Pour moi, l’an 2000 marquait la fin de mon parcours à l’école secondaire, la célébration de mes 17 ans et l’obtention de mon permis de conduire. C’est également durant cette année modèle que Nissan introduisait une Sentra de 5e génération. Passionné de voiture même à l’époque, j’étais resté accroché à une publicité du constructeur affirmant que sa nouvelle Sentra redéfinissait la catégorie des voitures compactes, en offrait plus aux consommateurs pour le prix payé et l’équipait de technologies normalement non offertes dans le segment.
Quelques mois plus tard, la mère d’un ami avait acheté une Sentra. Je me souviens d’avoir en effet remarqué que cette petite voiture était beaucoup plus mature que ses concurrentes, plus spacieuses et nettement mieux équipées.
Me voici 23 ans plus tard derrière le volant d’une Nissan Versa, qui a aujourd’hui le titre de la voiture la moins chère du constructeur. Ironiquement, après avoir passé une semaine entière à ses côtés, elle a invoqué en moi exactement les mêmes sensations que son ancêtre.
Le modèle « sport »
L’année modèle 2023 a apporté quelques nouveautés à la Versa, comme la grille de calandre V-Motion du constructeur, des parties avant et arrière légèrement redessinées et le nouvel écusson du constructeur. La Versa SR est celle qui réside au sommet de la gamme. C’est aussi elle qui s’affiche comme la version la plus « sportive » des trois versions proposées.
Bon, la sportivité est seulement esthétique. On reconnaît surtout une Versa SR des autres versions par ses jantes de 17 pouces exclusives au modèle, son subtil becquet sur le coffre, ses rétroviseurs et sa grille de calandre noirs et ses phares à DEL. Il y a aussi un écusson SR rouge dans la grille ainsi qu’une couleur supplémentaire livrable en option, soit le gris ciel nacré d’une valeur de 300 $.
Comme elle est l’une des dernières sous-compactes sur le marché avec comme seule concurrente la Kia Rio et la seule berline dans ce segment, la Versa demeure un produit abordable dans ce monde où tout coûte cher. De base, une Versa S ne coûte que 21 548 $, y compris les frais de transport et de préparation de 1 750 $. La SR, telle que vous l’apercevez à l’écran, plafonne à un prix tout aussi abordable de 24 548 $ avant options.
Spacieuse et bien équipée
Tout comme sa principale concurrente sud-coréenne, la Nissan Versa ne nous pénalise jamais d’avoir acheté une voiture abordable. Même que cette auto m’a rapidement fait réaliser à quel point le segment des sous-compactes a évolué.
Par exemple, malgré sa petite taille, l’ouverture de la portière avant est grande, et l’accès à bord n’est aucunement pénible, même pour les conducteurs de grand gabarit. J’ai également bien aimé la position de conduite, les réglages du siège du conducteur et la visibilité périphérique. À ma grande surprise, j’ai noté une qualité de finition plus qu’acceptable pour l’échelle de prix. Le volant à un beau design et une bonne prise en main, et les surpiqûres et les finitions rouges dans l’habitacle d’une SR lui confèrent vraiment cette impression de conduire un modèle spécial.
L’instrumentation d’une Versa adopte une approche semi-analogique, semi-numérique. En fait, si le compteur de vitesse est analogique, toute la partie de gauche est numérique, ce qui permet de naviguer dans les divers menus et d’afficher l’information de notre choix. À ce compte, tout fonctionne avec fluidité grâce aux commandes au volant. Je ne peux toutefois pas en dire autant du système multimédia dont l’interface graphique est désuète, aucunement conviviale et lente à réagir. Pour une raison qui m’échappe, toutes tentatives de connecter mon téléphone à Android Auto avec fil ont échoué.
