La Porsche 911, c’est la mythique voiture sportive de Porsche qui en a fait rêver plus d’un depuis des décennies. Chaque génération du modèle est un peu plus technologique et performante, mais une chose demeure année après année, son style classique qui la rend rapidement reconnaissable. Porsche est aussi réputée pour deux autres stratégies bien connues : la première consiste à introduire à tour de rôle toutes les déclinaisons de la 911 lors de la sortie d’une nouvelle génération, le constructeur aime bien faire durer le plaisir ; la seconde stratégie de Porsche, c’est qu’elle vous oblige à piger dans le catalogue d’options afin d’obtenir un modèle décemment équipé et stylisé.
Il y a bien longtemps que je n’avais eu la chance de prendre le volant d’une Porsche 911 dans sa version la plus abordable. Pas de « S », pas de « 4 » seulement la mécanique de base transmettant sa puissance aux roues arrière. Prix de détail selon le document fourni, 111 000 $, ce qui est asse raisonnable pour une Porsche 911 compte tenu que plus de la moitié des version offertes actuellement sont vendu au-delà des 150 000$ incluant quatre à plus de 200 000$.
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Au premier regard, notre modèle d’essai n’avait rien de très éclatant, on comprend qu’il s’agit d’une version de base, il faut l’assumer. Même constat à bord, tout est très sobre, trop à mon avis pour une voiture qui a un tel prestige. Je remarque tout de même les sièges à motif bleutés qui apporte un peu de vie dans l’habitacle, probablement la seule option, à mon avis. Et non, en me plongeant dans le document du véhicule, il y a pour environ 30 000 $ d’options, ce qui porte le prix à 141 310 $. Du lot, des garnitures en aluminium à 1 440 $, l’éclairage d’ambiance à 1 030 $, les sièges sport électriques à 3 960 $, le volant multifonction à 370 $, les emblèmes Porsche embossés dans les appuie-têtes, encore 330 $, des jantes à 4 260 $ et j’en passe. C’est donc dire que, sans ces ajouts, notre modèle d’essai serait encore plus fade, j’aurais été bien curieux de voir le tout. C’est malheureusement ce que je reproche à Porsche, impossible de ne pas plonger à grands frais dans le catalogue des options pour obtenir une voiture décemment équipée, même chose si vous voulez un peu d’éclat. C’est pour ces raisons que les versions GTS sont bien souvent mes préférées ; elles offrent un bien meilleur équilibre à ce chapitre.
Cela étant dit, une fois qu’on accepte l’idée qu’il faudra dépenser beaucoup plus que le prix de base de la version qui nous attire, là où la 911 ne déçoit jamais, c’est au chapitre des performances. Peu de voitures sportives offrent un tel équilibre et une telle efficacité tout en demeurant extrêmement fiable.
La Porsche 911 est offerte dans sa huitième génération depuis l’an dernier, sous le nom de code 992. À bord, on l’a, bien entendu, modernisée. C’est bien visible dans le cas de l’instrumentation qui comporte un large compte-tours au centre flanqué de deux blocs numériques affichant ce que vous préférez. Nous avons bien aimé le nouvel écran tactile du système d’infodivertissement, il est bien en vue et accessible, il permet de contrôler du bout des doigts toutes les fonctions de base du véhicule. Si vous en avez assez d’entendre chanter le moteur, le système de sonorisation offre une très bonne qualité sonore, c’est beaucoup mieux qu’à l’époque.
Le seul élément qui renforce l’effet de voiture sportive, c’est la série de commandes à bascule qui permettent notamment de régler la fermeté de la suspension ou d’activer l’échappement sport pour hausser légèrement le niveau sonore. Le reste demeure très sobre, pas de pédalier métallisé, le volant gainé de cuir n’a rien de la présentation dynamique de celui de ses rivales, les deux blocs comprenant les commandes de la radio faisaient même partie des options. Malgré qu’on nous mentionne chez Porsche que la majeure partie de la clientèle aime la sobriété et n’apprécie pas le tape-à-l’œil, c’est simpliste, un peu trop pour une voiture de ce prix.
