Depuis son arrivée en 1994, le Subaru Outback a toujours joué la carte de l’excentricité dans le monde de l’automobile. Plusieurs autres constructeurs généralistes ont tenté leur chance, comme Ford avec le Freestyle ou, encore, Honda avec le Crosstour ; mais aucun n’a trouvé la recette du succès que connaît l’Outback. Maintenant à sa 6e génération, elle est plus aboutie que jamais, mais elle est en milieu de carrière et se pointe avec quelques corrections esthétiques et pratiques. À l’instar de l’Ascent, elle propose une nouvelle version de milieu de gamme, l’Onyx.
Un peu plus excentrique
L’Outback a toujours assumé ce qu’elle est, une familiale surélevée qui comporte des artifices décoratifs pour assurer la protection de ses bas de caisse. À l’exception de la version lancée en 2020, toutes les Outback affichent une caractéristique propre de génération en génération : des projecteurs antibrouillard ronds mis en évidence dans le pare-chocs avant. Pour plusieurs, dont votre humble serviteur, le retrait de cette particularité était une erreur. Il semble que je ne sois pas le seul qui l’ait remarqué, car ils sont de retour en 2023. D’ailleurs, l’ensemble de la partie avant est revue. Les blocs optiques valent le détour. Ils retiennent la signature visuelle en DEL propre à Subaru en plus d’être directionnels et automatiques pour le passage des phares de jour à l’éclairage de nuit. Leur puissance est définitivement un atout la nuit. La calandre gagne en volume et habille mieux la partie avant. On marque une évolution dans l’approche stylistique de Subaru qui affiche une certaine exubérance.
De profil, les arches de roues décoratives sont plus grosses sans tomber dans l’excès comme celles de la Wilderness. La version à l’essai offrait de nouvelles jantes 18 pouces peintes en noir. Il faut dire qu’Onyx n’est pas une appellation qui est le fruit du hasard, car, tout comme la pierre du même nom, cette version de l’Outback favorise le noir, pas le chrome. Sur le toit, la galerie multidirectionnelle demeure un atout pour les personnes qui désirent y mettre des objets comme des coffrets ou des caissons de transport. À l’arrière, il y a peu à dire outre que l’applique de plastique noir se veut plus généreuse qu’en 2020. La qualité de l’assemblage est dans la norme.
Pour son argent
Dans l’habitacle, on vise la fonctionnalité. Après tout, l’Outback affronte une collection de VUS qui se prétendent tous plus pratiques les uns que les autres. L’accès à bord à l’avant est facile et encouragé par une fenestration très haute qui libère bien le passage. Cette fenestration et la minceur des piliers sont des atouts majeurs pour obtenir une visibilité sans reproche. Les sièges, chauffants, offrent un bon confort et de multiples réglages. Il y a une pointe de tradition avec l’instrumentation et ses cadrans analogiques, rien d’excitant, mais facile à consulter. Au centre, l’ordinateur de bord fournit une foule de données. Ce qui attire le regard est toutefois la présence de l’écran central de 11,6 pouces qui regroupe absolument toutes les commandes. Pour 2023, son ergonomie générale est revue pour corriger des détails autrefois irritants comme l’activation des sièges chauffants. On fait maintenant presque un sans-faute. De plus, Apple CarPlay est sans fil, et il est possible de recharger par induction un téléphone compatible à la base de la console. L’habillage de l’habitacle est presque intégralement recouvert de deux tons de cuir synthétique gris de bonne facture. Subaru joue d’audace avec une présentation mettant l’accent sur des surpiqûres contrastantes vert lime.
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Considérant l’aspect familial de l’Outback, je n’ai pas le choix d’être critique à l’égard des petits et peu nombreux espaces de rangement. Autre point étrange, Subaru ajoute des languettes sur les supports latéraux aux extrémités du dossier de la banquette arrière pour en faciliter le rabattage. Malheureusement, cet ajout vient compliquer l’entrée et la sortie causant même un certain inconfort. L’idée est bonne, mais pas l’application. Autrement, une fois en place, les dégagements sont amples, même pour des adultes. Du côté du coffre, les volumes demeurent impressionnants de 923 à 2 141 litres. Il se montre accessible grâce à une ouverture large et basse et à commande électrique.
Fonction sans excitation… sauf l’hiver
L’Onyx se place en milieu de gamme et n’est offerte qu’avec la motorisation de base, soit le 4-cylindres à plat de 2,5 litres. Ici, on vise la fonctionnalité, c’est-à-dire aller du point A au point B sans s’exciter. La puissance de 184 chevaux limite rapidement nos envies d’excitation. Si l’on sollicite trop la mécanique, elle monte démesurément en régime, devient très bruyante et sans grande poussée au bout du compte. On va se le dire, c’est trop juste, et c’est accentué par la gestion de la CVT qui favorise l’économie de carburant. Fort heureusement, on peut passer sur le mode « manuel » qui simule 8 rapports. De cette manière, on limite l’effet d’élasticité de la CVT. Malgré des efforts, la consommation impressionne peu à 9,2 litres/100 kilomètres au terme de mon essai de près de 1 000 kilomètres. L’Outback offre trois modes différents dont le X-Mode qui intervient sur la distribution de la puissance aux roues de même que sur la gestion de la transmission. Comme j’ai eu l’occasion d’aller hors des sentiers battus, le rouage à prise constante a démontré une fois de plus son efficacité. Avec cet attribut, l’Outback devient un jouet lors des tempêtes de neige.
L’Outback n’est pas une voiture particulièrement agréable à conduire, mais elle se montre plus intéressante que la plupart des VUS du segment dans lequel elle évolue. La direction est un peu plus communicative que précédemment. Les suspensions surélevées et molasses limitent aussi toute tentative de dynamisme sur la route. Elles causent un certain tangage en virage, mais il demeure contenu. L’absence de fermeté devient toutefois un avantage considérant l’état de nos routes. La suspension absorbe bien les imperfections et assure aussi une excellente garde au sol. L’hiver, dans 30 centimètres de neige, ce sera un atout. Je n’ai pas aimé les sensations liées au freinage. Le pédalier est très sensible, et l’on sent peu de mordant de la part des étriers. De plus, la petitesse des disques n’est pas particulièrement encourageante d’autant plus qu’on peut techniquement remorquer jusqu’à 1 227 kilos (2 700 livres).
Conclusion
L’Onyx représente un bon choix si l’on considère le rapport équipement/prix. Avec une facture d’un peu plus de 41 000 $, cette version du Subaru Outback 2023 en offre beaucoup. Malgré ses améliorations pour 2023, elle n’est pas parfaite, mais demeure l’une des meilleures options dans son segment. Elle présente une foule de qualités vraiment intéressantes qui peuvent presque nous faire oublier ses défauts. Il faut simplement ne pas avoir trop d’attente en matière de performance et savoir que les frais d’entretien sont au-dessus de la moyenne. Comme elle est plus intéressante que jamais, nous recommandons l’Outback sans grande réserve.
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