Je suis prêt à parier que certains d’entre vous ne savent même pas que le Mercedes-Benz EQB est commercialisé chez nous depuis 2022 et qu’il bénéficie d’un changement de stratégie de commercialisation pour 2024. Mercedes-Benz n’est pas très vocale à propos de ce modèle.
Alors qu’il n’a commencé qu’avec une version 350 4MATIC en 2022, une nouvelle version à traction nommée 250+ est arrivée pour 2023. Pour 2024, la version 350 tire sa révérence, du moins au Canada, pour être remplacée par la version EQB 300 4MATIC. Pourquoi? En raison de son prix de base tout juste en bas de 65 000 $, ce qui garantit son admissibilité aux deux rabais gouvernementaux pour l’achat de véhicules électriques. La version plus puissante 350 4MATIC, toujours proposée aux États-Unis, commandait un prix de base plus élevé.
Quel est le prix du Mercedes-Benz EQB 300 4MATIC?
Je le disais, le prix de base du Mercedes-Benz EQB 300 4MATIC 2024 commence à 64 990 $, sans frais de transport et de préparation. Ajoutez 4850 $ de frais exigibles et le prix atteint 69 830 $, avant les taxes et les options. Pour une facture plus digeste, vous pouvez laisser tomber deux roues motrices et opter pour la version 250+ à traction, laquelle commande un prix de 64 830 $ avec les frais de transport et de préparation.
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La version à choisir, à mon avis, est la Mercedes-Benz EQB 300 4MATIC, en raison de son rouage intégral. Le modèle testé avait quelques options, faisant grimper la facture totale à 73 050 $. Il y a de la concurrence à ce prix, comme le Tesla Model Y, le Genesis GV60 et même les versions tout équipées des Kia EV6 et Volkswagen ID.4.
Des airs adoucis de GLB
Dès le premier coup d’œil, il est facile de comprendre que l’EQB dérive largement du GLB. On reconnait la forme très cubique du modèle, avec son toit plat et son hayon presque vertical, combiné au capot horizontal et au pare-brise assez droit.
Ce style unique est cependant abimé par le passage à la version électrique, à mon avis. Le constructeur a décidé de jointer ensemble les deux phares avec une calandre de plastique, laquelle semble être en train de fondre vers le bas. Le bas du pare-chocs n’est guère plus dynamique, ni les roues de 18 pouces qui ont une apparence très basique, ayant au moins la prétention de sauver de l’énergie électrique avec un design effilé. L’arrière est sans doute la portion la plus réussie, avec la bande de DEL qui réunit les deux feux de position. Hélas, le chrome est omniprésent sur la carrosserie, pour un effet très « américain ».
Une manière simple de quitter la dépression avec l’apparence de l’EQB est d’opter pour l’ensemble « Ligne AMG avec Ensemble Nuit », lequel allègera votre portefeuille de 3500 $, mais ajoutera par le fait même des pare-chocs nettement plus sportifs, une calandre mieux étudiée tout en éliminant le chrome pour mettre des accents noirs. Au passage, remplacez le blanc polaire par l’une des 6 autres couleurs proposées — dont le prix va varier entre 975 $ et 4225 $, sauf pour le noir qui est sans frais — pour un effet encore plus réussi. Pourquoi ne pas choisir des roues optionnelles à 780 $, au passage? En d’autres mots, si vous voulez un beau véhicule, il faut payer!
Un habitacle à la hauteur
Depuis 2019 avec la Classe A, Mercedes-Benz prouve qu’il est possible d’avoir un véhicule de luxe à prix raisonnable qui ne sacrifie pas une présentation de qualité. C’est la même chose avec l’EQB 300 4MATIC 2024. La pièce maitresse est composée de deux écrans de 12,3 pouces qui relaient l’information relative à la conduite ou encore à l’infodivertissement. Cette portion est placée au sommet du tableau de bord, mais en raison de la forme très carrée et droite du véhicule, elle n’empiète jamais sur la visibilité qui demeure bonne sous tous les angles.
On retrouve le système MBUX de première génération de Mercedes-Benz. Ce système fait encore bien le travail avec ses multiples possibilités de personnalisation pour l’instrumentation, alors que l’écran central surprend par son excellente qualité graphique. La connexion sans fil à Apple CarPlay s’est avérée rapide et stable.
Un peu plus bas, au centre, se trouvent les bouches de ventilation au style tout à fait unique, comprenant en plus l’éclairage d’ambiance entièrement personnalisable. Encore plus bas, je déplore l’aménagement de la console qui mériterait d’être mieux exploité. On ne retrouve que deux vide-poches peu profonds, le plus avancé comprenant un chargeur par induction pour téléphone intelligent, et deux porte-gobelets. Franchement, le constructeur peut faire mieux, surtout pour un véhicule à vocation pratique comme l’EQB.
