Comme tous les camions pleine grandeur américains, le RAM 1500 2019 a une personnalité très forte. Il n’y a pas de doute, il veut mettre ses muscles à l’avant-plan. Sans surprise, sa calandre baigne dans une mer de chrome. Dans le cas de la version Limited à l’essai, le faux métal supporte les blocs optiques.
La structure interne des projecteurs aux DEL mérite le détour. Très complexes, ils sont directionnels et franchement puissants, ce qui permet d’obtenir un rendement encore plus intéressant. Bref, le constructeur en a presque fait une œuvre d’art!
De profil, le RAM 1500 2019 suit de près celui de la génération précédente, mais ce sont les jantes de 22 pouces qui attirent le regard. Étant à deux tons sur le Limited, ces dernières se distinguent des autres, en plus de donner beaucoup de caractère au RAM.
Le design de l’arrière demeure, pour sa part, assez sage avec une luminosité aux DEL. Même si tout ceci parait impressionnant, je me pose encore des questions quant à l’accès de la benne. Chez Ford, on offre un escalier rétractable, alors que GM propose des creux de marches aux extrémités du pare-chocs. C’est impossible que RAM ne soit pas au courant de ces « innovations »! Chez RAM, il n’y a rien qui facilite la montée dans la benne. Franchement, sur ce point, je pense bien que les ingénieurs ont manqué d’idées et n’étaient pas résolus à copier les deux autres américains.
Le moindre qu’on puisse c’est que le RAM 2019 en met plein la vue dès l’ouverture de la portière. Le design général est à la fois évolutif et très moderne. La qualité du cuir, les surpiqures et les appliques attirent évidemment le regard. Cependant, le clou du spectacle est indéniablement cet écran de 13 pouces « à la Tesla » qui occupe l’essentiel de la planche de bord.
Sur ce point, RAM frappe un grand coup faisant passer les véhicules de la concurrence pour des attardés technologiques. On y retrouve presque toutes les commandes de gestion avec différents tableaux simples et faciles à utiliser. Bien sûr, le programme multimédia Uconnect, qui demeure un exemple d’ergonomie dans l’industrie, est de retour.
À ce sujet, durant l’essai, on m’informa qu’une mise à jour du système était nécessaire. Au lieu d’aller en concession, il m’a suffi de déterminer une heure précise où le véhicule serait à l’arrêt pour 40 minutes. Le tout s’est ensuite fait tout seul. Au démarrage suivant, tout était rentré dans l’ordre. Autrement dit, il n’est maintenant plus nécessaire de prendre de rendez-vous pour mettre à jour le système.
L’instrumentation partiellement numérique offre, elle aussi, de multiples tableaux informatifs. J’ai particulièrement aimé l’éclairage bleuté le soir qui contribue à donner une ambiance feutrée à l’habitacle.
En matière de confort, étant donné qu’il s’agit d’une camionnette pleine grandeur, oubliez les supports lombaires et une position cintrée. Par contre, même après plusieurs heures de route, on se sent bien, preuve que RAM a élaboré de bonnes assises. À ce titre, ils sont chauffants et massant. Avec le RAM 2019, dans sa livrée Limited, tout l’équipement dont on peut rêver se retrouve à bord. Franchement, on en vient presque à se dire qu’on est dans un produit de luxe plus que dans un camion.
L’espace impressionne à tous les points de vue. Les dégagements autant à l’avant qu’à l’arrière sont remarquables. RAM a eu par ailleurs plusieurs bonnes idées comme de maintenir la molette de transmission sur le tableau de bord, ce qui libère complètement la console centrale pour du rangement. Il suffit de relever la banquette pour y découvrir des endroits où on pourra y cacher de nombreux objets loin des regards indiscrets. Pour faire plaisir aux familles, RAM intègre toutes les prises de connectivité connues de l’Homme : impossible de ne pas se brancher.
Comme nous le savons, la première production du RAM 1500 2019 n’intègre pas le fameux système « eTorque mild-hybrid » qui permet un couple électrique supplémentaire grâce à l’apport d’une pile de 48 volts pour la première moitié de tour de roue. Le système se montre plutôt complexe et la fiabilité reste à démontrer. C’est donc une bonne nouvelle que le modèle à l’essai n’en était pas équipé. Sous le capot de ma version, on retrouvait l’éternel V8 HEMI de 5,7 litres avec sa tonitruante puissance de 395 chevaux et un couple de 410 lb-pi.
Provenant de la précédente génération, la boite automatique à huit rapports revient et c’est parfait. Le mariage de ce V8 et de cette 8 vitesses fonctionne particulièrement bien. Afin de se donner une mince conscience écologique, le système propose la désactivation des cylindres.
Sur ce point, RAM aurait pu tout de même faire un effort supplémentaire et offrir un mode ECO qui aurait « forcé » un peu plus souvent la désactivation. En plein été, dans les meilleures conditions routières possible, je compte sur les cinq doigts d’une main les fois où j’ai vu ECO en vert apparaitre dans l’instrumentation. À l’opposé, je suis resté surpris de voir qu’il n’y avait pas de mode « Sport », comme on le voit souvent dans la famille FCA. Étant donné que la mécanique est puissante, cette option serait à l’occasion amusante à utiliser.
Au terme de l’essai, j’ai obtenu une moyenne de plus de 13 litres/100 km. Je m'attendais cependant à mieux. Après tout, c’est un produit moderne qui intègre plusieurs technologies et fonctionnalités, comme la fameuse désactivation des cylindres.
Pour le moment, s’il y a une caractéristique qui distingue le RAM de la concurrence, c’est bien la qualité de son comportement routier. On décrie souvent le manque de fiabilité de ses suspensions pneumatiques. Toutefois, quand elles fonctionnent, il faut admettre qu’on flotte littéralement sur la route. Il n’y aucune sensation de sautillement comme on peut le ressentir dans un GM ou encore un Ford ; c’est très agréable. En fait, on se sent plutôt dans un utilitaire que dans une camionnette.
Bonne note aussi à la direction qui gagne en précision. Le véhicule se montre agile considérant sa taille. On peut se permettre quelques petits excès qui nous donneront chaque fois le sourire. Bien qu’il soit affreusement luxueux, le RAM 1500 demeure une véritable camionnette avec ses différents rouages. De plus, grâce à l’apport de ses suspensions pneumatiques, on peut jouer avec la hauteur de la garde au sol, un avantage évident pour les activités hors route.
Autre point important, les amortisseurs corrigent l’assiette du véhicule lorsqu’on met une remorque ou encore quand on charge la benne. De cette manière, on maintient une stabilité intéressante.
Concernant le freinage, j’aurais aimé que les étriers soient plus puissants. Il reste que pour un usage quotidien, ils s’en sortent assez bien.
Sur papier, le RAM 1500 2019 se montre moins technologique que ses deux principaux compétiteurs qui utilisent de l’aluminium ou encore de la fibre de carbone dans leur conception. RAM reste plus conservateur en prétextant que l’acier demeure plus durable, même si c’est plus lourd.
Préférant corriger une panoplie de défauts, plutôt que de se réinventer, le RAM est un produit accompli, et ce, même s’il est moins tape-à-l’œil que les véhicules de Ford et de GM.
Bien qu’il soit pour l’heure intéressant, n’oublions pas qu’il est soumis au même test de fiabilité que tout nouveau véhicule. C’est encore plus vrai dans ce cas-ci, considérant le fait qu’il s’agit d’un produit FCA. En effet, RAM n’a pas le choix de nous offrir une camionnette plus solide sur ce point, car, pour le moment, c’est le seul aspect véritablement négatif qui pourrait le désavantager.