J’ai cependant apprécié les espaces de rangement dans cette petite voiture. En plus de la petite console centrale, chaque portière contient de grandes poches de rangement. Le plateau de recharge sans fil par induction m’a surpris pour une voiture de cette catégorie ; il est bien positionné devant le levier de vitesses. L’avant d’une Versa compte pas moins de 3 connexions USB et une prise d’alimentation à 12 volts. Ça, c’est pratique!
L’accès à l’arrière s’effectue tout aussi aisément qu’à l’avant et, honnêtement, le dégagement pour les jambes est juste à point, même si le siège avant est réglé pour une grande personne. J’ai toutefois déchanté quand ma tête a cogné le plafond. En effet, le dégagement pour la tête à l’arrière de cette berline sera problématique si vous êtes grand. Toutefois, j’ai eu d’autres belles surprises à l’arrière en matière de rangement : un porte-gobelet dans chaque portière et une autre connexion USB!
Le coffre d’une Versa peut loger jusqu’à 424 litres d’espace de chargement. C’est énorme pour une voiture sous-compacte. En fait, la Versa dispose d’un coffre plus volumineux que certaines berlines compactes, la Toyota Corolla (371 litres), notamment.
Mécanique familière et fiable
Même dans sa version SR, la Versa ne propose absolument rien de réellement performant. Du moins, pas plus que les autres versions. Dans les faits, il s’agit ici d’une véritable voiture sous-compacte, c’est-à-dire que sa mécanique est simple, frugale et éprouvée.
Toutes les Versa sont donc mues par un moteur à 4 cylindres de 1,6 litre qu’on connaît très bien chez Nissan. Il développe une puissance de 122 chevaux et produit un couple de 114 livres-pieds. Dans le cas de la SR, ce moteur achemine sa puissance et son couple aux roues avant par l’entremise d’une transmission à variation continue (CVT).
Performances anémiques, consommation d’essence médiocre
Il suffit de rouler quelques kilomètres dans une Versa SR pour réaliser qu’il ne s’agit aucunement d’une voiture sportive. Même que j’ai eu un peu plus de plaisir au volant d’un Kia Niro. Bref, il n’y a absolument rien d’enivrant dans la conduite de cette auto.
Son petit moteur livre la marchandise comme il se doit, sans toutefois surpasser les attentes. C’est un moteur, et ça s’arrête pas mal là. Il n’y a aucun moment où il performe mieux ou pire. Ce moteur n’aime tout simplement pas qu’on le dérange.
On se retrouve néanmoins avec une sous-compacte qui n’éprouve aucune difficulté à dépasser ni monter les côtes, mais toute tentative de la faire aller un peu plus vite viendra avec une sonorité désagréable dans l’habitacle. Cette mécanique râle dès qu’on la sollicite en raison de sa petite cylindrée et de sa CVT. C’est assez désagréable.
Cela étant dit, la Versa m’a tout de même séduit par sa maturité, l’insonorisation de son habitacle (pour le prix payé) et sa tenue de route somme toute agréable. Jamais on n’a l’impression de conduire une voiture de ce calibre. Au contraire, par moment, j’oubliais que j’étais au volant d’une Versa, je me croyais plutôt dans une Sentra. Voilà à quel point Nissan rehausse les attentes avec sa petite auto.
Hélas, malgré sa petite motorisation, la Versa ne s’est pas montrée très économique en carburant durant mon essai. À vrai dire, bien qu’une moyenne de 7,2 litres/100 kilomètres demeure bien, on réalise à quel point on peut faire mieux au volant d’un modèle compact hybride comme une Elantra ou une Corolla.
Toujours recommandable
Il y aura toujours de la place pour les voitures abordables et fiables, et ça, Nissan le comprend. Avec la Versa, le constructeur nous démontre non seulement qu’il continue de comprendre les réalités financières des familles de la classe moyenne, mais qu’il sait encore injecter un bon rapport qualité/prix dans un modèle abordable.
La Versa est une voiture fiable et peu coûteuse en entretien. Voilà pourquoi nous pouvons continuer de la recommander.
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