Il y a des produits dans l’univers de l’automobile qui ont laissé leur marque à travers le temps. La Ford Mustang fait définitivement partie de la catégorie des légendes grâce à son côté iconique qui perdure. À l’autre bout du spectre, la Toyota Camry fait assurément partie, elle aussi, des voitures mémorables. Maintenant dans sa 9e génération, elle domine le créneau des berlines. Elle ne fait pas que survivre, comme c’est le cas de la plupart des berlines restantes, elle est toujours populaire. Avec 1 700 exemplaires vendus au Québec en 2023, la Camry a été choisie 3 fois plus souvent que la Honda Accord.
Le constructeur désire donc poursuivre l’histoire de sa berline emblématique. Pour ce faire, Toyota a décidé d’abandonner le groupe motopropulseur V6 en 2025 pour ne faire place qu’à une motorisation hybride de 2,5 litres. Toyota est maître dans la matière, et la Camry est définitivement le sensei dans la catégorie. C’est une démarche logique, certes, mais qui manque un peu d’audace, à mon humble avis.
Un style aiguisé
L’année 2025 est synonyme de nouvelle apparence pour la Camry. Même s’il est facile de voir les ressemblances avec la génération sortante, la Camry affiche maintenant un style plus sportif, du moins selon le constructeur. Je dois avouer que je suis d’accord avec cette affirmation. Les feux de route allongés, la grille de calandre proéminente et le capot plongeant donnent un langage de face plus agressif. L’arrière est plus neutre que l’avant, mais les tuyaux d’échappement en bas, à gauche du pare-chocs, chromés dans ma mouture d’essai, assènent une petite dose d’extase à la voiture.
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J’étais derrière le volant de la Camry hybride SE avec ensemble amélioré et transmission intégrale. Cette déclinaison fait grandir les jantes de 16 à 18 pouces. De couleur noire, elles aident le véhicule à se démarquer, mais si vous en voulez encore plus, la version XSE AWD est munie de jantes de 19 pouces que je trouve plus jolies.
Se situant en milieu de gamme, ma variante d’essai était agréable à l’œil, quoiqu’un peu générique. Non, la nouvelle Camry ne possède pas un genre aussi éclaté et unique que la Kia K5 ou la Hyundai Sonata, mais cette 9e génération en ajoute tout de même plus que la génération sortante qui commençait à vieillir stylistiquement parlant.
L’infodivertissement du diable
À l’intérieur, la Camry est sobre, mais confortable. J’ai aimé les sièges qui, en plus d’aider l’habitacle en termes de look, offrent un bon maintien. L’espace est généreux à bord, et il est facile d’assoir confortablement 4 adultes. Le coffre déçoit toutefois. Avec 428 litres, il est l’un des moins spacieux du segment, loin derrière les 473 litres proposés par la Honda Accord.
Toyota utilise du tissu sur la planche de bord pour offrir des textures alternatives au caoutchouc ou au plastique trop souvent utilisés à cet endroit, et j’ai apprécié l’attention. En revanche, la Camry ne m’a pas impressionné autrement dans l’habitacle. Le plastique règne à bord, et ma version, munie d’un écran d’infodivertissement de 7 pouces, semblait déjà périmée.
Le système d’infodivertissement est d’ailleurs l’un des plus désagréables que j’ai utilisés dernièrement. Lent, rempli de bogues et d’utilisation peu intuitive, il m’a fait regretter à quelques reprises le dispositif offert par les autres concurrents, surtout les Sud-Coréens, qui sont maintenant les maîtres en la matière.
J’ai tellement rencontré de difficultés avec le système que, pour savoir si le problème provenait de mon téléphone, j’ai essayé 3 appareils intelligents différents, autant Apple qu’Android. Je me suis enfin rendu compte que l’appairage se faisait 1 fois sur 4 démarrages, et ce, peu importe le téléphone.
J’ai dû, et ce, à plusieurs reprises, prendre des appels importants sur le côté de la route, car il m’était impossible d’utiliser mon appareil avec le système. C’est frustrant, inacceptable, même, en 2024. Une version de 12,3 pouces est offerte dans les éditions XSE et XLE, mais l’écran plus gros ne règle pas l’incompétence du système.
