuer cette perception. Le succès de l’opération tient en majeure partie aux refontes stylistiques, à l’arrivée d’une version à hayon et à l’offre de déclinaisons plus sportives, dont la démentielle GR Corolla. Il ne reste qu’à convaincre les conducteurs de Corolla d’éviter de monopoliser la voie de gauche sans dépasser pour faire mon bonheur.
Mais plus sérieusement, les chiffres de la Toyota Corolla parlent d’eux-mêmes. Elle demeure la voiture la plus vendue au monde avec plus de 50 millions d’exemplaires écoulés en plus d’avoir à maintes reprises été la voiture la plus vendue au Canada dans le segment des voitures compactes où elle faisait la concurrence à la Honda Civic. Elle affronte aussi quelques rivales drôlement intéressantes, dont la Mazda3 et la Hyundai Elantra.

Voiture du peuple ou pas?
J’aurais éprouvé beaucoup de plaisir à prendre le volant de la GR Corolla, mais j’ai plutôt opté pour une version plus représentative, la Corolla hybride 2025. Je voulais aussi éviter de m’attirer les foudres de Pierre Michaud. Je croyais donc me retrouver au volant de la Corolla de M. Tout-le-Monde, mais ma Toyota Corolla hybride XSE AWD 2025 entièrement équipée, dont le prix est de 38 501 $ et des poussières, n’avait rien de la version du peuple.
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Heureusement, elle est proposée en une pléiade de versions. Le prix de base de la Toyota Corolla 2025 au Canada se situe à 26 751 $ pour la berline et à 27 156 $ pour la livrée à hayon. Elle demeure donc une voiture assez accessible, même si je m’ennuie du temps où elle était vendue à 20 000 $. Dans la gamme actuelle, les versions LE hybride à traction et AWD avec leur prix avoisinant les 30 000 $ sont à mon avis les plus intéressantes. La bonne nouvelle, c’est que comme toujours, la Toyota Corolla profite d’une valeur de revente supérieure, ce qui rentabilise le déboursé supplémentaire à l’achat qu’elle demande par rapport à certaines rivales.

Style classique, mais moins polarisant
Ma version XSE suréquipée, peinte en rouge rubis nacré, se traduit par une présentation beaucoup plus intéressante et dynamique. Sa calandre noire, ses jantes de 18 pouces en alliage et peintes en gris apportaient une belle touche, mais elles sont aussi drôlement salissantes, la moindre trace de poussière et de saleté paraît rapidement.
La version XSE propose également un diffuseur arrière, des jupes latérales et un aileron assorti à la couleur de la voiture ; elle n’a rien des Corolla beiges de l’époque. Il faut toutefois se rappeler que, pour obtenir cet effet, il vous faut la Corolla XSE, et elle n’est pas donnée. Les autres versions sont un peu plus classiques, mais le design de la Corolla demeure moins polarisant que celui d’une Hyundai Elantra. Peu importe la version, vous obtenez une voiture dotée d’une bonne finition et bien assemblée, on a peu à redire à ce chapitre.

Bel effet dans les versions haut de gamme
Une fois à bord, je remarque que les éléments sportifs de la livrée XSE se poursuivent à l’intérieur avec des rayures et des surpiqûres rouges sur les sièges en SofTex. Le tout apporte une belle touche, comme les garnitures à effet haut de gamme dans le tableau de bord et les portières, surtout avec la présence de matériaux souples aux points de contact.
L’effet est clairement moins réussi dans les versions de base, surtout qu’il demeurait des panneaux dont la texture était d’apparence bon marché dans ma version tout équipée. C’était le cas notamment du panneau arrière de la console centrale visible par les passagers arrière, et du panneau qui regroupe une série de commandes classiques positionnées en bas à gauche du volant. Disons que la Corolla n’est pas à la hauteur de la concurrence en termes d’impression générale.

