Savoir qu’on prend le volant d’une Porsche, surtout un cabriolet et dans sa déclinaison GTS, est une garantie qu’on aura beaucoup de plaisir derrière le volant. Pour 2021, Porsche ajoute une couche en proposant le moteur de 4,0 litres de 394 chevaux.
Le roadster GTS dans sous forme actuelle est arrivé en 2018. Depuis, pas de changement significatif, à l’exception de la motorisation. Considérant le caractère du GTS, je pense que Porsche aurait pu aller un peu plus loin dans les distinctions face aux autres modèles 718 Boxster. Il faut presque faire le jeu des 7 erreurs pour voir une différence entre le modèle de base, le T, le S et le GTS 4.0.
Considérant la relative exclusivité du modèle, qu’on opte pour l’une ou l’autre des versions du Porsche 718 Boxster, elles demeurent toutes des exemples de design et de style. De plus, considérant que l’on peut littéralement se jeter dans le catalogue des options, on peut réellement personnaliser son véhicule. Il s’agit là de l’une des forces du constructeur, mais, évidemment, l’opération sera à grands frais si l’on veut être un peu trop distinctif.
Le 718 Boxster à l’essai se donnait des airs du Porsche 550 1955 de James Dean avec sa carrosserie de couleur craie et son intérieur en cuir noir et rouge bordeaux. L’effet était absolument parfait, d’autant plus qu’on ajoute des accents d’aluminium poli un peu partout et des surpiqûres agencées. En termes de style, difficile de prendre le 718 en défaut. Bien évidemment, la qualité de l’assemblage et des matériaux ne peut pas être critiquée.
Conçu pour la conduite, le 718 propose des sièges extrêmement enveloppants. D’ailleurs, ceux de la version à l’essai, les Sport Plus adaptatifs avec ensemble mémoire coûtaient 3 460 $. Avec leurs 18 réglages, impossible de ne pas y trouver la position idéale. L’un des points que j’aime des 718 est indéniablement l’aspect traditionnel des commandes et de certains accessoires. Par exemple, on retrouve toujours une instrumentation comportant un véritable compte-tours au centre. Petite touche de modernité, le cadran de droite est numérique et nous permet de jouer avec une variété de menus et d’obtenir l’information voulue.
À la console centrale, même approche avec plusieurs boutons physiques qui facilitent l’accès. En revanche, il faut souligner que leur taille est menue, et qu’on a avantage à être précis dans nos opérations. Étant l’incarnation même de la voiture sport, son aspect pratico-pratique est plutôt limité. Dans l’habitacle, les espaces de rangement sont inexistants, même les porte-gobelets rétractables devant le passager sont inusités et franchement mal intégrés. Pour ce qui est du volume des coffres, on jouit d’un maigre total de 270 litres : 150 à l’avant et 120 à l’arrière.
Porsche se veut probablement le fabricant d’automobiles qui produit les motorisations techniquement les plus pointues de l’industrie. Plus on monte dans la gamme des moteurs d’un modèle, plus c’est précis, plus c’est impressionnant. Parfait pour la vie de tous les jours ? Non. Et si l’on se laisse séduire par des week-ends en piste ? Là oui, on parle de perfection. L’ADN de Porsche brille sur le Circuit du Mont-Tremblant, pas sur la 20.
L’évolution du GTS est à contre-courant. Habituellement, on voit une réduction de la cylindrée, mais pas avec le 4.0. En 2018, nous avions un 4-cylindres turbocompressé de 2,5 litres ; nous voilà maintenant avec un 6-cylindres à plat de 4,0 litres. On passe de 365 à 394 chevaux. Ce qui attire le plus les puristes de performance, c’est qu’il est atmosphérique, pas de turbo. Cependant, pour exploiter les 317 livres-pieds de couple, on doit monter en régime. Ce moteur s’exprime et chante réellement dans les 5 000 tours/minute. Considérant le fait qu’il s’agit d’un 6-cylindres, du démarrage à 3 000 tours/minute, sa sonorité n’est pas particulièrement musicale. Je dirais même que c’est rugueux.
En matière de boîte de vitesses, l’automatique à 7 rapports, même si elle demeure l’une des meilleures boîtes robotisées sur le marché, j’aurais préféré et de loin la manuelle à 6 rapports. Il y a bien des leviers de sélection au volant, mais ce n’est rien en comparaison de la conduite d’une Porsche manuelle.
Quand on écrit sur le comportement routier d’une Porsche, on doit sortir le dictionnaire des superlatifs. Comme tout le monde, j’adore conduire une Porsche. Personnellement, je préfère même la conduite des 718 à celle des 911. Je considère que les 911 sont maintenant trop grosses pour conserver leur agilité d’antan. Plus légères, plus agiles, les 718 sont de petites merveilles sur la route. La direction se veut d’une précision chirurgicale. Le moindre mouvement à la direction oriente le nez comme un requin sur une goutte de sang.
Étant une voiture très basse avec un empattement long et des voies larges, le GTS colle littéralement au sol. L’apport des suspensions PASM (Porsche Active Suspensions Management) réduit la hauteur de 20 millimètres et module constamment la fermeté des amortisseurs. En virage, elles se jouent des lois de la physique. Il n’y a aucun tangage, aucun roulis. Le fait que le moteur soit placé en position centrale permet également plus de stabilité qu’une 911 à moteur arrière. Peu de voitures offrent un comportement aussi irréprochable en conduite dynamique.
Cette voiture est l’incarnation même de la sportivité à l’allemande. Fait encore plus agréable, malgré la présence de près de 400 chevaux et l’excitation constante derrière son volant, la consommation de carburant demeure franchement décente avec une moyenne de 9,0 litres/100 kilomètres.
Est-ce que nous vous recommandons le GTS 4.0 ? TELLEMENT. Historiquement, la fiabilité des motorisations Porsche ne pose aucun problème. On connaît l’héritage de la piste et les tests d’endurance auxquels ces mécaniques sont soumises avant leur commercialisation. Oui au GTS 4.0, ma version à l’essai affichait un prix de 119 300 $ (prix de base de 99 100 $). Pourquoi ne pas aller chercher une pièce de collection avec l’édition spéciale Boxster 25 ans pour 10 000 $ de plus à 109 900 $. Ce dernier, soulignant les 25 ans de la mise en marché du Boxster, offre plus d’équipement de série, vient avec le même moteur et, surtout, avec sa production limitée, sa dépréciation sera plus lente. Avec ses roues or, elle fera encore plus tourner les têtes.