Dynamique derrière le volant
Heureusement, le comportement routier a été amélioré dans cette nouvelle génération, et, honnêtement, ça paraît. Toyota explique avoir recalibré la suspension, et j’y crois. La suspension avant à jambes de force, offerte de série, soutient de manière efficace le poids du véhicule dans les courbes et donne confiance. Les versions SE et XSE sont dotées en exclusivité dans la gamme, d’une calibration plus sportive et, surtout, de nouveaux amortisseurs avant et arrière. J’ai trouvé le véhicule plus stable et maniable que la version précédente.
Il y a aussi 3 modes de conduite offerts de série avec la berline. Le bouton NORMAL ne change rien au comportement du véhicule, tandis que le mode SPORT amplifie la puissance et le mode ECO améliore les chiffres de consommation en calibrant l’intensité des accélérations. C’est simple et moins perfectionné que les concurrents qui permettent de personnaliser davantage l’expérience, mais j’ai remarqué une bonne différence de conduite entre les 3 modes que j’ai bien appréciée.
Parlant d’efficacité, toutes les versions de la Toyota Camry 2025 ont droit à un nouveau système de freinage. C’est efficace, et la sensation de freinage et beaucoup plus rassurante que l’ancienne génération. Bref, je trouve que la Camry de 9e génération corrige quelques aspects souvent pointés du doigt de l’ancienne mouture, et c’est une bonne chose. La voiture conserve ses aptitudes de routière, mais montre clairement qu’elle est plus compétente.
Byebye V6
Bien que je comprenne la nostalgie de certains pour le V6, je pense que la décision de Toyota de ne doter la Camry 2025 que d’une motorisation hybride est judicieuse. En améliorant l’efficacité énergétique et en réduisant les émissions, cette nouvelle motorisation permet à la Camry de conserver sa pertinence dans un marché en constante évolution et bourré de VUS.
La Toyota Camry 2025 est donc exclusivement munie du système hybride Toyota de 5e génération (THS 5). Alors que la Prius utilise un 4-cylindres de 2 litres, la Camry est équipée d’un 4-cylindres de 2,5 litres qui est en réalité une mise à jour du moteur thermique offert dans la 8e génération. Il développe désormais une puissance de 184 chevaux et produit un couple de 163 livres-pieds.
Le moteur électrique promet quant à lui une puissance de 88 kilowatts. Il puise son énergie à partir d’une batterie au lithium-ion d’une capacité 1 kilowattheure. Une seule transmission est au menu, soit une transmission à variation continue électrique (CVT). Les versions à rouage traction promettent une puissance totale de 225 chevaux, tandis que les variantes à 4 roues motrices, comme mon modèle d’essai, délivre 232 chevaux.
La voiture accélère vivement, offre des reprises de vitesse constante et ne s’essouffle pas tout de suite quand un dépassement est nécessaire. Il est aussi possible de commander le changement de rapports au moyen des sélecteurs de vitesses placés derrière le volant, un petit quelque chose de plus pour agrémenter l’expérience.
Ce qui m’a impressionné toutefois, c’est la consommation de carburant du véhicule. Après ma semaine d’essai où j’ai circulé principalement en ville, j’ai enregistré une consommation moyenne de 5,9 litres au 100 kilomètres. Pour une berline à 4 roues motrices de 232 chevaux, c’est bon, même très bon.
Trop conservatrice?
J’ai donc passé une belle semaine avec la Toyota Camry 2025. Confortable, suffisamment puissante et économique, Toyota prouve que sa Camry est le sensei du groupe en matière d’hybridation. Je n’ai cependant pas pu m’empêcher de penser que j’aurais souhaité que Toyota prenne plus de risques avec sa berline. Pourquoi ne pas offrir une mouture hybride rechargeable, purement électrique, même? L’entreprise utilise une recette connue, la peaufine et sert un produit abouti, mais trop conservateur à mon goût.
Ma version d’essai affiche un prix de 40 831,50 $, y compris les frais de transport et de préparation. À ce prix, j’aurais aimé que Toyota soit encore plus audacieuse avec sa berline populaire. À mes yeux, elle demeure la championne du segment, mais je pense qu’elle est mûre pour passer à une autre étape.
Étant donné que le groupe motopropulseur est presque identique, nous recommandons la Toyota Camry 2025.
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