Les constructeurs japonais sont en période d’ajustement. Honda sauvera probablement Nissan d’une potentielle faillite prochainement, et Toyota, Mazda et Subaru travaillent de concert depuis quelques années afin d’être mieux armées face aux concurrents étrangers, comme la Chine, qui gagne du terrain. C’est une nouvelle réalité avec laquelle les géants de l’automobile doivent maintenant composer.
Mitsubishi est, quant à elle, en ajustement depuis plusieurs années. L’entreprise, qui a connu son lot de défis dans les 10 dernières années, survit au pays principalement grâce à son VUS compact, l’Outlander, qui performe bien, surtout dans sa variante PHEV. Mitsubishi n’est cependant pas en posture de force, et bien que les précédentes nouvelles automobiles risquent d’avantager le constructeur, car Mitsubishi fera partie de l’alliance Nissan/Honda, le fabricant propose pour le moment des véhicules qui datent.
Le Mitsubishi Eclipse Cross est définitivement l’un de ceux-ci. Vieillissant et à la traîne, ce dernier possède néanmoins des arguments rassurants qui justifient bien sa place dans le marché.

Une courte carrière
Outre l’Outlander, qui a récemment été mis à jour, le Mitsubishi Eclipse Cross est l’un des véhicules les plus récents du constructeur au Québec. C’est ironique, surtout si l’on considère le fait qu’il a été lancé en 2018, et qu’aucun changement sérieux n’a été fait sur le véhicule depuis son introduction.
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Son introduction avait refroidi plusieurs amateurs d’automobiles qui, en voyant le nom Eclipse, espéraient le retour de la mythique sportive du constructeur. Quelle ne fut pas la déception de ses adeptes en voyant un VUS muni d’une transmission à variation continue (CVT)!

Il faut parfois avouer que l’utilisation de la nostalgie n’est pas toujours avantageuse pour un produit, et je crois que c’est le cas de l’Eclipse Cross. Il a offert une recette intéressante pour l’époque, mais son succès est resté mitigé, et disons que l’accent était largement mis sur sa nomenclature et moins sur ses compétences.
Aujourd’hui, l’Eclipse Cross poursuit sa carrière dans la stabilité, et bien que cette décision amène une bonne dose de défaut, le VUS sous-compact de Mitsubishi bénéficie de certains arguments enviables, comme un dossier de fiabilité encourageant.

Style quelconque
Il faut tout d’abord que j’avoue que le Mitsubishi Eclipse Cross n’est pas mon préféré en termes de style. Je n’ai pas une liste de choses acrimonieuses à lui reprocher, simplement qu’il se fond tant à la masse que j’oublie bien souvent son existence.
Est-ce un problème de taille? Non, plusieurs conducteurs ne recherchent pas uniquement un véhicule pour son apparence, mais disons que par comparaison avec un Subaru Crosstrek ou un Hyundai Kona, l’Eclipse Cross ne sort pas du lot.
Une chose que j’aime toutefois concernant cet élément, c’est que l’ensemble de la gamme se ressemble. C’est désavantageux pour les moutures les plus onéreuses, comme celle que j’avais, la GT. Outre les bas de caisses peints de la couleur du véhicule et les longerons de toit noirs, cette dernière ressemble en tous points à la variante ES d’entrée de gamme.
Ce sont les mêmes roues de 18 pouces qui sont utilisés, et les couleurs de carrosserie sont identiques ; il est presque impossible de savoir que la version GT est la plus coûteuse du lot. Clairement un avantage pour la mouture ES qui, elle, se fond dans la gamme et qui devient donc plus intéressante pour votre portefeuille.

Intérieur fonctionnel avant tout
À bord, c’est la même chose qu’à l’extérieur. Rien n’est vraiment différent, mais tout est fonctionnel ; en bon français, ça fait la job. La visibilité est satisfaisante, les sièges sont chauffants, et Android Auto/CarPlay sont offerts de série dans l’écran d’infodivertissement de 8 pouces. Pour ce qui est des menus et de la présentation, ça date, mais c’est facile de s’y retrouver.
Ma variante GT est munie d’un toit panoramique ouvrant, de sièges en cuir et d’un système d’affichage tête haute. Par ailleurs, le dispositif m’a bien fait rire. Au lieu d’être projeté dans le pare-brise, comme c’est la norme dans l’industrie, Mitsubishi a opté pour une petite plaquette qui se soulève du tableau de bord pour faire office d’écran. C’est antique, mais bon, tout y est, et la luminosité est bonne.
Les sièges sont confortables, et l’espace est généreux à bord. Il y a suffisamment d’espace pour assoir aisément des adultes à l’arrière et sur la grande route, le véhicule demeure compétent. Le coffre n’est toutefois pas le plus volumineux de la catégorie. Avec 663 litres, le Mitsubishi Eclipse Cross est moins logeable que le Hyundai Kona (723 litres) mais plus que le Subaru Crosstrek (564 litres).
Ma variante était également dotée d’une chaîne audio de marque Mitsubishi munie de 8 haut-parleurs. En toute franchise, j’ai trouvé le tout correct. Définitivement mieux que les 6 haut-parleurs offerts dans le Volkswagen Taos le plus équipé, mais pas aussi performant que la chaîne Bose à 8 haut-parleurs du Kona.

