La Nissan Versa en configuration berline a fait un retour inattendu sur le marché canadien en 2021. Alors que j’avais des craintes qu’elle soit aussi mauvaise que la version de 2012 à 2014, elle m’a étonné au point de me demander si la Versa ne représente pas une meilleure valeur que la Sentra.
Chérie, j’ai réduit l’Altima, puis la Sentra et nous voilà avec la Versa. La similitude entre ces trois berlines est telle que l’avant est presque identique. Nissan est sur une bonne lancée avec sa philosophie stylistique « V-Motion », mais l’inspiration commence à manquer. Cela ne veut pas dire que la Versa n’est pas une jolie berline, bien au contraire, cette approche lui donne des airs un peu plus haut de gamme.
-
À LIRE AUSSI : Véhicules d’occasion : Nissan Sentra de 2013 à 2019
-
À LIRE AUSSI : La Nissan Sentra 2014 est-elle un bon achat?
Les proportions sont intéressantes avec le capot court devant le pare-brise fortement incliné. L’habitacle s’étire avec un effet prononcé en raison de l’imitation du toit flottant au pilier C. Aux roues, la version SR à l’essai jouissait de jantes de 17 pouces. La SV obtient également des jantes, mais de 16 pouces. Avec la S de base, c’est plus triste avec des roues en acier de 15 pouces recouvertes d’enjoliveurs. Pour ce qui est de l’arrière, on suit la même approche qu’à l’avant avec des traits similaires aux autres berlines de la famille. Dans l’ensemble, le design montre un beau dynamisme. À la qualité de l’assemblage, la Versa se trouve dans la norme, mais pour la peinture, elle est passablement plus mince que la moyenne de l’industrie.
Comme c’est le cas pour le Kicks, j’aime beaucoup l’approche sympathique, presque juvénile dans la présentation intérieure des modèles d’entrée de gamme chez Nissan. La SR offre des caractéristiques fort intéressantes comme une instrumentation partiellement numérique et un écran multimédia de 7 pouces avec Apple CarPlay et Android Auto. Ce dernier accessoire est offert de série à partir de la SV. Toujours avec la SR, l’habillage de la planche de bord est partiellement fait de cuir avec des surpiqûre réelles contrastantes. C’est une petite touche de raffinement que je trouve intéressante. Petite déception, toutefois : la climatisation n’a qu’une seule zone pour l’ensemble de l’habitacle.
Le confort général se montre tout à fait correct pour le segment, mais je souligne la très bonne visibilité périphérique à bord. On y va même de sièges chauffants de série à l’avant. De plus, dès la SV, les rétroviseurs sont aussi chauffants. À l’arrière, les dégagements sont étonnamment amples pour tous les gabarits. En revanche, il n’y a aucun accessoire pour agrémenter l’expérience. Au coffre, on parle d’un volume généreux de 425 litres, soit 20 de plus que la Sentra et la Maxima… ses grandes sœurs !
Il n’y a pas de surprise avec la motorisation de la Versa. On se contente de la simplicité, et ce n’est pas une tare. Sous le capot, on trouve un 4-cylindres atmosphérique de 1,6 litre qui développe une puissance de 122 chevaux et produit un couple de 114 livres-pieds. Évidemment, le tout passe par une transmission à variation continue (CVT) et la traction. Seule la version de base S est livrable avec une manuelle à 5 rapports. Il s’agit là d’une caractéristique que j’aimerais voir dans le reste de la gamme de la Versa.
La mission de la Versa est d’être un moyen de transport efficace et sans artifice. C’est à peu près le résultat qu’on obtient. La direction offre certainement un comportement satisfaisant et une précision agréable en raison de la simplicité de sa conception. Les suspensions nous accordent un bon confort sans tomber dans le dynamisme en virage. Les freins font bien le travail, mais là encore, leur simplicité fait que l’endurance risque fort de s’essouffler si l’on multiplie des freinages agressifs.
La puissance du moteur se montre tout à fait décente, mais ce petit 4-cylindres grogne. On doit cette réalité à deux causes principales : l’insonorisation et la gestion de la CVT. Cette dernière, aux sensations très élastiques, a pour seul objectif de réduire la consommation de carburant. Dès qu’on joue de l’accélérateur, même modérément, elle se fait entendre. Au compte, j’ai obtenu une moyenne de 6,4 litres/100 kilomètres. Ce n’est pas mauvais, mais j’espérais légèrement mieux.
Considérant le fait que le segment au grand complet n’existe à peu près plus, il est étonnant que Nissan ait réintroduit la Versa l’an dernier. Je suppose qu’on a vu une occasion d’affaires que les autres ne voyaient plus. Stratégie ou pas, cette Versa réussit très bien sa mission. En fait, ce qui la plombe, c’est son prix. De 18 238 à 22 783 $, elle est directement dans les tales de la Sentra qui, elle, va de 20 983 à 28 783 $. Même si, d’un point de vue rationnel, la Sentra semble un meilleur rapport qualité/prix, je pense que la Versa mérite d’être considérée et ainsi sauver quelques centaines de dollars. Compte tenu de sa simplicité et de sa parenté avec le Kicks, qui a démontré sa fiabilité, nous la recommandons.