Mitsubishi ne l’a pas facile ces dernières années et le constructeur a pris la difficile décision de laisser tomber bon nombre de ses voitures afin de se concentrer sur les VUS. Mitsubishi a peut-être l’air d’une immense corporation, mais sa division automobile demeure très petite en comparaison à plusieurs autres constructeurs et ses moyens financiers sont beaucoup plus limités. C’est pourquoi les nouveautés se font plus rares et le cycle de vie des véhicules est long, très long. Dans ce contexte, il n’est pas facile de renverser la vapeur et d’être aussi compétitif que les autres.
Le Mitsubishi RVR est le modèle le plus vendu de la marque ces derniers mois et représente sans aucun doute le modèle le plus intéressant du constructeur à l’heure actuelle. Certes, le Outlander PHEV s’est avéré un bon coup d’éclat qui a permis au constructeur de se retrouver à l’avant-scène, surtout chez les amateurs de véhicules électriques, mais il a de plus en plus de difficulté à s’imposer face aux dernières nouveautés.
Pour 2020, le Mitsubishi RVR profite d’une modeste refonte esthétique qui réussit à faire oublier l’âge vénérable de la génération actuelle qui circule sur nos routes depuis 2011. C’est vrai à l’extérieur, mais un peu moins à bord; on y reviendra. Les changements les plus significatifs touchent l’avant, où les designers ont revu la grille et le bouclier, rehaussant du même coup l’apparence de robustesse du RVR. L’ajout de feux et de phares au DEL ajoute une belle touche de modernisme qui confère au véhicule une apparence beaucoup plus harmonieuse que par le passé. Il est d’ailleurs offert dans quelques couleurs plus osées, dont le Rouge Diamant (450 $), ce qui l’avantage bien.
Sept versions sont au catalogue et celle de base, soit la ES, se détaille à 22 998 $, un prix plus qu’abordable pour un véhicule du genre. Impossible toutefois de vous la recommander, car tout comme la SE FWD (25 298 $), elle n’offre pas de rouage intégral et celui du RVR mérite toute l’attention. D’ailleurs, 75 % des acheteurs optent pour un modèle équipé d’un rouage intégral. Les versions plus haut de gamme sont à notre avis un peu trop onéreuses pour ce qu’elles offrent de plus, donc nous vous recommandons surtout les SE AWC (27 998 $) et SEL AWC (29 798 $) qui profitent d’un bon assortiment d’équipement pour le prix et surtout, du plus intéressant des moteurs.
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Malgré l’ajout de matériaux souples sur le tableau de bord, l’habitacle du RVR n’a tout simplement pas le panache de celui de ses rivaux. Les matériaux utilisés ont toujours une apparence bon marché et donnent l’impression d’être à bord d’un vieux véhicule. L’effet est renforci par la présentation désuète de certaines commandes, celles des sièges chauffants en l’occurrence. La concurrence se livre une bataille féroce et face à ces derniers, le RVR tire de la patte côté finition intérieure.
Un nouvel écran tactile de 8 pouces facilite l’opération du système d’infodivertissement et la bonne nouvelle, c’est que ce dernier est maintenant compatible avec Apple CarPlay et Android Auto dans toutes les versions du RVR. Puisque nous étions au volant du RVR GT, le plus dispendieux, on avait droit au système de sonorisation Rockford Fosgate de 710 Watts qui, avec ses neuf haut-parleurs dont un sous-grave de 10 pouces, offre une richesse sonore inégalée dans ce segment.
À l’arrière, deux passagers trouvent leurs aises et profitent étonnamment d’un bon dégagement aux jambes sans avoir à faire de compromis sur le confort des passagers à l’avant. L’espace de chargement est assez généreux, on a réussi à loger tout l’attirail nécessaire à un tournoi de hockey (avec tout de même un peu de planification). Il faut savoir que le RVR est plus long et large que la grande majorité de ses concurrents, c’est ici que son gabarit plus imposant trouve ses avantages.
