La bataille est plus que féroce chez les VUS compacts, tous tentant d’accaparer une part importante de l’un de plus actifs et lucratifs segments. Le Nissan Rogue n’a jamais eu tout ce qu’il faut pour prétendre faire partie de l’élite de la catégorie. Mais, moussé par des incitatifs financiers généreux et un bon support marketing, l’une des forces de Nissan, il a tout de même réussi à ravir le 4e rang des ventes de sa catégorie au Canada en 2020. Entièrement remanié, le Nissan Rogue 2021 est nettement supérieur et, cette fois, il pourrait bien se hisser sur le podium.
Les bases du Nissan Rogue 2021 ont entièrement été revues ; on a presque tout jeté de l’ancienne génération, personne n’en sera déçu. Il hérite d’une nouvelle plateforme qui lui est exclusive pour le moment et, contrairement à la tendance qui veut que les modèles soient toujours plus imposants, le Nissan Rogue 2021 est un peu plus compact, surtout en longueur.
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Il est aussi plus bas, ce qui change ses proportions et lui apporte un style plus dynamique. Je dois avouer que son nouveau design m’a rapidement fait bonne impression, surtout qu’il s’agissait de la version Platinum, la mieux habillée. Son apparence est plus sophistiquée, on a l’impression d’être au volant d’un Rogue beaucoup plus haut de gamme que par le passé. Ses lignes sont aussi moins génériques et, surtout, malgré des traits de famille bien visibles, il se démarque maintenant des autres VUS du constructeur, une excellente chose.
La plus grande amélioration se trouve dans l’habitacle. Oubliez l’aménagement d’apparence bon marché des anciennes générations, Nissan a rectifié le tir et s’est mise à la page par rapport à ses principaux concurrents. L’attention aux détails et la qualité d’assemblage sont en hausse, la sensation de qualité est maintenant supérieure à ce qu’on trouve à bord du Honda CR-V, en ligne avec le Toyota RAV4 sans toutefois dépasser le Mazda CX-5.
Juste à voir les photos de l’habitacle de notre modèle d’essai, on perçoit rapidement la différence avec l’aménagent en cuir deux tons de notre modèle d’essai. Le volant sport est stylisé et procure une bonne prise en main, les matériaux souples aux points de contact apportent une belle touche tout comme les surpiqûres des sièges et du tableau de bord. Le système d’infodivertissement est simple et efficace ; j’aime bien le mélange de commandes numériques et classiques, notamment dans le cas de la commande du volume.
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Le Rogue a toujours été reconnu pour son bon niveau d’équipement, Nissan en rajoute dans le cas de cette génération avec la disponibilité d’une banquette chauffante à l’arrière et d’un affichage tête haute de 10 pouces pour le conducteur, notamment. Trois versions sont offertes cette année : S, SV et Platinum. La bonne nouvelle, c’est que la version de base S offre un niveau d’équipement plus que décent, le Rogue SV en offre plus, notamment des jantes de 18 pouces et un toit panoramique, un bouton de démarrage intelligent et un démarreur à distance - que j’ai bien apprécié lors de mon essai - mais rien d’essentiel qui nous force à aller vers la SV.
Pas de grande décision au chapitre mécanique, on n’a droit à un seul moteur et à une seule transmission, une faiblesse par rapport à des rivaux qui offrent plus de variété, surtout avec des versions électriques et hybrides. Le véritable choix, c’est le rouage ; nous vous recommandons fortement la transmission intégrale, de série dans la version Platinum, même s’il faut débourser environ 2 300 $ de plus pour l’obtenir.
Le Nissan Rogue 2021 compte à nouveau sur un 4-cylindres de 2,5 litres à aspiration naturelle, mais les ingénieurs l’ont révisé en ajoutant l’injection directe de carburant, ce qui hausse légèrement sa puissance. Il développe une puissance de 181 chevaux, 11 chevaux de plus ; ce n’est pas énorme, mais ça rend le Rogue un peu plus compétitif. Le couple est aussi en hausse de 6 livres-pieds, passant à 181 au total.
L’amélioration est aussi perceptible au volant. La conduite du Rogue est maintenant plus engageante grâce à une direction plus communicative et moins floue à vitesse de croisière. Les ingénieurs ont aussi raffermi les suspensions, j’ai rapidement senti l’aplomb supplémentaire en prenant quelques bretelles d’autoroute plus prononcées. Une fois de plus, on n’a pas tout le plaisir de conduire d’un Mazda CX-5, mais le Rogue fait beaucoup mieux que par le passé.
Nissan est de retour avec sa transmission à variation continue (CVT) qui continue de faire jaser. À sa défense, on retrouve bien pire comme comportement du côté des CVT de la concurrence ; Nissan a amélioré sa programmation, ce qui en fait sans doute l’une des plus efficaces. Malgré tout, le Rogue marquerait certainement des points supplémentaires s’il disposait d’une boîte de vitesses automatique classique ; rien n’y fait, elles sont toujours plus agréables. Qui plus est, la consommation de carburant n’a pas été à la hauteur de sa justification, j’ai obtenu une moyenne frisant les 10 litres/100 kilomètres, ce qui n’est pas phénoménal.
La nouvelle plateforme est aussi plus ferme, les vibrations sont réduites au minimum. On sent le véhicule plus solide, c’est même notable ; quand on ferme les portes, la sonorité est beaucoup moins creuse.
Je dois avouer que j’ai été agréablement surpris par le nouveau Nissan Rogue 2021. Cette fois, la recette semble complète, et le modèle a tous les attraits pour s’extirper du milieu de peloton et faire partie de l’élite de la catégorie. Nissan étant toujours très agressive avec ses incitatifs financiers, le Rogue pourrait même convaincre certains acheteurs de Toyota RAV4 et de Honda CR-V. Puisque c’est une nouvelle génération du Rogue, on vous suggère d’attendre un an avant d’en faire l’acquisition. Voyez également ce que mon collègue Samuel Lessard en a dit lors de son premier contact.