Héritière spirituelle de l’AMC Eagle, Subaru a su renouveler la formule pour attirer un grand nombre d’amateurs québécois. Il faut dire que sa configuration « anti-VUS » a de quoi séduire, sans compter ses capacités, son rouage et sa polyvalence. En misant à la fois sur les tableaux des familiales et des VUS, on retrouve l’équilibre du compromis idéal.
Même si l’on peut affirmer sans conteste que la Outback est plus belle que l’AMC Eagle, s’agit-il une reine de beauté pour autant? Pas vraiment. Chez Subaru, on brille de conservatisme lorsqu’il est question de design. Les progrès sont constants, mais se font à très petits pas, sans s’emballer, à chaque changement de génération comme en 2020. Elle demeure reconnaissable immédiatement et même si on se doute qu’elle a quelque chose de différent, on ne sait jamais trop s’il s’agit d’un simple rafraîchissement ou d’une autre génération. Quoi qu’il en soit, pour 2020, l’ensemble de la voiture a été revu. On reprend les traits typiques de Subaru : la configuration des blocs optiques avec la petite pointe en DEL, la calandre placée bien haute et le pare-chocs en plastique proéminent pour la durabilité. Contrairement aux modèles précédents, les projecteurs antibrouillard sont plus compacts et verticaux. Terminée l’époque des phares bien ronds.
De profil, c’est la recette habituelle avec des protections en bas de caisse. Encore une fois, on vise les activités hors route plus intenses. Notons au passage que les longerons de toit demeurent toujours aussi fonctionnels avec l’intégration des barres transversales rétractables. Le véhicule à l’essai, la version XT Outdoor, était muni de jantes peintes en noir de 18 pouces. Fait important, bon nombre d'acheteurs de Outback pratiquent des activités hors des sentiers battus. La garde au sol atteint 8,7 pouces alors que l’angle d’approche est de 18,6 degrés contre 21,7 degrés à l’arrière. C’est au coffre qu’on remarque le plus de changement. On reconnaît certes la forme des feux depuis plusieurs années, qui cette fois sont dotés d’un éclairage en DEL plus distinctif. Bien que l’on jouisse de deux vrais pots d’échappement, ces derniers ne sont pas intégrés au pare-chocs. Personnellement, j’aurais aimé que Subaru joue la carte plus dynamique en les mettant davantage en valeur.
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Depuis l’avènement de l’Impreza en 2017, Subaru a donné une promotion à l’un de ses designers intérieurs. Depuis, la signature distinctive a été changée par rapport au manque d’originalité qu’on lui reconnaissait avant cette date charnière. Désormais, on peut presque citer Subaru en référence pour l’ergonomie et l’esthétique de ses cabines. La Outdoor propose une touche sympathique avec des surpiqûres vert lime. Tout le reste est noir, mais il existe d’autres coloris, notamment un brun particulièrement beau.
Le duo Legacy/Outback repousse ses limites avec l’intégration d’une nouvelle génération d’écran multimédia de 11,6 pouces. Le principe se veut presque identique à celui du Sensus de Volvo, mais se montre plus convivial, sans cependant être plus rapide. Comme il occupe toute la partie centrale du tableau de bord, on y retrouve toutes les commandes de gestion à l’exception de la température. Étonnamment, Subaru conserve encore une instrumentation des plus classiques avec deux cadrans et un ordinateur de bord très complet. Conservateur, mais toujours fonctionnel et facile à lire. Chez Subaru, la visibilité prime sur l’esthétique et la Outback 2020 fait honneur à cette habitude. Je suis toujours impressionné de voir à quel point les piliers sont minces et permettent de bien voir à l’extérieur.
À l’arrière, les occupants jouissent de bons dégagements. La forme du toit offre de l’espace pour la tête. Petit bémol par rapport aux VUS, il n’est pas possible de faire coulisser la banquette. Pour le coffre, les volumes ont de quoi gêner bien des utilitaires sport. De base, on obtient 920 litres et en rabattant le dossier, on passe à 2 144 litres. À titre indicatif, le CR-V, qui est la référence dans les VUS, plafonne à 2 146 litres. Une différence insignifiante!