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Sous le capot, le Mitsubishi RVR 2020 offre deux mécaniques. Les versions de base sont équipées d’un moteur quatre cylindres de 2,0 litres qui développe une puissance de 148 chevaux pour un couple de 145 lb-pi. Il vaut mieux l’éviter, car d’une part il équipe les versions de base sans rouage intégral et même si on le retrouve à bord du RVR ES AWC, sa puissance est trop juste pour être efficace à bord d’un véhicule à traction intégrale.
Il vaut donc mieux opter pour les modèles équipés du quatre cylindres de 2,4 litres, qui avec ses 168 chevaux et 167 lb-pi de couple propose même une puissance supérieure à ce que la concurrence offre; il n’y a pratiquement que le Hyundai Kona équipé du moteur turbo qui en offre un peu plus. Pour ce qui est de la transmission, aucun choix possible, seule une boîte à variation CVT est offerte, laquelle nous a surpris en se révélant assez agréable, chose assez rare pour ce type de transmission.
L’élément le plus intéressant du Mitsubishi RVR est sans aucun doute son rouage intégral baptisé AWC (All-Wheel Control). Ce dernier est certainement l’un des plus efficaces sur le marché et donne beaucoup d’aplomb au véhicule, et ce, peu importe les conditions routières. Il comporte plusieurs niveaux de contrôle, une caractéristique unique au RVR. On peut tout d’abord circuler en mode deux roues motrices afin de favoriser l’économie de carburant, sinon le mode « AWD Auto » lui permet de réagir automatiquement aux conditions de la route, un peu comme les autres systèmes offerts sur le marché. Il est aussi possible de verrouiller le rouage intégral et à l’instar du système de Subaru, profiter d’un rouage intégral à prise constante.
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Le Mitsubishi RVR a fait l’objet d’un essai complet à l’occasion d’une randonnée Montréal – Québec pour se rendre à un tournoi de hockey par routes enneigées, bref une panoplie de conditions qui nous ont permis de bien cerner le véhicule. Tout d’abord, le RVR s’est montré très agréable à conduire et surtout engageant. Rares sont les occasions où l’on doit surveiller notre vitesse au volant d’un VUS, mais le RVR n’avait pas peur de la route et le sentiment de confiance qu’il dégage nous porte à rouler un peu plus rapidement.
Il faut dire que le moteur de 2,4 litres offre amplement de puissance et ne donne pas l’impression de conduire un véhicule sous-motorisé comme dans le cas de certains concurrents. Sa puissance permet également de rendre la transmission à variation CVT plus agréable, de sorte qu’elle fait beaucoup moins hurler le moteur en conduite plus dynamique. Notre modèle d’essai était aussi équipé de palonniers derrière le volant qui nous permettaient de changer manuellement les rapports préprogrammés. Sur le plan de l’économie d’essence, on a conclu notre essai avec une moyenne de 9,1 L/100 km dans des conditions hivernales et en circulant principalement hors des zones urbaines. C’est légèrement plus élevé que dans le cas de ses concurrents, sans doute le prix à payer pour une puissance supérieure.
Sur les petites routes enneigées reliant l’aréna à l’hôtel, on a rapidement appris à apprécier l’efficacité du rouage intégral du RVR. Non seulement la traction est optimisée lorsque l’on réaccélère après un arrêt, mais le véhicule demeure stable dans les virages et dans la neige épaisse. L’équation petit gabarit, rouage intégral efficace et pneus d’hiver de qualité le rendent redoutable. C’est dans ces occasions que l’on apprécie chaque dollar supplémentaire investi dans un véhicule à rouage intégral.
Seul bémol, l’insonorisation n’est pas à la hauteur et le véhicule laisse filtrer beaucoup de bruit ambiant à l’intérieur, c’est encore plus marqué sur l’autoroute.
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Même s’il se fait vieillissant, le Mitsubishi RVR demeure le véhicule le plus intéressant de la marque actuellement. Il est efficace, enjoué et surtout, il est accompagné d’une excellente garantie vous assurant une bonne tranquillité d’esprit, quoique le RVR n’est pas trop problématique côté fiabilité.
Néanmoins, on vous suggère fortement de louer le véhicule, car si vous ne le conservez pas durant plusieurs années, vous serez affecté par une valeur de revente beaucoup moins intéressante, ce qui pourrait bien annuler l’effet bénéfique d’un coût d’acquisition inférieur.