La Subaru BRZ/Scion FR-S/Toyota 86 de première génération a démontré qu’un mariage entre Subaru et Toyota – deux constructeurs qui, historiquement, n’ont jamais vu la performance du même œil – peut en effet être possible. Commercialisé chez nous pendant sept ans, ce coupé sport s’est révélé tout un succès pour les deux constructeurs. Adoré par les puristes, il démontrait que Subaru et Toyota étaient à l’écoute de leurs besoins.
A-t-on réussi à préserver cet ADN pour le modèle de deuxième génération ? J’ai mis la Subaru BRZ 2022 à l’essai dans sa déclinaison Sport-tech sur une période d’une semaine pour en avoir le cœur net.
Conçu par un vrai de vrai
La Subaru BRZ, comme sa jumelle, la Toyota GR86, reste une réalisation de Tetsuya Tada-San. Cet ingénieur de 65 ans est devenu presque aussi célèbre qu’une rockstar en raison de son implication dans le développement d’autres sportives de Toyota, dont la GR Supra, la GR Yaris et la prochaine GR Corolla, sans compter qu’il s’agissait de son idée de s’associer avec Subaru pour l’ancienne BRZ.
M. Tada-San est un puriste, un individu qui aime conduire et qui, sous l’approbation du grand patron de Toyota, Akio Toyoda, permet de véhiculer la promesse d’en terminer avec les voitures ennuyeuses du constructeur.
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Pour la deuxième génération, Subaru et Toyota y vont d’un design nettement plus cohérent. L’auto est plus aboutie et ressemble moins à un projet de tuning que l’ancien modèle. Ses proportions sont maintenant plus harmonieuses, ses lignes sont plus fluides, elle affiche plus de courbes, et ses larges ailes arrière bombées lui confèrent le look d’un coupé sport beaucoup plus coûteux. Dans les faits, cette BRZ est à peine plus longue et plus basse qu’avant. Sa largeur demeure la même.
Subaru ajoute quelques subtilités de son cru, comme les pare-chocs, les jantes et les couleurs de carrosserie, dont le bleu rallye de mon exemplaire. J’adore l’apparence de cette nouvelle BRZ.
Certains sur mon passage m’ont même demandé si je conduisais une Porsche. Voilà à quel point ce coup de crayon est réussi.
Cette ressemblance à une Porsche est des plus intéressantes quand on considère le prix de cette sportive. À 31 220 $ comme prix d’entrée, c’est franchement raisonnable. Mon modèle, une Sport-tech bien équipée, valait 34 220 $. À son prix le plus élevé, une BRZ automatique avec EyeSight ne dépasse pas les 37 000 $ avant options.

Habitacle amélioré, mais toujours aussi étriqué
Je reprochais à l’ancienne BRZ d’être mal adaptée aux conducteurs à plus grand gabarit. Cette nouvelle mouture s’améliore légèrement à ce chapitre, mais, pour prendre place à bord, on doit toujours pencher la tête et se laisser tomber dans un habitacle qui est très près du sol.
Une fois à bord, on note une légère amélioration du dégagement pour les jambes grâce à un siège qui se règle un peu plus loin. On se sent donc moins coincé que dans sa devancière, mais ça demeure un endroit clos, digne des meilleures sportives japonaises.
Tout le design de la planche de bord a été revu. C’est plus moderne qu’avant en raison d’une instrumentation numérique qui prend la forme du moteur Boxer – touche agréable – et d’un système multimédia plus clair et plus rapide grâce à son écran de 8,0 pouces. Ce système est d’une efficacité et d’une simplicité remarquables. Mais, malgré un design et des matériaux rehaussés, cette planche de bord demeure plus efficace que stylisée.
Subaru a tenté de remédier au problème des porte-gobelets de l’ancien modèle qui fallait carrément assembler nous-mêmes. On procède désormais à quelque chose d’un peu plus classique incorporé vers l’arrière de la console centrale, sous l’appuie-bras. C’est mieux, mais une fois qu’on y a inséré un gobelet ou un contenant quelconque, on perd l’appuie-bras et l’on accroche le contenu du porte-gobelet avec le coude en changeant de rapport. Pas très pratique.
Pratique n’est tout simplement pas un qualificatif qui convient à cette sportive. Ses places arrière sont d’une inutilité déconcertante, et son coffre est même plus petit qu’avant, ne proposant que 178 litres d’espace de chargement au lieu de 195.

