L’an dernier, j’ai eu l’occasion de mettre à l’essai le MINI Countryman S 2024 une dernière fois avant l’arrivée de la nouvelle génération. Près d’un an plus tard, j’ai maintenant l’occasion de découvrir et de mettre à l’essai le MINI Countryman SE ALL4 2025 de nouvelle génération. « Petite » différence, cette fois-ci, ce n’est pas la version munie d’un moteur thermique que j’essaie, mais celle avec une motorisation tout électrique qui prend place pour la première fois dans ce VUS sous-compact de luxe.
Il sera intéressant de découvrir si MINI aura réussi à conserver l’ADN que la précédente génération procurait en termes de plaisir de conduire et de rendement global, ce qui le distinguait des autres VUS du marché. Il faut dire que la barre est haute, puisque son prédécesseur n’avait mérité nul autre que la 1re place dans notre palmarès des meilleurs achats dans la catégorie des VUS sous-compacts de luxe en 2024.
Combien coûtait le MINI Countryman SE ALL4 2025 à l’essai?
Au Canada, le choix est simple quand vient le temps de choisir la version du MINI Countryman SE 2025 qu’on désire. Une seule est offerte avec l’ajout possible de l’ensemble Premier+, dont le modèle à l’essai était équipé. Cependant il faut faire attention, car cet ensemble d’options au coût de 7 000 $ fait rapidement grimper la facture. D’ailleurs, le prix du modèle que j’avais à l’essai était de 70 500 $, y compris les divers frais, dont le transport et la préparation ainsi que les options.
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Style distinctif
L’arrivée de ce Countryman de 3e génération est marquée par des dimensions qui gagnent en proportion. Par rapport à la précédente génération, il passe de 4 314 à 4 433 millimètres de longueur (+119 millimètres). Du côté de la largeur, il gagne 97 millimètres, tandis que la hauteur s’accentue de 21 millimètres. Le design évolue lui aussi en étant plus épuré. Je dois avouer que le résultat est plutôt de bon goût à l’exception de deux détails que j’aime moins personnellement. Je parle ici des roues de 18 pouces comme sur mon modèle à l’essai qui semblent moins cadrer avec le reste du véhicule. Le deuxième point auquel je ne m’habitue pas est le design du hayon qui donne un effet bombé. Pour le reste, je trouve l’ensemble de l’œuvre réussie et fidèle à MINI avec un design distinctif.
Toujours dans le côté unique, les feux arrière qui arborent le drapeau britannique sont toujours présents et offrent un beau clin d’œil aux origines de la marque. La grande nouveauté? Le conducteur peut jouer avec la signature lumineuse que ces derniers affichent par l’entremise de l’écran à bord. Il en va de même pour la signature lumineuse des phares avant. Il s’agit d’un souci du détail que j’ai apprécié. Au chapitre de l’assemblage, rien à dire sur ce point, tout semblait bien ficelé sur l’exemplaire à l’essai.
Tout est dans l’écran
Je dois avouer que j’ai toujours apprécié la présentation intérieure des véhicules de la marque MINI avec une planche de bord unique qui fait un clin d’œil au passé. J’avais donc bien hâte de découvrir en vrai ce que le constructeur nous réservait avec cette nouvelle génération. Résultat? Je ne suis pas déçu.
Avec le Countryman de nouvelle génération, MINI pousse le style à un autre niveau. Désormais, il n’y a plus d’instrumentation devant le conducteur, outre un affichage tête haute refermant beaucoup d’information. Désormais, tout se retrouve dans le grand écran circulaire OLED de 9,4 pouces au centre de la planche de bord, ce qui rappelle la partie centrale des précédentes générations.
Il y a beaucoup de choses à dire sur cet écran unique. Tout d’abord, sa qualité graphique est très bonne. Cependant, comme tout s’y retrouve, il vous faudra un petit moment d’adaptation pour tout trouver dans les menus. Fait intéressant, l’affichage de cet écran est très interactif et change en fonction des modes de conduite, par exemple.
Sous cet écran, on ne retrouve que quelques commandes manuelles qui rappellent les anciennes commandes à interrupteurs. Ces dernières servent au démarrage/arrêt du véhicule, à l’embrayage du rapport de boîte de vitesses, aux modes de conduite et au volume de la radio. Pour le reste, j’aime la présentation intérieure et les différents choix de matériaux utilisés un peu partout à bord. De plus, la finition m’a semblé bien ficelée. L’agencement des différentes teintes est aussi réussi et contribue à donner une allure unique à l’habitacle. Seul bémol? Je pourrais déplorer le faux cuir végane qui donne un aspect bas de gamme, du moins dans la teinte que mon véhicule d’essai avait.
