La Toyota Corolla demeure un incontournable du côté des voitures compactes. Elle en a fait du chemin depuis son introduction au milieu des années 60. Maintenant commercialisée dans sa 12e génération, nous la recommandons depuis des années notamment en raison de sa grande fiabilité. La quantité de versions maintenant offertes, y compris une version hybride, vous permet aussi de trouver une Corolla à votre goût. Toyota ajoute pour 2021 une édition Apex ; elle veut ainsi mettre de l’avant la sportivité de la voiture.
Sportivité et Corolla n’ont pas été souvent à la même table. Durant des années, la Toyota Corolla a eu la réputation d’être une excellente voiture, mais « ô » combien ennuyeuse à conduire. On se souvient tous des Corolla beiges qui, bien souvent, obstruaient la voie de gauche. Toyota a entrepris de changer cette perception sans toutefois sacrifier les acquis.
L’arrivée de la Toyota Corolla édition Apex, dont le nom représente le point idéal à aller chercher dans un virage pour le négocier le plus rapidement possible, est un pas supplémentaire en ce sens. Le modèle profite de plusieurs ajouts rehaussant le caractère de la Corolla tout en créant une édition exclusive au passage. Il faut savoir que 150 exemplaires seulement seront offerts au pays ; si vous en voulez un, courez à la concession.
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La première bonne chose, c’est que Toyota n’a pas utilisé la plus cossue et la plus chère des versions comme base. La Corolla Apex repose sur la berline SE, ce qui la rend assez accessible avec son prix de base de 27 300 $. Sa carrosserie profite d’un coloris qui lui est exclusif, le gris ciment. Elle propose aussi un ensemble aérodynamique noir doté d’accent bronze. Ses jupes latérales, son diffuseur d’air à l’arrière et son aileron ne sont pas que cosmétiques, les ingénieurs ont véritablement testé leur efficacité sur circuit.
Je dois avouer qu’elle offre un style assez réussi, surtout avec ses jantes noires de 18 pouces. J’espérais avoir la même réaction de la part de mes deux ados en leur présentant la voiture ; ils ont apprécié son design, mais ils m’ont rapidement mentionné qu’elle demeurait une « Corolla ». Gens de Toyota, il reste du chemin à faire en termes de perception.
Si l’on perçoit rapidement l’exclusivité de la voiture en la regardant de l’extérieur, c’est plus timide à l’intérieur. Rien pour hausser son apparence, on a droit uniquement à des sièges sport en tissu. Pas de plaque comportant un numéro de série, pas d’emblème, les amateurs de « bling bling » seront déçus. Toyota aurait pu demander un coup de main à Dodge à ce chapitre, ils sont spécialistes.
Du reste, j’apprécie l’aménagement sobre et dégagé du tableau de bord. On a une bonne sensation de qualité, principalement en raison de l’utilisation de matériaux souples. Le système d’infodivertissement Entune 3.0 avec son écran tactile de 7 pouces permet de contrôler un peu tout, il est bien en vue et très convivial. La bonne nouvelle, toutes les Corolla sont maintenant compatibles avec Apple CarPlay et Android Auto.
Malheureusement, le système de sonorisation ne rendra certainement pas justice à votre musique préférée. Il n’offre presque aucune présence dans les fréquences médianes et basses ; c’est encore plus dommage dans le cas d’une version exclusive et à vocation sportive sachant que la clientèle visée s’intéresse souvent à la qualité de l’audio. Toyota et Honda ne l’ont jamais compris.
On a aussi droit aux sièges réguliers de la Corolla, ils n’offrent pas tout le maintien des sièges d’une voiture de piste, mais en revanche, ils demeurent confortables lors des longues randonnées. À l’arrière, l’espace n’est pas légion, c’est serré pour les jambes surtout les passagers avant prennent leur aise.
En termes de mécanique, la Toyota Corolla Apex 2021 a droit au même moteur à 4 cylindres de 2,0 litres doté de la technologie de distribution à calage variable des soupapes. Il développe une puissance de 169 chevaux et produit un couple de 151 livres-pieds. On comprend alors qu’il ne s’agit pas d’une véritable sportive compacte, c’est surtout son comportement qui a été retravaillé.
Des 150 exemplaires offerts, 50 sont équipés d’une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, c’était heureusement le cas de mon véhicule d’essais, ce qui rehausse encore plus son exclusivité. Les autres ont droit à une transmission à variation continue (CVT), et vous savez sans doute que CVT et sportivité ne font pas bon ménage.
Les ingénieurs se sont plutôt concentrés sur la suspension, notamment en l’abaissant de quelques centimètres, ce qui ajoute au style de la voiture. Elle profite de nouveaux ressorts hélicoïdaux à l’arrière qui réduisent l’angle de roulis ainsi que d’amortisseurs qui contrôlent un peu mieux les mouvements de caisse.
Sur la route, on perçoit rapidement les changements apportés à la suspension. C’est ferme, surtout à l’arrière, impossible de se croire à bord d’une Corolla normale tant on ressent les bosses. Je n’ai pas pu évaluer les aptitudes de la voiture sur un circuit, mais la transformation est bien perceptible. Même si la direction n’est pas plus communicative, on se sent beaucoup plus connecté à la route. L’ajout de barres stabilisatrices réduit aussi le transfert de poids en virage, de 47 % à l’avant et de 33 % à l’arrière.
Sans regain de puissance, le moteur n’offre pas tout le pep souhaité à la voiture, mais la boîte de vitesses manuelle permet de bien exploiter le couple disponible tout en haussant l’impression de contrôle. L’échappement sport ajoute une belle sonorité au moteur, un petit plus pour cette livrée. Sans puissance supplémentaire, pas besoin de retoucher les freins, mais je doute de leur endurance si on décide de boucler des tours rapides sur un véritable circuit.
Le constructeur annonce une consommation combinée de 7,4 litres/100 kilomètres ; j’ai obtenu une moyenne de 7,5 litres/100 kilomètres, et ce, par temps froid, mais j’aurais pu vivre avec une consommation pénalisée pour un peu plus de puissance.
Après une semaine au volant, j’ai apprécié le traitement Apex qui change la personnalité de la Toyota Corolla. J’aurais aimé un peu plus d’audace, mais, pour le prix, elle demeure intéressante. Dommage que le nombre d’exemplaires soit aussi restreint, car peu importe sa rareté, il ne faut pas croire que vous pourrez la revendre dans un encan dans dix ans et tripler votre mise. Gage de fiabilité, cette Toyota Corolla Apex ajoute une personnalité intéressante à la gamme, on vous la recommande, mais évitez les versions à transmission à variation continue (CVT).