Sinon, nous apprécions la position de conduite ; les sièges enveloppants procurent un excellent maintien en conduite plus sportive, et les deux sièges arrière demeurent pratiques si vous devez y déposer de menus objets. Même si les ingénieurs ont rehaussé le dégagement à la tête, les sièges ne sont pas beaucoup plus accueillants pour les passagers et les amis ; les enfants y trouvent toujours leur compte pour une balade.
En termes de mécanique, la Porsche 911 ne déçoit jamais, et ce, également dans les versions de base. Heureusement, les performances ne sont jamais en option. De série, la Porsche 911 est équipée d’un moteur à 6 cylindres à plat biturbo de 3,0 litres qui développe une puissance de 379 chevaux et produit un couple de 331 livres-pieds. Pourquoi un moteur à plat ? Sa configuration plus compacte et, surtout, moins longue, permet d'avoir un centre de gravité bas, ce qui optimise les performances. Placé à l’arrière et très près du centre du véhicule, il procure aussi plus de stabilité et génère moins de vibrations. Personne n’oserait remettre en doute ce choix technologique.
La Porsche 911 s’est alourdie avec les années, la nouvelle transmission à double embrayage PDK à 8 rapports y est pour beaucoup, mais le constructeur a rehaussé l’utilisation de l’aluminium afin de réduire l’impact au maximum. Le constructeur nous avait annoncé la disponibilité d’une boîte de vitesses manuelle offerte en option et sans frais, elle n’est toujours pas au catalogue pour le moment.
Beaucoup de technologies ne sont pas offertes dans cette version de base. Il vous faut déverrouiller la Carrera S afin d’obtenir le système de suspension dynamique PASM, les roues arrière directionnelles et le Porsche Torque Vectoring Plus, notamment, offerts dans les versions à rouage intégral.
C’est quand on prend le volant qu’on oublie tous les petits désagréments d’une telle voiture sportive. Elle aime se faire pousser, et il est drôlement difficile de ne pas succomber à l’idée de laisser grimper les régimes pour sentir les accélérations et de prendre les virages à grande vitesse pour découvrir tout l’aplomb du véhicule. Personne ne pourra vous suivre dans les bretelles d’autoroute, là où la 911 démontre toute son agilité. Elle colle littéralement à la route, et sa direction ultra précise vous permet de la diriger du bout des doigts. Chaque élément au cœur de ses performances, les freins, la direction, la transmission, est le fruit d’un travail minutieux des ingénieurs qui réussissent à repousser les limites à chaque génération.
Les chiffres de puissance ne frappent peut-être pas l’imaginaire, mais la force de Porsche c’est l’équilibre, et cette mécanique convient parfaitement à la voiture. La puissance est linéaire, et l’on perçoit le couple dès les 1 900 tours/minute. Rien à redire non plus sur la transmission à double embrayage qui est d’une efficacité redoutable. Elle est rapide, jamais hésitante, et son rapport supplémentaire permet de réduire le régime à vitesse de croisière, ce qui abaisse la consommation de carburant.
L’impression de devoir piger du côté des options pour obtenir une voiture bien équipée et un peu plus éclatante semble plus présent que jamais avec cette nouvelle génération. C’est aussi ce que j’avais relaté lors du lancement de cette nouvelle 911. Il faut apprécier la sobriété, sinon, il faut se tourner du côté des versions GTS et GT3, ou du côté d’autres constructeurs de bolides sportifs.
Chose certaine, la Porsche 911 demeure à la hauteur en termes de performances, il faut avoir la chance de l’exploiter afin d’en découvrir toute la portée. Malgré tout, impossible de ne pas vous recommander la 911 pour ses qualités dynamiques et sa grande fiabilité. Peu de véhicules vous permettent de passer de la piste à la route aussi facilement.