Quand on envisage l’achat d’une Porsche, les attentes sont élevées : on espère obtenir des performances de haut calibre, une qualité remarquable du produit et une certaine exclusivité. Avec le Macan GTS – l’une des quelques variantes du modèle – Porsche réussit-elle à rendre hommage à sa réputation ? Oui, mais de nouveaux concurrents de taille lui donnent désormais du fil à retordre.
Le Porsche Macan GTS se situe presqu’au sommet de la gamme d’un Macan, soit entre les déclinaisons S et Turbo. Il est toutefois important de souligner qu’il s’agit ici d’une année modèle 2021. En 2022, le Macan GTS subira une bonne mise à jour. Il sera également situé au sommet de la gamme, car la déclinaison Turbo sera retirée du marché.
La mission première d’un GTS est d’assurer un peu plus de sportivité qu’un Macan S, sans nécessairement embarquer dans la brutalité d’un Turbo, tout en maintenant la facture un peu plus raisonnable, et de conserver un certain degré de convivialité au quotidien.
On reconnaît cette déclinaison à l’écriteau GTS peint en noir sur la moulure de plastique latérale, à ses jantes noires exclusives au modèle, à ses écussons et à ses finitions de carrosserie également noires ainsi qu’à ses phares et à ses feux à DEL de série. Recouvert de la sublime peinture rouge Carmine, qui s’offre en option pour la modique somme de 3 560 $, mon Macan GTS avait fière allure. À mes yeux, il s’agit d’un des VUS compacts à vocation sportive les plus attrayants sur le marché.
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Porsche demeure fidèle à ses habitudes en matière d’options ridiculement chères. Bien que le prix de base d’un Macan GTS se situe à un prix somme tout raisonnable (pour la catégorie), soit 79 200 $, ce sont ses options coûteuses qui font rapidement grimper la facture.
À titre de référence, mon modèle d’essai était équipé d’un ensemble de sièges en cuir avec finition d’habitacle rouge Carmine. L’ensemble se détaille – attachez-vous bien – à 5 470 $ ! Le prix final du modèle à l’essai, y compris les frais de transport et de préparation, était de 102 590 $.
Au moins, à ce prix, on en reçoit beaucoup pour notre argent. D’ailleurs, le Macan est tellement bien assemblé qu’il devient difficile de lui trouver des défauts. Son habitacle est présenté d’une manière simpliste, mais élégante, comme les marques allemandes savent si bien le faire.
Les sièges sports du GTS nous enveloppent dans un confort et un soutien remarquablement parfait. La position de conduite est excellente, ainsi que la visibilité, et les commandes pour la plupart sont faciles à saisir, malgré une multitude de boutons dans la console centrale et un système multimédia très chargé en information. On doit s’y habituer, mais quand on l’apprivoise, le Macan fait preuve d’un bon degré d’ergonomie générale.
Les places arrière sont toutefois étriquées, surtout au chapitre du dégagement pour les genoux. Un adulte pourrait se sentir coincé assis derrière un autre adulte à gabarit imposant.
C’est le même son de cloche pour l’espace de chargement total. Bien que la polyvalence du Macan soit tout à fait acceptable en fonction de sa vocation, il se fait néanmoins manger la laine sur le dos par certains concurrents. Quand on rabat le dossier du siège arrière, on obtient 1 472 litres d’espace au total, ce qui demeure inférieur à un BMW X3 (1 775 litres) et un peu moins logeable qu’un Audi Q5 (1 503 litres).
Sous le capot d’un Macan GTS se cache le même V6 biturbo de 2,9 litres qu’un Macan Turbo ; sa puissance et son couple sont cependant réduits à 375 chevaux (au lieu de 434) et à 383 livres-pieds (au lieu de 405). Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à double embrayage à 7 rapports et au rouage intégral PTM du constructeur.
De série, le GTS est équipé des amortisseurs adaptatifs PASM. Mon modèle d’essai poussait la donne de la performance un peu plus loin en incorporant le différentiel arrière avec vecteur de couple PTV Plus, une option de 1 700 $. L’ensemble Sport Chrono (1 560 $) permet de raffermir les amortisseurs séparément en appuyant sur un bouton situé dans la console centrale.
Ce qui m’a le plus étonné de la conduite d’un Macan GTS n’est pas ses accélérations enivrantes ni sa tenue de route impeccable et la précision de sa direction. Bien qu’il soit tout un athlète malgré sa vocation utilitaire, le Macan n’est plus le seul à disposer de telles aptitudes. Ce sont sa qualité de roulement et sa capacité de pouvoir se fondre en arrière-plan qui constituent les plus grandes forces d’un Macan, et ce, peu importe la déclinaison qu’on choisit. Dans son mode le plus docile, il est silencieux et doux, et sa suspension, à ma grande surprise, encaisse très bien les imperfections de la route. En fait, il s’agit d’un des meilleurs mariages entre la sportivité et le confort journalier.
Bien entendu, le Macan GTS est rapide, mais pas autant que je ne me serais attendu. Certes, son moteur turbocompressé déballe sa puissance et son couple avec une douceur et une rapidité d’exécution remarquables, mais à prix comparable, on obtient quelque chose de nettement plus viscéral derrière le volant d’un BMW X3 M, un Mercedes-AMG GLC 63 S ou un Jaguar F-Pace SVR.
C’est la précision du Macan GTS qui lui permet néanmoins de bien tirer son épingle du jeu. Sa direction est d’une sensibilité exceptionnelle. Tout fonctionne dans une harmonie difficile à reproduire par la concurrence, et la boîte de vitesses enfile les rapports d’une manière presque télépathique. Le mode Sport Response – qu’on active au moyen un bouton situé sur le volant – permet d’accentuer le degré de réaction de la boîte de vitesses, de la pédale d’accélérateur et de la direction. Et ça se ressent !
Autrement dit, bien que le Macan GTS ne soit pas aussi rapide, émouvant même lors des accélérations, que certains de ses concurrents, il se rattrape par l’harmonie de sa mécanique et le degré de précision qu’il procure à son conducteur.
Pour ce qui est de la consommation de carburant, il est évident que lorsqu’on conduit le GTS comme il se doit, il devient plutôt glouton. Il a néanmoins été possible d’enregistrer une moyenne combinée de 11,2 litres/100 km sur une distance d’environ 200 kilomètres en étant doux avec la pédale de l’accélérateur, ce qui est nettement inférieur aux 12,3 litres/100 km annoncés par le constructeur.
Difficile d’argumenter contre les multiples qualités d’un Porsche Macan. La déclinaison GTS ne fait qu’accentuer ce qu’il fait de mieux, sans néanmoins nuire à sa vocation première : celle de transporter quatre personnes, leurs bagages et, même, un petit bateau jusqu’au chalet les week-ends. Il s’agit d’un produit de luxe qui fait tout bien et qui, malgré ses temps d’accélération moins marqués que d’autres modèles comparables, procure à son propriétaire une expérience de conduite sans pareille.
En raison de l’excellent dossier de fiabilité du Macan dans toutes ses déclinaisons, il demeure un produit que nous recommandons sans hésiter.