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Sur le plan technique, la Outback suit les tendances imposées par ses frères Forester et Ascent. En effet, la Outback délaisse son six cylindres de 3,6 litres au profit de nouvelles motorisations découvertes l’an dernier. De base, on obtient un quatre cylindres de 2,5 litres d’une cavalerie de 182 chevaux et 176 lb-pi. Je l’ai précédemment testé dans le Forester, mais aussi dans la Legacy. Je l’ai apprécié, mais je savais très bien que l’autre option mécanique serait mieux appropriée aux capacités de la Outback. Chez Subaru, XT signifie que l’on parle de la version la plus puissante. C’est encore le cas puisqu’on y intègre le quatre cylindres de 2,4 litres turbocompressé de 260 chevaux avec un couple de 277 lb-pi. Cette motorisation permet de tirer le maximum des compétences de la familiale. J’adore ce moulin. Il offre un très bon rendement de base. La transmission CVT se montre intéressante, quoique j’aurais préféré une véritable automatique avec de vrais rapports. Subaru l’a bien calibrée, mais il lui manque un mode Sport qui permettrait d’éviter les montées en régime très bruyantes de la part du moteur. Quoi qu’il en soit, c’est le choix de Subaru pour optimiser la consommation de carburant. Durant mon essai, j’ai culminé à 10,1 L/100 km. Compte tenu de la puissance du véhicule, des pneus d’hiver et de la saison, c’est décent. En été, il sera certainement possible de passer sous les 9 L/100 km. Autre aspect gênant pour tous ces « pseudo » VUS, la Outback XT vient avec une capacité de remorquage de 3 500 livres.
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La Outback n’a jamais été reconnue comme un véhicule qui procure une expérience de conduite où les sens s’éveillent. Tout y est rationnel. La direction est certainement l’aspect qui m’a le plus déçu. Pas de communication. Pour ce genre de produit, j’aimerais une direction plus lourde qui nous permet de sentir la route. Les suspensions travaillent très bien en absorbant tout ce qui passe sous les roues. La garde au sol plus haute que celle de la Legacy n’est pas un handicap, surtout en comparaison avec les VUS. Le centre de gravité beaucoup plus bas permet de maintenir une bonne stabilité. Les freins pourraient faire mieux pour nous donner une impression de puissance par rapport à ce que j’ai expérimenté. Considérant la vocation utilitaire de la Outback, Subaru devrait mettre des disques plus gros que 12,4 et 11,8 pouces pour l’avant et l’arrière.
Là où la Outback se révèle à son meilleur, c’est lorsque les conditions routières se dégradent, voire lorsque l’on quitte la route. Vous le savez, toute la magie de Subaru provient de la qualité de son rouage intégral symétrique. En plus d’une prise constante, c’est-à-dire que les quatre roues tournent à l’unisson, on peut sélectionner différents modes pour optimiser le comportement. La Outback peut aller encore plus loin que les VUS, avec aisance de surcroît. Il faut conduire une Subaru l’hiver en pleine tempête pour comprendre que l’on joue dans une autre ligue avec cet AWD.
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Pour cette quatrième génération, Subaru conserve et améliore toutes les qualités de la Outback. Nous allons sans aucun doute la recommander, mais on vous conseille d’être patient. Subaru a connu des tares assez importantes à l’usine d’assemblage de Lafayette en Indiana sur le plan des soudures. À cela s’ajoutent des problèmes de moteurs qui ont été détectés sur le 2,5 L (Forester) et le 2,4 L (Ascent) au cours des dernières semaines. Par simple souci de précaution, nous vous suggérons d’attendre que la production du véhicule soit stable avant de vous lancer. En se croisant les doigts, nous pourrons lui donner le feu vert dans les prochains mois.