Mon amour pour les VUS est plutôt faible. Je les trouve trop chers pour ce qu’ils offrent, et que trop de personnes les choisissent pour les mauvaises raisons.
J’ai toujours trouvé que les voitures offraient plus, et que l’amateur de conduite en moi ne pouvait pas pleinement apprécier le comportement des véhicules utilitaires sport sur le marché. Certes, ils ont de la vivacité et sont pratiques, mais il leur manque, la plupart du temps, l’épice qui me faire sourire et apprécier la recette.
Voilà que j’ai été berné lors de mon premier contact avec le Porsche Cayenne Turbo E-Hybrid. Ce VUS, monstrueusement puissant, m’a démontré que je pouvais m’amuser au volant d’un tel véhicule. Agile et bien assemblé, il m’a fait sourire, jusqu’au moment où j’ai vu la facture.
Une honte
Le Porsche Cayenne a connu un succès fulgurant en Amérique du Nord. Lancé au début des années 2000, le Cayenne a suscité néanmoins plusieurs réactions négatives chez les puristes de la marque qui le qualifiait de honte pour le constructeur de sportives légendaires.
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Pourtant, le Cayenne a rapidement conquis un large public grâce à son mélange de performances, de luxe et de polyvalence. Le marché nord-américain, particulièrement friand de VUS, a été un terreau fertile pour le Cayenne.
Il a d’ailleurs permis à Porsche de toucher une nouvelle clientèle et d’assurer la pérennité de la marque. Au fil des années, le Cayenne s’est amélioré et a offert des motorisations toujours plus puissantes et des technologies de plus en plus sophistiquées. Bon, le Cayenne n’est pas parfait non plus, il a été souvent pointé du doigt pour des problèmes de fiabilité notables et une carte d’entretien très coûteuse.
Il est, malgré tout, devenu un pilier des ventes de Porsche et a contribué à financer le développement de modèles plus sportifs. La variante actuelle du Cayenne, lancée en 2018, poursuit son bout de chemin en proposant des moutures hybrides plus diaboliques que jamais.
Trop sobre
J’ai mis à l’essai le Porsche Cayenne Turbo E-Hybrid 2024 lors d’un voyage en Europe, plus précisément en Allemagne, dans la région de Stuttgart, ville d’origine du constructeur. J’ai donc pu parcourir environ 500 kilomètres derrière le volant de la version la plus cossue du Cayenne.
L’une des premières choses que j’ai remarquées en prenant les clés du véhicule, c’est qu’il est très sobre, voire extrêmement sobre.
J’aime les produits subtils et qui ne crient pas à tout prix leur supériorité, mais ici, on parle vraiment d’une modestie très intense. Enlevez les étriers jaunes des freins en composite de céramique Porsche (option à 10 350 $) et vous n’auriez sans doute jamais deviné que la variante Turbo E-Hybrid est la plus performante du lot.
J’ai dû à quelques reprises lire la fiche du véhicule pour m’assurer que j’étais bien au volant de la bonne variante, mais heureusement, toutefois, visuellement, tout se tient. Les lignes, la couleur et les jantes de 22 pouces choisies en option (+ 1 680 $) rendaient le VUS chic. Bref, j’ai trouvé le Cayenne imposant, mais pas assez éclatant, compte tenu de la version que j’essayais.
Un cockpit digne de la marque
À l’intérieur, c’est tout à fait autre chose. Ma version d’essai était munie de sièges sport ventilés de couleur vert nocturne et de tons noir jais (+ 500 $). Une combinaison magnifique qui rendait l’expérience unique à bord, d’autant plus que certaines pièces étaient de couleur dorée.
Parlant des sièges, ils offrent un maintien et un confort royal. Comme les fauteuils sont accentués par le logo de Porsche dans l’appui-tête (+ 690 $) et de ceintures de couleur vert nocturne (+ 750 $), il est difficile de ne pas les trouver visuellement attrayants.
Le volant garni de Race-Tex, une texture douce et soyeuse, était accueillant en main ; et chaque élément que je touchais dans le cockpit me semblait de bonne qualité. Tout est solide, bien intégré et agréable à l’œil. L’habitacle est spacieux, on parle de 621 litres d’espace de rangement dans le coffre, ce qui demeure supérieur à l’Audi Q8, mais pas aussi convaincant que le BMW X5.