Le système d’infodivertissement avec son écran tactile de 10,5 pouces est clairement l’élément central et qui attire le plus l’attention. Il est placé dans le tableau de bord et permet de contrôler un peu tout. Il est bien en vue et très convivial. Toutes les Corolla sont compatibles avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil. J’aime beaucoup moins les commandes de volume + et — situées juste en dessous, elles sont d’une utilisation moins intuitive. Les commandes classiques du climatiseur sont en revanche simples à utiliser à défaut d’avoir un aspect plus techno. Mon modèle d’essai était aussi équipé d’un chargeur sans fil, mais il est mal positionné. Il est logé dans le fond de la console centrale, et il est impossible d’y placer un téléphone dans son étui.
Au volant, j’ai rapidement trouvé une bonne position de conduite grâce aux nombreux réglages du siège, j’ai même réussi à abaisser le siège à la hauteur que je préfère. La vision tout autour est bonne également. À l’arrière, l’espace à la tête est un peu plus juste, et la Corolla procure moins de dégagement qu’une Honda Civic ou une Hyundai Elantra. Même chose pour l’espace de chargement.

L’hybride pour le rouage intégral
Pour 2025, Toyota a reconduit le choix de motorisations de sa Corolla. On retrouve de série le moteur à 4 cylindres de 2 litres qui développe une puissance de 169 chevaux et produit un couple de 151 livres-pieds. Il est jumelé à une transmission à variation continue (CVT).
Toyota mise sur l’hybride depuis des années, et la Corolla est aussi au cœur de cette stratégie avec 4 versions équipées d’une motorisation hybride. Elle se compose d’un moteur à 4 cylindres de 1,8 litre à cycle Atkinson jumelé à un moteur électrique ; le tout procure une puissance de 138 chevaux. La puissance est aussi transmise aux roues par l’entremise d’une CVT électronique, mais l’avantage de la version hybride, c’est qu’elle peut être offerte équipée d’un rouage intégral, ce qui lui permet de mieux rivaliser avec d’autres compactes, dont la Mazda3 et la Subaru Impreza.
Pas de boîte de vitesses manuelle pour la Corolla, elle a été retirée du catalogue il y a quelques années déjà. La seule qui l’offre, c’est la GR Corolla, mais ce n’est pas le même animal.

Pas surpuissante
Au volant de la Corolla hybride, on ne perçoit pas une véritable impression de puissance, malgré sa motorisation hybride qui, normalement, l’apporte en accélération initiale. La présence de la boîte CVT ne l’aide pas non plus. Malgré tout, ce n’est pas trop problématique. J’ai pu me déplacer toute la semaine sans en souffrir. La motorisation hybride apporte un peu plus de pep en accélération initiale, mais c’est surtout à plus grande vitesse qu’elle perd son haleine.
Avec les années, la Corolla est devenue plus engageante sur la route et procure une impression de contrôle plus marquée, notamment en raison de sa direction plus communicative. Le plus gros du travail a été effectué sur la suspension, elle est un peu plus ferme que par le passé. Les jantes de 18 pouces de ma version d’essai contribuent certainement à soutenir l’effet. Malgré tout, elle n’a toujours pas le dynamisme d’une Mazda3.
Avec notre climat, le rouage intégral devient un net avantage et je dois avouer que malgré la neige, je me sentais en confiance avec une répartition du couple au quatre roues. Pas de patinage des roues avant agrémenté d’une valse de gauche à droite lors de départ, la voiture est stable et le rouage intégral très réactif.

Puisque mon essai s’est déroulé durant la saison hivernale, il m’a été difficile de profiter du mode électrique qui permet de tirer pleinement les avantages de cette motorisation. Lors des froids plus mordants, le moteur à essence a été constamment sollicité. J’ai conclu mon essai avec une consommation moyenne de carburant de 6,3 litres/100 kilomètres, et ce, avec une conduite très posée et économique, rien pour mal faire paraître la voiture. C’est plus élevé que ce que Toyota avance comme chiffre de conduite combinée, soit 5,3 litres/100 kilomètres.
La Toyota Corolla est-elle fiable?
Malgré quelques petits accros dans les dernières années touchant surtout ses coussins de sécurité gonflables, la Toyota Corolla demeure encore une voiture parmi les plus fiables. La livrée hybride a été un brin plus problématique, elle a subi deux rappels en 2024 qui touchaient sa direction et ses freins. Quelle est la Corolla la plus fiable historiquement? Je répondrais sans aucun doute la Toyota Corolla de 10e génération vendue au milieu des années 2000.
La Toyota Corolla 2025 demeure une voiture de choix dans le segment des voitures compactes, ce n’est pas pour rien qu’elle était en 1re position de sa catégorie selon RPM en 2024. C’est une voiture dont nous recommandons l’achat.
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