Première bonne nouvelle, l’Eclipse Cross a bonne mine. Sa ligne plongeante et élancée lui confère un style unique qui saura assurément plaire, tout en attirant une nouvelle clientèle qui n’aurait jamais considéré un produit Mitsubishi dans le passé. Pour commémorer son arrivée, Mitsubishi lance même une édition limitée de l’Eclipse Cross (produite à 150 unités), baptisée Diamond Edition. Jantes de 18 pouces peintes en noir, peinture rouge diamant à 5 couches, ensemble de jupes aérodynamiques avec accents rouges et garnitures de pare-chocs argentées viennent dynamiser encore davantage un véhicule esthétiquement fort réussi.
Malgré sa belle gueule, l’Eclipse Cross ne donne toutefois pas l’impression d’un véhicule ultra moderne, fraichement sorti du four. Les glaces non affleurantes ainsi qu’une partie avant trop semblable à celle de l’Outlander laissent croire à un véhicule lancé il y a quelques années, qu’on aurait nouvellement introduit sur le marché nord-américain, un peu à la façon du Nissan Qashqai. Or, il n’en est rien.
Parlant de Nissan, il faut savoir qu’aucune technologie provenant du groupe Renault-Nissan ne se trouve sur l’Eclipse Cross. Le développement de ce véhicule a été entamé bien avant l’annonce de cette alliance, dont les répercussions seront assurément visibles sur de futurs modèles à venir.
En présentation, Mitsubishi faisait état d’un Eclipse Cross en compétition avec certains joueurs au tempérament plus sportif que la moyenne. Or, il faut aussi comprendre que ceux-ci (lire CX-5 et autres) ne se trouvent pas parmi les plus spacieux du segment. Et voilà sans doute le pire handicap de notre sujet. Un véhicule confortable pour deux adultes, mais à bord duquel l’espace arrière est restreint. La ligne de toit fuyante explique notamment le faible dégagement à la tête, qui affectera tout adulte de plus de 1,70 m. Même le volume du coffre déçoit, surtout en constatant que les dossiers des sièges arrière ne s’inclinent pas à plat. Mince consolation, la banquette arrière divisée à la façon 60/40 est coulissante, ce qui vous permettra d’extirper le meilleur de l’espace, selon vos besoins.
Très conservateur dans l’offre de ses choix mécaniques chez les autres modèles de la gamme, Mitsubishi débarque cette fois avec une toute nouvelle motorisation qui assurément, pourra se retrouver sous le capot de plusieurs autres produits du conglomérat Renault/Nissan/Mitsubishi. Il s’agit d’un petit quatre cylindres de 1,5 litre, à double arbre à cames en tête, turbocompressé et à injection directe de carburant, qui impressionne davantage par son couple que par sa puissance. En effet, les 184 lb-pi de couple livré dès 2 000 tr-min permettent d’obtenir de bonnes reprises pour un agrément de conduite fort étonnant. La puissance annoncée à 152 chevaux n’est certes pas très convaincante, mais s’avère honnêtement adéquate.
Évidemment, on jumelle cette motorisation à une boîte automatique à variation continue, proposant huit rapports simulés. Celle-ci est directement empruntée au Mitsubishi Outlander, le rapport final étant toutefois modifié pour favoriser les accélérations. La bonne nouvelle réside cependant dans l’offre d’un rouage intégral S-AWC (Super All-Wheel Control) de série sur tous les modèles, ce qui explique en partie le prix d’entrée un peu plus élevé que la moyenne. Ce dernier est sans contredit l’un des plus efficaces de l’industrie, puisque doté d’un vecteur de couple agissant de façon latérale pour toujours optimiser l’adhérence des roues ayant le plus de traction. À l’inverse de l’Outlander, qui fait appel à un différentiel actif avant visant à accélérer la roue extérieure en virage pour optimiser l’adhérence et la tenue de route, l’Eclipse Cross propose un système agissant de façon contraire. En effet, on vise plutôt ici à freiner la roue intérieure, ce qui a pour avantage d’offrir un temps de réaction plus rapide et un plaisir de conduire optimisé.
Avec son style plus racé, il est clair que l’Eclipse Cross séduira quelques acheteurs. Or, en ce qui me concerne, ce produit s’apparente davantage à une Subaru Crosstrek qu’à un Mazda CX-5 ou un Ford Escape. Plus compact, plus amusant, plus stylisé, mais moins spacieux que les VUS compacts de grande série, on lui attribuerait les mêmes avantages que la Crosstrek, qui propose ironiquement la même puissance mécanique et le même type de boîte CVT. Ces deux véhicules se démarquent aussi par leur rouage intégral plus performant que la moyenne, un élément non négligeable. Le seul hic, c’est que Mitsubishi propose l’Eclipse Cross au prix d’un CX-5, et non pas au prix d’une Crosstrek. Avec des prix variant de 28 000$ à 37 000$, difficile de flairer l’aubaine. Tout de même, un produit sérieux, qui apporte un vent de fraicheur à une gamme qui en avait bien besoin…