Je suis toutefois déçu de la chaine audio offerte de série dans le véhicule. De marque Bose, elle n’offre pas une expérience sonore envoûtante malgré ses 14 haut-parleurs, et au prix où l’on vend le Cayenne Turbo E-Hybrid, je crois que la chaine Burmester à 21 haut-parleurs aurait pu être offerte de série.
Accrochez-vous bien
Le Porsche Cayenne Turbo E-Hybrid 2024 est le Cayenne le plus puissant à ce jour. Il est mû par un moteur V8 biturbo de 4 litres et d’un moteur électrique alimenté par une batterie de 25,9 kilowattheures (21,8 utilisables). Cette quincaillerie, une fois combinée, promet une puissance de 729 chevaux et un couple de 701 livres-pieds et achemine le tout au 4 roues du véhicule par l’entremise d’une boîte de vitesses automatique à 8 rapports.
Cette énorme dose de puissance engage des accélérations de 0 à 100 kilomètres/heure en moins de 3,2 secondes et assure une vitesse de pointe à 295 kilomètres/heure. J’ai pu tester le véhicule sur l’Autobahn et, après avoir atteint les 260 kilomètres/heure, je peux vous affirmer sans aucun doute que le Cayenne Turbo E-Hybrid est bestial.
La sonorité du V8 rend l’expérience encore plus enivrante, mais, ce qui m’a le plus impressionné, c’est la capacité du véhicule de livrer sa puissance. Le VUS est bien planté, et je n’ai jamais eu l’impression d’être téméraire derrière le volant. Cette dose de sérénité est parfois alarmante, mais très agréable quand on enfonce l’accélérateur.
Ce qui est moins plaisant, c’est la consommation de carburant du VUS. En effet, au cours de mon petit voyage, j’ai obtenu une consommation moyenne de carburant de 15,7 litres/100 kilomètres. Certes, j’ai poussé la machine, mais je ne l’ai fait que sur une courte période. Je trouve donc que c’est élevé si l’on considère la moyenne de ma conduite.
J’ai d’ailleurs tenté d’utiliser le mode électrique le plus longtemps possible, et, après 54 kilomètres, le véhicule m’a averti que je n’avais plus suffisamment d’énergie à bord pour poursuivre ma route et a déployé le mode hybride pour la suite. Honnêtement, j’ai trouvé le tout plutôt convaincant, étant donné que j’ai piloté de manière dynamique le Cayenne Turbo E-Hybrid.
Collé à la route
Malgré ses 2 594 kilos, le Porsche Cayenne Turbo E-Hybrid m’a impressionné sur la route. Le VUS n’a pas bronché, et ce, peu importe l’intensité avec laquelle je le poussais. On peut dire merci à la superbe suspension pneumatique.
Cette dernière calibre au moindre mouvement le Cayenne pour le rendre parfaitement adapté à la situation. En courbe, le véhicule ne vacille pas, reste bien planté et est prêt à attaquer.
Grâce au châssis dynamique de Porsche (+ 4 090 $) et vous avez entre les mains un VUS qui ne laisse aucunement paraître son poids. Ajoutez à cela la direction aux 4 roues qui propulse le VUS hors des chemins sinueux et le Cayenne Turbo E-Hybrid est sans aucun doute l’un des VUS les plus vifs que j’ai pu conduire jusqu’à présent. Son équilibre est déconcertant, tout comme ses performances qui sont remarquables.
Outch!
Les éloges ont toutefois un frein majeur, son prix qui est tout aussi impressionnant. Ma variante, garnie de 41 150 $ d’options, affichait un prix de 249 024 $, y compris les frais de transport et de préparation. Outch!
Ajoutez à cela un carnet d’entretien qui sera à coup sûr coûteux, et vous avez entre les mains un VUS très cher. Je trouve ça tellement absurde, comme je vous l’expliquais d’entrée de jeu, les VUS sont habituellement trop chers pour ce qu’ils offrent.
Je vous disais aussi que le Porsche Cayenne Turbo E-Hybrid 2024 m’avait épaté derrière le volant, et c’est vrai. Le Cayenne est impressionnant, et son comportement routier est remarquable, mais à ce prix… imaginez la quantité de voitures que vous pourriez conduire!
Étant donné que le Porsche Cayenne est écoulé en faible volume, il n’est pas évalué par l’équipe de RPM.
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