Nissan Frontier Hardbody 2024 : un vrai petit camion

Les camionnettes intermédiaires sont devenues, à mon humble avis, un peu excessives au cours des dernières années, plus particulièrement en termes de prix et d’équipement. Ces camionnettes, qui étaient autrefois l’option économique des travailleurs, sont maintenant des machines capables de repousser les limites de la conduite hors route et du luxe.

Entre vous et moi, je trouve que cette nouvelle mission ne leur colle pas très bien à la peau, et que l’objectif de base est complètement effacé. Les camionnettes, pour la plupart, ont maintenant de minuscules caisses à l’arrière, n’ont plus une aussi bonne capacité de remorquage qu’auparavant et sont si chères que de choisir une camionnette pleine grandeur devient plus logique la plupart du temps. Ceux qui, comme moi, préfèrent les camionnettes intermédiaires dans une formule plus conservatrice sont, la plupart du temps, déçus des options sur le marché. Il existe toutefois encore une alternative efficace pour répondre à ce besoin, et c’est le Nissan Frontier Hardbody 2024. Capable, mais rudimentaire, le Nissan Frontier Hardbody 2024 effectue bien le travail, bien que tout ne soit pas parfait.

Une longue carrière

Lancé en 2005, le Nissan Frontier, de 3e génération, a marqué l’industrie par son côté conservateur. Pendant 16 ans, cette camionnette intermédiaire, bâtie sur la plateforme F-Alpha, a roulé sa bosse sans changements majeurs.

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Au cours de son cycle de vie, le Frontier a bénéficié d’une mise à jour en 2009, a modernisé son design et enrichi ses équipements. Avec plus de 50 000 exemplaires vendus au Canada, ce modèle s’est imposé sur le marché des camionnettes intermédiaires, mais n’a jamais réussi à battre les ténors du groupe comme le Toyota Tacoma.

C’est en 2022 qu’une 4e génération a enfin été dévoilée, et cette dernière a aidé le produit à revenir dans la course. Mieux ficelé, le Nissan Frontier arrivait aussi avec une nouvelle mécanique plutôt convaincante.

Une gamme étoffée

D’entrée de jeu, le Frontier arrive en variante à cabine double SV qui permet à 5 personnes de prendre place à bord. Il est possible ensuite de choisir la déclinaison SL qui augmente l’équipement général, ou la variante Harbody, comme celle que j’avais à l’essai, qui change l’apparence et garnit le Frontier d’équipements destinés à la conduite hors route comme des plaques de protection sous le véhicule.

Il faut noter que, pour les 3 variantes, la caisse est d’une longueur de 1 845 millimètres (6 pieds). Il est possible de choisir une version plus aventurière, greffée d’amortisseurs exclusifs et de pneus tout-terrains PRO-4X. Décliné en version standard ou de luxe, le Frontier PRO-4X perd en longueur de caisse (1 495,5 millimètres/5 pieds), mais gagne en garde au sol (219,6 millimètres vs 195,7 millimètres pour les autres variantes).

Une édition Hardbody qui me plait

Le Nissan Frontier Hardbody 2024 se distingue des autres grâce à un style vraiment unique. Il rappelle les origines du véhicule qui remontent aux années 80 ; le Frontier Hardbody a droit à des roues de 17 pouces, héritage que j’ai trouvé très joli.

Le véhicule hérite aussi de pneus tout-terrains, de pare-chocs avant et arrière de couleur noir et d’une applique de vinyle noir qui rappelle la camionnette des années 80 sur la porte de la caisse.

Peint en rouge alerte, j’ai vraiment trouvé que le Frontier Hardbody avait un style intéressant. Il se démarquait dans le paysage, faisait un beau rappel à son passé et respirait la robustesse. J’ai aussi adoré que Nissan conserve des phares halogènes aux lieux des DEL, je trouve que c’est « old school », et joliment agencé au reste du véhicule.

Une cabine classique

Bien que la nouvelle génération du Nissan Frontier est mieux assemblée et technologiquement plus avancée qu’auparavant, l’expérience à l’intérieur est plutôt conservatrice. Il n’y a pas de feux d’artifice ou d’élément qui impressionne.

Je dois avouer que j’ai adoré ça. Je peux sembler confus dans mes propos, mais j’aime les choses simples et. parfois, trop vouloir en faire n’est pas synonyme de succès. L’écran d’infodivertissement, d’une dimension de 8 pouces, n’est pas gros, et n’est pas non plus impressionnant en termes d’affichage, mais tout y est. Android Auto et Apple Carplay sont offerts de série, la navigation est simple et d’utilisation intuitive ; au fil d’arrivée, l’expérience n’est pas désagréable.

