Signe du rétrécissement de la catégorie, la Toyota Avalon est offerte en seulement deux livrées en 2019 : la XSE à un prix de départ de 42 790 $ et la Limited, située 5 000 $ plus haut dans la hiérarchie de la marque, à 47 790 $. Dans ce cas-ci, Toyota nous avait confié une livrée XSE qui se distingue par un look franchement sportif… pour une Avalon, du moins!
Finition XSE oblige, la berline reçoit d’emblée une série de détails noirs comme cet immense grillage à l’avant ou la découpe des phares, sans oublier le lettrage A-V-A-L-O-N sur le feu central tout à l’arrière. Même le diffuseur (!) est noir, lui qui abrite quatre pots d’échappement. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le département de design a voulu donner à l’Avalon une allure plus agressive avec cette grille de calandre démesurée, et tout le reste, finalement!
De profil, la fenestration ceinturée par cette bande chromée étire la voiture au possible, une réalité amplifiée par le fait que la nouvelle Avalon est plus basse que le modèle qu’elle remplace. Justement, au chapitre des dimensions, la Toyota Avalon est plus longue et plus large que par le passé.
Finalement, la portion arrière ne manque pas de charme avec ce feu de position qui traverse la largeur de la berline et ce petit becquet déposé sur le bout du coffre. Notez aussi la présence de jantes de 19 pouces, une taille supérieure à ce qui est offert sur la livrée Limited.
Malgré les liens très forts avec la Camry, l’Avalon n’a aucun point en commun avec sa cousine populaire. La planche de bord est étirée au possible à cause de cette bande centrale qui se prolonge jusque dans les buses de ventilation latérales. Au centre, la console centrale grimpe par-dessus le tableau de bord comme le mat du Stade Olympique et, je l’avoue, j’aime bien cette idée. Toutes les commandes du quotidien s’y retrouvent, ce qui simplifie la tâche de celui ou celle qui tient le volant. Par contre, la taille de ces boutons pose problème, surtout si on porte des gants.
La qualité des matériaux est encore une fois à la limite possible de ce qui est offert chez Lexus. Il y a évidemment plus de plastiques à bord de l’Avalon que dans la Lexus ES, mais, règle générale, Toyota fait très bien à ce chapitre. Le confort des sièges est lui aussi à souligner, et ce, aux deux rangées. L’espace pour les jambes est très généreux à l’arrière, un commentaire qui ne s’applique pas entièrement au dégagement pour la tête, handicapé quelque peu par le toit fuyant de l’Avalon.
Cette facette du design de la voiture se répercute aussi sur la visibilité arrière qui est limitée à cause de cette lunette arrière amincie. Mentionnons également que le grand coffre peut s’agrandir via la banquette 60/40 repliable. Bref, l’Avalon peut jouer la carte utilitaire à l’occasion!
La grande berline nippone est peut-être nouvelle, mais sa configuration demeure la même. L’Avalon 2019 repose tout de même sur la plateforme TNGA (pour Toyota New Global Architecture) déjà utilisée à plusieurs sauces chez le constructeur, un élément qui contribue à rigidifier la caisse. Sous le capot, c’est encore un V6 de 3,5-litres qui propulse cette berline aux roues avant motrices, mais la puissance est passée au niveau supérieur pour 2019. En effet, le 6-cylindres développe désormais la bagatelle de 301 chevaux et un couple maximal de 267 lb-pi, au même titre que la Camry de dernière génération.
L’unique boîte de vitesses est une unité automatique à huit rapports, soit deux de plus qu’en 2018. Cette transmission plus moderne améliore non seulement les temps d’accélération, mais également le rendement énergétique, à condition de ne pas rouler en mode Sport la majorité du temps. Oui, oui, vous avez bien lu… il y a bel et bien un mode Sport à bord de l’Avalon! Et ce changement de caractère qui aiguise les réactions de la mécanique – en plus de donner à la berline une sonorité qu’on ne lui connaissait pas jusqu’ici – est rendu possible par la magie de l’électronique. Et avec une suspension retravaillée pour cette version XSE, l’Avalon que vous apercevez en ce moment n’est soudainement plus aussi « beige » que par le passé.
Justement, la Toyota Avalon a souvent été considérée comme l’une des voitures les plus sages de l’industrie, à cause d’un agrément de conduite sans saveur. Cependant, depuis quelques années, Toyota redouble d’efforts pour améliorer cet aspect. Évidemment, l’Avalon XSE est encore bien loin de ce qu’on ressent derrière le volant du coupé 86, par exemple. Je dois néanmoins souligner que la grande berline Toyota impressionne par la sonorité enivrante de son V6 atmosphérique et par l’efficacité de cette boîte de vitesses automatique. Les rapports s’enchaînent à une cadence effrénée, et ce, avec une douceur digne d’une berline de luxe.
La suspension exclusive au modèle XSE améliore certainement la tenue de route, mais ne perd pas de sa souplesse. Bon, la colonne de direction est celle d’une berline confortable. Autrement dit, celle-ci pourrait être un peu plus précise et, surtout, plus rapide. Ne perdons toutefois pas de vue la mission première du modèle qui est de transporter ses occupants dans le plus grand confort. À ce chapitre, l’Avalon ne déçoit pas grâce à une insonorisation « à la Lexus ».
Sans être une voiture au tempérament sportif, l’Avalon XSE 2019 est plus amusante à conduire que jamais. Avec toute cette cavalerie sous le pied droit et cette boîte de vitesses plus sportive, je me suis surpris à sourire à plus d’une reprise, surtout lorsque le système antipatinage était enlevé.
Il est difficile de lui trouver des défauts à cette Toyota Avalon 2019. Confortable, spacieuse, bien assemblée et même un tantinet délinquante avec cette injection d’adrénaline, la grande berline japonaise est un produit plus intéressant que le modèle de l’an dernier. Le hic, c’est que même le retrait du marché de plusieurs de ses rivales ne va pas changer la donne : les berlines pleine grandeur à roues motrices avant sont appelées à disparaître d’ici quelques années. Toyota pourrait tenter d’intégrer un rouage intégral à la voiture, mais même deux roues motrices de plus ne viendraient pas menacer la domination des véhicules utilitaires en 2019.
Et malgré cette injection de sportivité, l’Avalon n’a pas perdu sa vocation, soit celle d’être une agréable routière pour les trajets prolongés ou même les aventures urbaines. Quant à la fiabilité de ce groupe motopropulseur, il n’inquiète absolument pas, un autre argument à ne pas oublier si vous êtes actuellement à la recherche d’un salon sur roues.