Techniquement revue sur plusieurs points
La BRZ repose sur une plateforme mélangeant du nouveau et de l’ancien. Tout l’avant du véhicule est tiré de la structure Global de Subaru, tandis que la partie arrière reprend des éléments de l’ancienne plateforme.
Un tout nouveau moteur est également de la partie. On passe maintenant à une cylindrée de 2,4 litres (au lieu de 2,0 litres), toujours en configuration à plat Boxer. Avec l’aide du système d’injection D-4S de Toyota, ce bloc-moteur développe une puissance de 228 chevaux (contre 205) et produit un couple de 184 livres-pieds (contre 154). La BRZ est toujours une propulsion, la seule d’ailleurs chez Subaru. Des boîtes de vitesses manuelle et automatique à 6 rapports sont proposées.
Subaru et Toyota se sont également assurées que la masse nette du véhicule ne soit pas trop affectée par le poids du nouveau moteur. Les ingénieurs ont donc relevé le défi et utilisé encore plus d’aluminium que dans sa devancière. Or, en plus du capot, les ailes et le toit sont également composés d’aluminium.
On se retrouve donc avec un véhicule qui n’est plus lourd que de 24 kilos (53 livres). Subaru affirme que le rapport puissance/poids est en réalité plus élevé qu’avant.

Conduire toujours et plus loin encore
Évidemment, la raison d’être de ce modèle est de procurer un plaisir fou à son conducteur quand il est derrière le volant. On apprécie la BRZ non pas pour sa puissance brute et ses accélérations à tout casser, mais pour son équilibre et sa volonté d’être poussée aux limites de ses capacités mécaniques. On tentera de faire corps avec la mécanique et l’on passera des heures à la conduire.
Il est rare que le nouveau modèle surpasse le modèle d’origine ; dans ce cas-ci, toutefois, la BRZ triomphe sur sa devancière au même titre que Terminator 2 est un meilleur film que l’original. Elle est tout simplement meilleure à tous points de vue.
Sur une route sinueuse de campagne, la BRZ est d’une précision emballante. Sa petite taille et sa légèreté la rendent maniable et agile, tandis qu’on ressent toute la rétroaction du train avant dans le volant, une qualité rare à l’époque des servodirections électroniques.

Ça me rappelle cette bonne vieille phrase en anglais : « It’s more fun to drive a slow car fast than a fast car slow » (il est plus amusant de conduire une voiture lente rapidement qu’une voiture rapide tranquillement). La BRZ, tout comme d’autres modèles semblables, la Mazda MX-5 ou la MINI Cooper, à titre d’exemple, ne fait que soutenir cette philosophie.
Je pourrais vous dire que le nouveau moteur m’a impressionné par sa frugalité, enregistrant une consommation de carburant combinée de 6,8 litres/100 kilomètres par moments, mais c’est surtout sa volonté de tourner jusqu’à son limiteur qui en fait un bijou de mécanique. L’ancien moteur avait cette fâcheuse manie d’arrêter de produire du couple aux environs des 3 500 tours/minute. Tout a été corrigé avec le 2,4-litres. Ce moteur est doux, constant et livre la marchandise avec nervosité. Il est nerveux et allumé, ce qui ajoute au plaisir.
Ensuite vient la boîte de vitesses manuelle (à l’essai) qui est d’une précision impeccable ; elle nous permet de passer rapidement d’un rapport à l’autre afin de maximiser tout ce que ce moteur a dans le ventre. Avec un train arrière qui communique constamment ses intentions, et une facilité de vouloir décrocher – mais seulement quand on l’exige vraiment –, la BRZ est un scalpel sur une petite route de campagne.

Un modèle à préserver
Il est évident que, à l’avenir, lorsque nous roulerons tous en véhicule électrique, la Subaru BRZ, tout comme sa jumelle, la Toyota GR86, sera considérée comme un modèle classique que certains puristes voudront conserver. Personnellement, j’adore ce que Toyota et Subaru ont concocté avec ce bolide.
Car cette mouture conserve toutes les qualités de l’ancien modèle tout en s’améliorant là où ça compte pour les puristes, sans compter son échelle de prix franchement raisonnable. Laissons-lui cependant le temps de faire ses preuves avant de la recommander.
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