Même chose pour les sièges qui offrent un bon maintien, sans être climatisés ou garnis de réglages très diversifiés. Tout est bien assemblé dans l’habitacle, le volant tient bien en main, il y a beaucoup de boutons physiques, bref, c’est un espace simplet, mais efficace. J’aurais toutefois aimé que l’espace pour les occupants à l’arrière soit plus généreux, car c’est plutôt limité à ce chapitre.

Il faut que je note que la chaîne audio à 4 haut-parleurs est définitivement dépassée, et bien que j’aime les choses simples, je crois que Nissan aurait pu mettre une chaîne plus efficace de série. Il est possible de choisir, en option, une chaîne de la marque Fender à 10 haut-parleurs, mais cette dernière est réservée qu’aux variantes les plus cossues, dommage.

Un moteur fiable

L’une des forces du Nissan Frontier Hardbody, c’est son moteur V6 de 3,8 litres. Ce dernier, qui n’est pas turbocompressé, promet une puissance de 310 chevaux et un couple de 281 livres-pieds. Jumelé à une boîte de vitesses automatique à 9 rapports, le Frontier 2024 est plutôt puissant.

Il promet d’ailleurs 2 821 kilos (6 220 livres) en termes de capacité de remorquage, ce qui est plus élevé de série que le Ford Ranger qui promet 2 494 kilos (5 500 livres). Bon, une fois muni de l’ensemble remorquage, le Ranger bat le Frontier grâce à sa capacité de 3 400 kilos (7 500 livres), mais le Frontier ne s’en sort pas si mal si l’on considère qu’aucune option ne doit être ajoutée pour atteindre cette capacité. Il propose aussi, et d’entrée de jeu, une charge utile de 499 kilos (1 100 livres).

L’édition Hardbody, tout comme l’ensemble de la gamme, a droit à un système 4x4 compétent. J’ai d’ailleurs pu le tester sur des chemins plus difficiles, et franchement, le Frontier est capable d’en prendre. Il n’y a d’ailleurs pas de modes de conduite à n’en plus finir comme dans le Ford Ranger ou le Chevrolet Colorado, on reste plutôt conservateur ici. Il est possible de sélectionner, via un sélecteur physique, le rouage propulsion, 4 roues motrices, gamme haute et basse, et c’est tout. Honnêtement, j’ai trouvé ça amplement suffisant pour une conduite quotidienne.

Conduite adéquate

Sur la route, le Frontier est confortable et sans sautillement. Malgré l’utilisation d’un pont rigide et de lames à l’arrière, le Frontier semble bien ancré sur la route. Le sentiment « camion » se fait toujours sentir, mais il n’est pas pour autant inconfortable.

La puissance du V6 est présente, les reprises sont bonnes, et la sonorité du moteur est agréable. La boîte automatique, quoique parfois à la recherche de la bonne vitesse, fait un bon travail somme toute. Le freinage est aussi adéquat. Le véhicule plonge vers l’avant lors d’un freinage brusque, mais la force y est, et j’ai senti que le véhicule mordait bien.

J’ai essayé le véhicule sur la route, et, après 2 semaines en conduite mixte entre la ville et la route, j’ai enregistré une consommation moyenne de 9,2 litres aux 100 kilomètres. Je trouve ça bien, considérant le fait que 310 chevaux sont à notre disposition.

Tout est là

Je ressors donc de mon essai avec le Nissan Frontier Hardbody 2024 plutôt convaincu. Certes, il n’est pas le plus avancé technologiquement ni le plus ingénieux, mais tout y est. Il est capable de remorquer pour répondre à la plupart des besoins, il est efficace en conduite hors route et possède un groupe motopropulseur voué à être fiable. La puissance aussi est plutôt convaincante derrière le volant, et j’ai trouvé que l’équipement de ma version d’essai était suffisant.

Vendu à un prix de 52 774 $ y compris les frais de transport et de préparation, le Nissan Frontier Hardbody 2024 suit les prix de la catégorie. Il possède, en plus, un style plutôt convaincant et des aptitudes hors route relevées qui font de lui une variante à privilégier.

Vous me direz que 52 774 $, ça reste plutôt cher pour une camionnette intermédiaire, mais au prix d’aujourd’hui, c’est tristement concurrentiel. J’ai envie d’ajouter que grâce au caractère conservateur du produit, le Nissan Frontier devient l’une des options les plus fiables dans le segment. Traité à l’antirouille et entretenu religieusement, le Nissan Frontier Hardbody 2024 sera fidèle et efficace pour de nombreuses années, ce qui en fait un choix tout à fait pertinent pour rentabiliser le coût initial.

C’est, à mon avis, exactement la définition d’une camionnette serviable et fidèle, deux caractéristiques importantes, mais trop souvent oubliées dans le segment.

Compte tenu de la réputation mécanique du véhicule, le Nissan Frontier Hardbody 2024 est une camionnette recommandée par l’équipe de RPM.

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