Quand on observe la gamme des modèles de Porsche, on a souvent tendance à ne s’intéresser qu’aux versions les plus huppées. C’est que le constructeur effectue un travail acharné pour toujours nous donner l’impression qu’on n’a pas payé assez cher. On se dira donc que, tant qu’à acheter un VUS compact de luxe comme un Porsche Macan, il serait sage d’y aller d’une déclinaison S ou, même, GTS pour que ça vaille réellement la peine.
Mais est-ce vraiment le cas? Porsche a récemment ajouté la version T à la gamme du Macan, une extension, si vous voulez, du modèle de base. Vaut-il tout de même le coup? Pour le savoir, je l’ai mis à l’essai sur une période d’une semaine.
Un remaniement de la gamme
Introduite en 2023, la version T est une continuité des changements que Porsche avait apportés à toute la gamme du Macan en 2022. À titre d’exemple, le constructeur a supprimé la version Turbo pour ne nous laisser qu’avec 4 déclinaisons : de base, T, S et GTS. Porsche a concocté la T parce que, selon ses dires, 60 % des Macan vendus sur notre territoire, en moyenne, sont mus par le moteur de base.
En termes d’esthétique, la mise à jour de 2022 avait apporté quelques subtiles retouches au design du modèle. Par exemple, il y a cette énorme grille de calandre et un pare-chocs légèrement redessiné. Dans le cas du Macan T, des accents gris agate viennent agrémenter la grille. Toutefois, quand on regarde ce véhicule de loin, surtout s’il est sale, on dirait qu’il a été grossièrement maquillé autour de la bouche. Personnellement, je trouve que ça vient gâcher le design autrement superbe de ce véhicule.
Fidèle à ses habitudes, Porsche n’offre aucun cadeau au chapitre des prix. Même si le Macan T se situe au bas de la gamme, il commande un prix de base de 67 950 $, et ce, avant d’empiler les coûteux ensembles d’options. À titre de référence, mon exemplaire était peint d’une couleur personnalisée que Porsche appelle Paint to Sample. Elle coûte — tenez-vous bien — 13 050 $! La facture finale de mon Macan s’élevait à 91 900 $.
Le nec plus ultra du confort et de l’ergonomie
Porsche a toujours été un chef de file en matière de confort, d’ergonomie et de qualité. Le Macan T ne fait donc pas exception. Bien que l’accès à bord soit un peu difficile en raison d’une étroite ouverture de la portière, il est honnêtement difficile de lui trouver des défauts quand on est assis dans le siège du conducteur. Ce siège est d’un maintien et d’un soutien merveilleux, même pour les grandes personnes. La visibilité périphérique, quant à elle, est superbe.
Je continue d’adorer l’habitacle du Macan en raison du fait qu’on a vraiment la sensation d’être au volant d’un engin sport. À titre d’exemple, le volant est petit et mince, ce qui lui confère une prise en main qu’aucun autre constructeur ne semble pouvoir reproduire. L’instrumentation, bien que toujours majoritairement analogique, est agréable tant à l’œil qu’à l’utilisation. Outre le fait que la série de boutons dans la console centrale puisse paraître intimidante au premier coup d’œil, on l’apprivoise facilement. Le système multimédia est prompt à répondre et son interface affiche une qualité graphique à jour, outre le fait qu’elle soit très chargée en information.
Le Macan présente une marque de qualité supérieure, en ce sens que la qualité de construction est sans reproche. Les matériaux utilisés sont tous d’une très grande qualité.
C’est toutefois à l’arrière que le Macan nous montre ses faiblesses. Si on le compare à d’autres VUS compacts de luxe, les BMW X3 et Audi Q5, notamment, on constate que le dégagement pour la tête et les jambes est plus étriqué. Même son de cloche du côté du coffre. Le Macan propose jusqu’à 1 472 litres d’espace de chargement total (avec le dossier des sièges replié). C’est inférieur à un X3 (1 775 litres) et à un Q5 (1 503 litres).
Un moteur partagé avec Audi
Parlant de l’Audi Q5, le Macan T hérite du même moteur. Il s’agit en réalité du bloc-moteur qui anime le Macan de base, soit un 4-cylindres turbocompressé de 2 litres. Sa puissance est chiffrée à 261 chevaux, et son couple, à 295 livres-pieds. Il est jumelé à une boîte de vitesses automatique à double embrayage (PDK) à 7 rapports. Le rouage intégral vient de série.
Quelques modifications techniques permettent à un Macan T de se distinguer d’un Macan de base. Par exemple, les barres antiroulis ont été surdimensionnées. Le véhicule reçoit de série des amortisseurs adaptatifs ainsi que l’ensemble Sport Chrono Package. Ça lui octroie incidemment un système de départ canon. Mon exemplaire était équipé, en option, du système de vectorisation du couple par freinage (PTV Plus), d’un système d’échappement sport et de suspensions pneumatiques autonivelantes.
La preuve que la puissance ne définit pas un véhicule sportif
Commençons par le rendement de ce moteur à 4 cylindres. Honnêtement, en raison de l’échappement sport, il était difficile pour moi de distinguer la tonalité de ce moteur de celle du V6. Bien qu’un peu plus discret, il est d’une sonorité agréable et se permet même d’émettre quelques agréables pétarades durant le processus.
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Sa livrée de puissance est aussi juste à point ; il livre les performances en douceur et sans délai. Bien sûr, ce moteur requiert de grimper dans les tours pour extraire tout ce qu’il a dans le ventre. J’ai néanmoins été charmé par les accélérations du Macan T, surtout quand la fonction Sport Response est activée. Si l’on appuie sur un petit bouton Boost situé sur le volant, le moteur se réveille et devient hyperactif pendant 20 secondes. Bref, jamais je n’ai eu besoin de plus de puissance, c’était amplement suffisant.
C’est surtout au chapitre de la conduite que le Macan T m’a vraiment séduit. Comme il présente moins de poids sur le train avant en raison du moteur à 4 cylindres et de la calibration presque parfaite du châssis et de la suspension, le Macan performe comme très peu de VUS savent le faire.
Sur une route secondaire, on le sent léger. Sa direction est précise, tout le véhicule transpire la stabilité et affiche un degré d’équilibre magique, ce qui procure une sensation de confiance et de sécurité derrière le volant. Autrement dit, avec le Macan T, Porsche nous démontre qu’un véhicule sportif n’a pas besoin de beaucoup de puissance pour être plaisant à conduire.
Pour ce qui est de la consommation de carburant, notez que j’ai conduit le Macan durant une semaine de très grands froids. Sur une distance de 450 kilomètres, j’ai enregistré une consommation moyenne de 13,4 litres/100 kilomètres, un peu plus que les 11 litres/100 kilomètres annoncés par Ressources naturelles Canada.
Toujours au sommet de son art
J’en conclus donc que le Porsche Macan T est un modèle très pertinent dans la gamme et qui ne mérite aucunement d’être négligé. Un peu comme le dernier jujube qui traîne dans le fond du sac et dont on devine le goût, il finit par nous surprendre par sa personnalité éclatante et hyper colorée. Honnêtement, je ne vois pas pourquoi quelqu’un aurait besoin de plus que ça.
Le Porsche Macan est un modèle que nous recommandons chez RPM. Étant donné que la déclinaison T comporte les mêmes composants techniques que ses confrères, nous pouvons poursuivre dans la même direction.
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