On va se le dire, le climat du Québec est très exigeant pour une voiture. Hivers longs, froids intenses, abrasifs destructeurs, humidité élevée et routes abîmées, tous ces facteurs contribuent à prématurément faire vieillir un véhicule. On comprendra donc certains constructeurs de carrément éviter de vendre certains modèles chez nous.
Certes, Subaru est un constructeur japonais, mais il semble comprendre notre réalité mieux que d’autres. À mon avis, le modèle du constructeur qui s’est le mieux adapté à notre réalité, c’est le Crosstrek, un véhicule qu’adorent les consommateurs québécois. Étant donné qu’une nouvelle génération voit le jour pour l’année modèle 2024, j’ai cru bon de le mettre à l’essai sur une période d’une semaine.

L’Impreza plus
Le Crosstrek a toujours été essentiellement une Impreza soulevée, outre quelques minimes altérations techniques. Cette nouvelle mouture n’en fait pas exception. Il était d’ailleurs intéressant de comparer ce véhicule à l’Impreza que j’avais conduite quelques semaines plus tôt, car il s’agit presque du même véhicule.
Avec le Crosstrek 2024, toutefois, Subaru semble davantage profiter de son image exploratrice. Il a maintenant une allure encore plus utilitaire grâce à ses énormes antibrouillards et à une utilisation encore plus prononcée des finitions en plastique sur la carrosserie. Ses contours d’ailes équipés de petites sorties d’air rappellent ceux de la WRX, tandis que ses longerons de toit envoie comme message à son propriétaire qu’il est prêt pour la prochaine excursion.

En général, il ne s’agit pas nécessairement d’un beau coup de crayon, mais c’est cette approche canif suisse que j’ai toujours aimée du Crosstrek.
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Comme tout dans la vie depuis quelque temps, le prix du Crosstrek a grimpé. Il faut désormais payer un minimum de 31 511 $ — y compris tous les frais — si on désire en être propriétaire. L’exemplaire à l’essai, un Limited, plafonne à 39 511 $.

Habitacle pratico-pratique
Ni trop gros, ni trop petit, le Crosstrek constitue, à mon avis, la taille idéale pour une jeune famille avec de jeunes enfants. On a qu’à ouvrir la portière du conducteur pour découvrir une grande ouverture et une garde au sol juste à point qui nous permettent de facilement nous y glisser à bord. La position de conduite est sans reproche, tout comme la visibilité périphérique grâce à une fenestration généreuse. Je déplore toutefois un siège trop dur, surtout lors de longs trajets.
Comme l’Impreza, le Crosstrek fait preuve d’une ergonomie sans reproche, en ce sens que toutes ses commandes sont faciles à repérer et à saisir. Certes, ses cadrans analogiques semblent provenir d’une autre époque, et le style de sa planche de bord ne fait rien pour épater la galerie, mais la qualité de construction est bonne et l’aménagement octroie de belles solutions de rangement, tant du côté de la console centrale que dans les portières.

Fidèle à ses habitudes, la tablette numérique verticale de 11,6 pouces où Subaru intègre son interface multimédia Starlink, est efficace. Elle permet de s’en servir avec une paire de gants l’hiver et affiche ses commandes efficacement grâce à de grandes icônes et de grandes polices de caractères. Le système est toutefois parfois lent à réagir, surtout lors du démarrage, et certaines fonctionnalités, comme la technologie d’arrêt-démarrage, requièrent qu’on passe par ce système, ce qui ajoute un degré de complexité inutile.
L’accès aux places arrière est étonnamment facile malgré la petite taille du véhicule. Même une grande personne pourra y trouver confort si les passagers avant règlent leur siège en conséquence. Aucun problème pour le dégagement à la tête. Le coffre, quant à lui, se situe dans la moyenne du segment avec ses 564 litres d’espace de chargement (1 549 avec dossier replié).

Moteur efficace, mais aucunement révolutionnaire
Le Crosstrek ne révolutionne absolument rien d’un point de vue technique. Il ne présente aucune forme de turbocompression ou d’hybridation et encore moins une version électrique.
Nous avons plutôt affaire aux mêmes deux motorisations éprouvées. De base, le Crosstrek est mû par un moteur à 4 cylindres du type Boxer de 2 litres d’une puissance de 152 chevaux et d’un couple de 145 livres-pieds. Ensuite vient le bloc de 2,5 litres (pour les versions Onyx et Limited) dont la puissance est chiffrée à 182 chevaux, et le couple, à 178 livres-pieds.
Tous les Crosstrek viennent uniquement équipés d’une transmission automatique à variation continue (CVT). Non, la boîte de vitesses manuelle n’est plus de la partie, une déception pour certains. Bien sûr, le rouage intégral à prise constante du constructeur sert toujours d’équipement de série.

Petit train va loin
La conduite d’un Crosstrek pourrait carrément se résumer à celle d’une Impreza, outre le fait qu’on le sente un peu moins ancré au sol dans les virages en raison de sa haute garde au sol. Sa structure solide, issue de l’architecture globale de Subaru, lui confère néanmoins une marque de raffinement appréciée. Aucun bruit de caisse n’a été entendu durant mon essai, malgré nos routes abîmées. Et que dire de ses suspensions qui semblent avoir été calibrées sur nos routes? Honnêtement, rares sont les véhicules qui encaissent aussi bien les imperfections.
Il ne m’a pas fallu très longtemps pour voir le Crosstrek comme un petit compagnon, toujours prêt à me suivre dans mon aventure et à m’aider avec ma vie de parent au quotidien dans un quartier en pleine rénovation, recouvert de chemins de terre et de trous. Polyvalent et agile, le petit bonhomme de Subaru s’est montré juste assez sportif pour satisfaire mon envie de le conduire nerveusement, tout en se montrant hyper bien outillé pour les réalités topographiques québécoises.

Il m’a toutefois déçu sur quelques points. D’une part, même si sa motorisation s’est montrée efficace et frugale durant mes 1 100 kilomètres en sa compagnie (moyenne de consommation de carburant de 7,8 litres/100 kilomètres), le fait que Subaru n’offre pas de moteur turbo confère au Crosstrek un comportement vache face à certains concurrents, comme un Volkswagen Taos ou un Kia Seltos, notamment.
Et même si les CVT de Subaru demeurent parmi les plus efficaces sur le marché — capables de bien exploiter les performances du moteur — il s’agit néanmoins d’une CVT, c’est-à-dire que son effet élastique est constamment ressenti, faisant râler la mécanique comme ce n’est pas possible. Disons qu’un moteur Boxer qui râle, c’est encore plus agaçant qu’un moteur ordinaire qui râle!
Toujours la bonne formule
Outre ces quelques défauts, il est difficile d’en reprocher plus à un VUS à 4 roues motrices dont la facture se situe sous la barre des 40 000 $. Soyons réalistes, le Subaru Crosstrek est un excellent petit VUS, un modèle qui réussit à parfaitement répondre aux besoins des familles de la classe moyenne avec une touche aventurière qui cadre parfaitement bien avec les tendances de plein air des temps modernes.
Étant donné qu’il est mû par 2 motorisations éprouvées, RPM peut recommander l’achat de ce véhicule.
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