Chez Nissan, la remplacée est la Quest et le remplaçant est le Pathfinder.
Jadis présenté comme un baroudeur au même titre que le Toyota 4Runner, le Pathfinder de dernière génération n’a plus de commune mesure avec ses ancêtres. Ce changement lui a fait le plus grand bien en 2013 lorsqu’il est arrivé sur le marché. Il était plus convivial, plus agréable et plus économe que le véhicule qu’il remplaçait. Même si ses qualités demeurent, force est de constater que les rides et les pattes d’oies sont de plus en plus prononcées alors qu’il en est à sa sixième année sur le marché.
D’un point de vue stylistique, le coup de crayon dont il a bénéficié en 2017 lui a fait le plus grand bien. Les phares au design plus complexe et la grille de calandre harmonisée avec les autres VUS de la gamme Nissan lui donnent un look franchement réussi. La partie arrière n’a pas beaucoup changé, mais elle demeure dans le ton. Simple et efficace.
Commençons par le pot. Lorsqu’on monte à bord du Pathfinder, on fait un retour en 2013. Non pas en raison du look, qui demeure très joli, mais bien en raison de la présentation graphique et de la convivialité du système d’infodivertissement. Une armée de boutons sert à contrôler cet écran qui est également tactile, complexifiant ainsi une tâche simple comme changer de chaîne de radio. Une touche de modernisme serait la bienvenue de ce côté. Aussi, l’arrangement du tableau de bord avec les commandes de climatisation tout au bas demanderait à être retravaillé dans le but d’améliorer l’ergonomie.
Poursuivons avec les fleurs. L’accès à bord est facile, notamment en raison du dégagement automatique du siège et du volant. Parlant de sièges, ils sont confortables et ne disposent pas d’un grand support latéral, particulièrement pour les jambes. La qualité de finition est bonne, l’assemblage aussi même si les plastiques sont rigides. Une amélioration par rapport à 2013.
Passons à l’arrière où l’espace abonde et où l’accès à la troisième banquette est facilité par un ingénieux système de basculement du siège de deuxième rangée permettant de créer un passage malgré la présence d’un siège d’appoint. Bien pensé. Les banquettes sont toutefois un peu trop basses pour les adultes.
Qui dit produit Nissan avec moteur V6 dit presqu’inévitablement VQ35. Ce nom de code désigne le moteur V6 3,5 litres si bien connu chez le constructeur japonais. En 2017, la puissance a été majorée à 284 chevaux et le couple est passé à 259 livres-pied, notamment en raison de l’ajout de l’injection directe et du renouvellement de certaines pièces internes.
Comme c’est souvent le cas chez Nissan, le moteur du Pathfinder est accouplé à une boîte automatique CVT. Celle-ci est munie d’un mode remorquage et d’un bouton pour désactiver la surmultiplication en cas de besoin. Le modèle d’essai est équipé du système de traction intégrale muni de trois modes de fonctionnement : traction, automatique ou verrouillé. En ce sens, il est possible de sélectionner le fonctionnement afin de maximiser l’économie d’essence ou l’adhérence. En termes de capacité, le Pathfinder peut remorquer 6 000 livres, ce qui surpasse la plupart de ses concurrents.
La combinaison moteur/transmission du Pathfinder constitue réellement un de ses points forts. Premièrement, le moteur est vif et la puissance est très bien adaptée à un véhicule à vocation familiale. Il est bien épaulé pas la boîte CVT qui fait un excellent boulot. En conduite coulée, elle demeure douce et permet au moteur de demeurer dans la bonne plage de puissance. En revanche, lorsqu’on écrase le champignon, elle se réveille et simule des rapports pour donner une sensation plus naturelle au conducteur. Bref, un combo très agréable.
Très pantouflard, le Path est plutôt à l’aise quand on le conduit de façon posée. Premièrement, la direction est déconnectée de la route et surassistée, ce qui n’incite pas à la conduite sportive, pas plus d’ailleurs que la suspension molle et l’effet de couple en forte accélération.
Mais vous savez quoi ? C’est très bien ainsi. On passe un moment calme au volant de ce pachyderme avec la suspension qui absorbe bien les aspérités de la route, le bon confort de roulement et l’espace abondant. Mais n’espérez pas vous faire lever le poil sur les bras avec le Pathfinder. On regrette cependant le manque d’insonorisation.
De plus, la semaine d’essai en condition urbaine et hivernale s’est soldée avec une moyenne de consommation de 12,6 litres/100 km, ce qui est correct pour le segment.
En version Platinum, le Pathfinder se détaille 48 995 $, ce qui représente une économie d’environ 3 000 à 5 000 $ en comparaison avec le Honda Pilot, le Volkswagen Atlas et le Chevrolet Traverse équipée de façon semblable. La version de base S à traction démarre à 32 998 $, ce qui en fait un des VUS intermédiaires le moins cher actuellement offert sur le marché.
N’était-il pas question de compromis plus tôt ? Dans le cas du Pathfinder, le compromis se fait non seulement par rapport aux fourgonnettes (comme tous ses concurrents d’ailleurs), mais il se fait également par rapport à ses rivaux. On paie moins cher mais on obtient un produit plus vieux dont l’ergonomie est moins bien étudiée que ses comparses et dont l’ennui au volant est notable. Est-ce que ça nuit à ses qualités ? Pas du tout.