Un seul groupe motopropulseur
Le Mitsubishi Eclipse Cross est livré de série avec un moteur turbocompressé à 4 cylindres de 1,5 litre. Le VUS sous-compact envoie la puissance de 152 chevaux et le couple de 184 livres-pieds au 4 roues du véhicule par l’entremise d’une CVT.
À noter que l’Eclipse Cross est équipé d’office de la transmission intégrale de Mitsubishi, et c’est l’une des forces du produit. Le rouage est solide, et le bouton de sélection dans la console centrale permet de choisir parmi 3 configurations, soit Normal, Gravel et Snow. Dans tous les cas, le dispositif est calibré afin d’octroyer le plus de mordant possible, peu importe la situation.
Ça équivaut à ce que Subaru offre dans le Crosstrek, ce qui est clairement un avantage sur les autres joueurs comme le Honda HR-V. J’ai d’ailleurs pu essayer le véhicule pendant une averse de neige, et c’est convaincant. Le Mitsubishi Eclipse Cross ne bronche pas et est amplement à l’aise quand la chaussée est glissante ; pratique au Québec!
Autre élément intéressant, le Mitsubishi Eclipse Cross 2024 est en mesure de remorquer 907 kilos (2 000 livres) quand 2 passagers prennent place à bord, et 680 kilos (1 500 livres) avec 5 occupants. Franchement, c’est bon, très bon si on considère que Hyundai ne recommande même pas de remorquer avec le Kona! Outre le Subaru Crosstrek Wilderness qui promet 1 588 kilos (3 500 livres), l’Eclipse Cross est l’un des meilleurs dans le segment à ce chapitre.

Mou en virage
Sur la route, la mécanique du Mitsubishi Eclipse Cross est convaincante. Le moteur est suffisamment puissant pour déplacer les 1 575 kilos (3 472 livres) du VUS sous-compact, et le couple est généreux. En ville ou lors d’un dépassement sur l’autoroute, l’Eclipse Cross, sans être sportif, ne manque pas de vivacité.
J’ai aussi apprécié la CVT, et je n’aurais jamais cru écrire ça. Bon, elle demeure désagréable en termes de sonorité, mais l’efficacité est là, d’autant plus qu’elle simule 8 rapports qui sont sélectionnables par l’entremise des sélecteurs de vitesses derrière le volant. En termes de mécanique, j’ai été positivement surpris par la prestation du Mitsubishi Eclipse Cross.
C’est plutôt la suite qui ne m’a pas charmé. La direction est imprécise, les mouvements de caisse sont très prononcés quand on le pousse en virage, et la suspension est trop molle pour réellement injecter de la noblesse au comportement routier.
J’ai également enregistré une consommation moyenne de carburant de 9,5 litres/100 kilomètres, et il faut que je note que j’ai principalement utilisé le véhicule sur la route durant ma semaine d’essai. Je trouve donc cette consommation trop élevée, beaucoup trop si on la compare au segment.

Légèrement trop cher
Le Mitsubishi Eclipse Cross est vieux, et pas le plus compétent, mais il répond assurément à la question suivante qui m’est régulièrement posée : je cherche un VUS, AWD, qui me transportera du point A au point B et qui demeure fiable, que me conseillez-vous?
Vous serez en mesure de cocher l’ensemble des éléments énumérés, car oui, la motorisation s’est montrée solide jusqu’à maintenant. Son principal problème, c’est son prix. En effet, le Mitsubishi Eclipse Cross 2024 est offert de série dans la version ES à un prix de 32 522 $ comprenant les frais de transport et préparation. La gamme s’étend jusqu’à la variante GT, celle que j’avais à l’essai et qui coûte 41 922 $ dans les mêmes conditions.
À mon humble avis, c’est trop élevé. Il est une option valable sur le marché, mais j’aurais tellement aimé que Mitsubishi Canada nous propose une mouture, sous les 29 000 $.

Il aurait définitivement été plus intéressant, et peut-être que son manque flagrant d’innovation aurait pu lui être pardonné. Parce qu’à l’heure actuelle, vous pouvez choisir le Toyota Corolla Cross, le Hyundai Kona ou encore le Subaru Crosstrek pour sensiblement le même prix, 3 véhicules qui partageront des qualités semblables, mais qui sont pas mal plus modernes.
Nous continuons de recommander sans réserve le Mitsubishi Eclipse Cross 2024. Son bilan de fiabilité est bon, et celui-ci bénéficie d’une garantie de 10 ans ou 160 000 kilomètres (méfiez-vous des conditions de cette garantie) rassurante.
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