Le Mini Cooper Countryman est présent sur le marché depuis 10 ans. Même si de proposer un VUS envoyait le message que Mini se conformait à la tendance alors qu’elle avait toujours été à contre-courant, on n’a pas eu le choix de dire que c’était un produit réussi, dès le départ.
Bien que le Countryman de deuxième génération arrivé en 2017 n’ait rien perdu de son unicité, il a gagné en maturité. Contre vents et marées, il a toujours résisté à rentrer dans les rangs, et les changements apportés en 2021 confirment cet entêtement, tel que je l’ai découvert au terme d’un essai de deux semaines.
2021 est synonyme de changements pour le Countryman. Portion avant modernisée, roues au design changé, pare-chocs retravaillés sont au nombre des modifications. Par chance, le caractère unique et distinctif est préservé, à mon plus grand bonheur.
Quelques groupes d’option permettent au modèle testé d’avoir un style particulier. C’est le cas de l’ensemble Style extérieur All4 qui vient avec des appliqués en aluminium satiné pour le pare-chocs, ou encore de l’ensemble Style qui change le chrome en noir piano et qui vient avec quelques accessoires à bord. Vous n’aimez pas certains éléments ou encore la couleur? Pas de problème puisqu’il est possible de personnaliser le style du véhicule comme on veut avec le jeu des options. Ça peut finir par coûter cher, mais au moins on a le choix. Chapeau!
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Plusieurs versions sont proposées. En plus de la version de base, il y a la version S – celle mise à l’essai –, la version John Cooper Works et la version hybride enfichable SE. Toutes les versions vendues au Canada arrivent avec le rouage intégral All4.
À bord, on est une fois de plus dépaysé. Le cercle coloré comprenant le système d’infodivertissement domine la présentation globale, parsemée de touches particulières comme les interrupteurs qui ressemblent à ceux d’un avion, l’instrumentation numérique facile à consulter et les cercles équarris dans les portières, ici en noir piano.
Voilà un parfait exemple que l’excentricité n’est pas un frein à l’ergonomie. Les commandes de climatisation sont bien placées et l’instrumentation est facile à lire. L’interface du système d’infodivertissement est une version Mini du système iDrive 6 de BMW, facilement contrôlable de manière tactile ou avec une molette placée entre les deux sièges. Cependant, sa connectivité sans fil Apple CarPlay a refusé de se connecter à deux reprises, ce qui est beaucoup pour un essai de seulement deux semaines.
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Là où l’exclusivité nuit un peu, c’est en matière de visibilité. La forme de la fenestration demande cependant une période d’adaptation pour le conducteur, en raison des piliers larges à l’avant et contraignants à l’arrière. L’absence de détecteur d’angles morts ne fait rien, non plus, pour améliorer les choses.
Malgré que j’aie fait plus de 1 500 km au volant, jamais les sièges n’ont été inconfortables, même sur de longues distances. Leur support bien galbé et l’amplitude des ajustements permettent à n’importe qui de trouver une bonne position de conduite. À l’arrière, la banquette est positionnée à la bonne hauteur et donne un dégagement convenable pour un adulte de ma taille, mais l’accès est compliqué par des portières étroites qui n’ouvrent pas très grand. Le coffre, accessible avec un hayon électrique sur mon modèle d’essai, offre un espace correct, d’autant plus qu’il est muni d’un plancher relevable qui bonifie l’espace disponible.
Surprise! Je me suis gelé les mains dans ce véhicule! Il y a absence de volant chauffant dans le Countryman, pourtant vendu à un prix de près de 50 000 $. Inutile de dire qu’une Hyundai Elantra l’offre dès les premières versions, ce qui rend son absence encore plus incongrue. Ça, c’est typiquement Mini.
La version S testée est munie d’un moteur 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres d’une puissance de 189 chevaux et d’un couple de 207 lb-pi, jumelé à une boîte automatique à huit rapports et au rouage intégral All4. Il s’agit ici de la deuxième version la plus puissante; la version de base à moteur 3-cylindres n’a que 134 chevaux, alors que la version John Cooper Works dépasse les 300 chevaux. La version SE hybride enfichable offre, quant à elle, 221 chevaux et une autonomie électrique bien mince de seulement 27 km.
Si les 189 chevaux me semblaient timides sur papier, je n’ai eu d’autre choix que je revoir ma position. Ils sont bien en forme et particulièrement à l’aise pour déplacer le Countryman. Il faut en plus saluer l’impeccable boîte automatique à huit rapports, qui m’a même donné l’impression d’être à double embrayage tant elle est rapide, compétente et précise. Ici, c’est vraiment le savoir-faire allemand – issu de BMW – qui brille de tous ses feux.
En condition hivernale, le rouage intégral All4 a démontré son caractère réactif. Les roues avant doivent patiner légèrement pour qu’il s’active, après quoi il confère au Countryman une bonne stabilité sur chaussée glissante. La direction rapide et précise de même que la suspension bien calibrée complètent la boucle et font du Countryman un véhicule facile à apprivoiser et très plaisant au quotidien.
Est-ce qu’il est aussi vif et précis que la Mini Cooper à trois portes? Non. Les lois de la physique imposent un comportement légèrement moins agile. Cependant, j’ai retrouvé avec plaisir le comportement joueur et vif typique à Mini, ce qui le démarque de sa concurrence.
En matière de consommation de carburant, les quelques 1 500 km effectués ont résulté en une consommation de 8,8 l/100 km, ce qui est très bon considérant que l’essai s’est effectué en hiver et qu’une bonne partie du kilométrage a été effectué en ville. Bon point pour le système arrêt-démarrage efficace et doux, ce qui n’est pas toujours le cas des moteurs à quatre cylindres.
Ce véhicule est la preuve que la singularité peut être jumelée avec compétence. Tout le caractère anticonformiste est préservé, et les améliorations mineures apportées en 2021 ne changent rien à son rendement pratiquement exemplaire. La version S est à mon sens la plus équilibrée, même si le prix de 50 000 $ m’a fait sursauter. Par chance, la fiabilité du Countryman est en hausse, à l’image de celle du BMW X1 avec lequel il partage beaucoup de composantes.
Avec ce bilan, nous recommandons le Mini Cooper Countryman S 2021, à condition que vous soyez prêt à payer le prix pour montrer votre différence.