Les sièges manquent de support pour la portion avant des jambes, mais sont adéquats pour le reste. Le support pour le dos est très bon, et l’assise est allongeable pour un meilleur confort. La qualité d’assemblage est meilleure que celle du dernier GLB que j’ai conduit, qui avait d’innombrables craquements à bord.
Est-ce que l’EQB peut avoir 7 sièges?
À l’arrière, la banquette centrale permet un confort surprenant en raison des nombreux réglages dont elle dispose. Elle permet en plus une excellente visibilité vers l’avant à cause de sa hauteur, qui permet de bien voir au-dessus des sièges avant.
Le véhicule à l’essai ne disposait pas de la troisième banquette optionnelle, laquelle permet d’accueillir un total de 7 personnes. C’est une semi-exclusivité dans le segment, parce que le Tesla Model Y l’a ramené dernièrement. Même si le confort y est moyen, il s’agit de places qui peuvent aisément dépanner en cas de besoin et qui ajoutent un côté pratique indéniable.
Pour le cargo, le hayon ouvre grand et haut pour avoir un bon espace de chargement. Dans le cas présent, j’avais 495 litres, un chiffre qui peut monter à 1710 litres avec les sièges abaissés. De plus, le plancher devient complètement plat.
Une même batterie, deux puissances
Une batterie lithium-ion d’une capacité de 70,5 kilowattheures équipe tous les EQB vendus au Canada. Celle-ci accepte une puissance de recharge de 100 kilowatts au maximum, ce qui est somme toute faible. Malgré tout, le constructeur affirme qu’il est possible de passer de 10 à 80 % de niveau de charge en 32 minutes, ce que je n’ai pas eu l’occasion de tester.
La version d’entrée de gamme EQB 250+ propose un seul moteur asynchrone d’une puissance de 188 chevaux (140 kilowatts), mais un couple de 284 lb-pi. Sa puissance est certainement chiche, comme le confirme le temps de 8,9 secondes qu’annonce le constructeur pour passer de 0 à 100 km/h.
La version testée EQB 300 4MATIC ajoute un moteur synchrone à excitation permanente à l’arrière. La puissance grime alors à 228 chevaux (165 kilowatts), et le couple monte maigrement à 288 lb-pi. Le constructeur annonce une accélération de 0 à 100 km/h en 8,0 secondes, et une autonomie de seulement 330 km. Ces deux données sont largement dépassées par presque tous les modèles similaires offerts à prix comparables.
La paresse se confirme
Dès les premiers tours de roue, on se rend bien compte que la mission du véhicule n’est pas la performance, même s’il s’agit de la version la plus puissante de la gamme EQB. On est loin de l’accélération foudroyante à laquelle nous ont habitués les véhicules électriques de cette gamme de prix. La puissance est livrée en douceur même en mode Dynamic.
Sur la route, la visibilité est très bonne tout autour et la mécanique est assez réactive, malgré sa faible puissance. De plus, la direction est assez rapide, ce qui permet d’avoir une bonne agilité en contexte urbain, avec un court rayon de braquage en plus. Les changements de cap se font en deux temps, trois mouvements, aidés en plus de la compacité du modèle.
Il y a plusieurs forces de régénération réglables par les palettes situées derrière le volant : faible, normale et forte. Même au mode le plus fort, qui fonctionne par ailleurs très bien, la régénération ne permet pas l’arrêt complet, un non-sens pour un tel véhicule.
Comme l’autonomie annoncée n’est pas forte, j’avais (mince) espoir que la consommation réelle allait être faible pour compenser un peu. Déception! Ma consommation d’énergie qui s’est chiffrée à 21,9 kWh/100 km sur une distance de 375 kilomètres. C’est assez haut, et ça aurait donné une autonomie réelle de 322 kilomètres. C’est plus bas que ce qu’annonce le constructeur (330 km), mais aussi bien en bas de ce que proposent les véhicules comparables, vendus à prix équivalent.
Derrière la concurrence
Malgré le fait qu’il soit bien adapté à la vie quotidienne et urbaine, le Mercedes-Benz EQB 300 4MATIC n’est pas en mesure d’effrayer la concurrence. Pour le même prix, vous avez plus de performance et d’autonomie avec un Tesla Model Y et même une Hyundai IONQ 5. Impossible non plus de se rabattre sur le fait qu’il s’agit d’un Mercedes-Benz pour se consoler ; il n’a pas l’étoffe associée aux produits plus haut de gamme de la marque, un aspect qui aurait pu compenser un peu son prix élevé pour le rendement livré.
De plus, comme il s’agit d’un modèle sur lequel nous avons peu de recul, nous vous recommandons d’attendre avant de l’acheter. C’est un demi-mal, parce qu’il existe plusieurs modèles plus intéressants actuellement offerts.
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