En revanche, ces sièges ont le mérite d’être confortables et d’offrir de multiples réglages. La visibilité est bonne, mais on ressent vraiment que le véhicule a gagné en dimensions quand on regarde autour de soi. Ce n’est plus le petit VUS MINI que l’on connaissait. Ce gain en termes de dimensions a toutefois ses avantages, puisque les dégagements sont bons ; de même, l’accessibilité et l’espace de chargement seraient environ 25 % supérieurs que la génération sortante, selon MINI.
Maintenant offert en tout électrique
Alors que la précédente génération électrifiée avait uniquement recours à une mécanique hybride rechargeable, cette nouvelle cuvée fait maintenant appel à une motorisation tout électrique. Comme la motorisation est composée d’un moteur électrique à l’avant et d’un à l’arrière, la puissance combinée se chiffre à 313 chevaux, et le couple, à 364 livres-pieds. Jusque-là, le Countryman SE offre des données intéressantes, mais c’est après qu’il déçoit.
En effet, la puissance de recharge maximale dans une borne rapide de niveau 3 n’est que de 130 kilowatts. Si l’on considère qu’il s’agit d’un véhicule de nouvelle génération, nous aurions pu nous attendre à des puissances dépassant au moins les 180 kilowatts. Rappelons qu’un Hyundai IONIQ 5 possède une capacité ultrarapide de 239 kilowatts à courant continu de série. La déception des choix technologiques sur le plan de la recharge se poursuit du côté de l’autonomie. Avec sa batterie de 66,4 kilowattheures, l’autonomie annoncée dans les meilleures conditions n’est que de 341 kilomètres, ce qui représente encore une fois un recul par comparaison avec d’autres modèles vendus au même prix ainsi qu’à prix inférieur.
Lors de mon essai, l’autonomie réelle se situait plutôt autour de 290 kilomètres avec une pleine charge. Selon l’application MINI, la consommation moyenne était de 25 kilowattheures/100 kilomètres. Je tiens à mentionner que cet essai a été réalisé en conditions hivernales durant une période où la température extérieure oscillait entre -15 et -20 degrés le jour et que la température à bord était réglée entre 19 et 21 degrés.
Perdre son ADN
Sur la route, on s’aperçoit rapidement que ce n’est plus le même Countryman qu’on avait l’habitude de côtoyer. Son gain en termes de dimensions se ressent quand on évalue l’environnement qui nous entoure sur la route.
Cependant, c’est surtout son poids qu’on ressent, car ce nouveau Countryman SE est très lourd. Avec une masse de 2 081 kilos, la sensation sur la route n’est plus la même. Autrefois, il était un petit VUS agile, mais cette nouvelle génération perd un peu de ce côté. Bien que les suspensions procurent un bon confort sur la route, elles peinent à masquer la sensation de lourdeur lorsque l’on pousse plus le véhicule en conduite plus dynamique dans une courbe prononcée. Je n’ai pas eu l’impression d’être dans un MINI, mais bien dans un autre VUS électrique banal sur le marché, sur ce plan.
Où j’ai ressenti l’ADN MINI renaître sur la route s’est au chapitre de l’accélération qui était au rendez-vous. Plusieurs modes de conduite changeront la dynamique du véhicule. La direction ne présentait aucun délai et répond au doigt et à l’œil, ce que j’ai apprécié. Le volant, petit dans sa taille, mais avec un gros boudin, se manie bien et propose une belle présentation originale avec une bande en tissu pour le rayon du bas. Quand on l’active, la conduite à une pédale fonctionne bien. Je dois cependant mentionner que je l’ai très peu utilisée durant ma période d’essai, étant donné que les conditions routières n’étaient pas optimales la majorité du temps.
On y va ou pas?
Pour monsieur, madame, tout le monde, le MINI Countryman SE ALL4 2025 sera un VUS électrique qui se fera apprécier pour ses nombreuses qualités, tant sur la route qu’en général. Seuls les plus fervents de la marque MINI verront que ce nouveau Countryman n’a plus exactement le même ADN MINI auquel il nous avait habitués. On est forcé de constater que le constructeur s’adapte au marché changeant et pour sa survie à long terme, se dirige vers de nouveaux horizons. L’arrivée prochaine du MINI Aceman pourrait peut-être raviver le côté « petit VUS » que le Countryman de 3e génération a perdu. Cependant, l’imposition de tarifs douaniers visant les véhicules fabriqués en Chine pourrait compromettre sa venue. Ce sera donc à suivre.
Maintenant, recommandons-nous le MINI Countryman SE ALL4 2025? La facture salée, son autonomie réduite et sa plus faible puissance de recharge par comparaison avec la concurrence peuvent représenter un frein pour certains acheteurs. Cependant, il a su démontrer un rendement global intéressant qui pourrait plaire à d’autres acheteurs. De plus, son allure unique le distingue des autres VUS électriques sur le marché. Cependant, comme il s’agit ici d’une nouvelle génération, nous préférons garder le véhicule en observation, le temps d’analyser son rendement et sa fiabilité sur une plus longue période.
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