Jamais je n’oserais comparer la Mercedes-Benz CLS 2019 à Donatella Versace, la sœur du célèbre designer de mode, disons simplement qu’il y a un parallèle à y faire : les deux n’ont pas eu une expérience heureuse chez le chirurgien…
D’accord, dire que la CLS ressemble à Donatella Versace est peut-être un peu exagéré, la CLS n’est quand même pas un monstre de la chirurgie esthétique ! Il n’en demeure pas moins que pour moi, la CLS a perdu son âme. Le but d’acheter une CLS plutôt qu’une Classe E est le style, la découpe de ses lignes, la fluidité exceptionnelle de son approche de coupé à quatre portes. Le dernier point est de retour, mais pour le reste, c’est trop banal pour être considéré comme de la haute couture automobile.
Je m’explique mal le fait que la CLS ait presque exactement la même configuration de bloc optique que la petite Classe A. Je ne comprends pas que l’on force une aussi grande proximité entre le modèle d’entrée de gamme et l’une des voitures les plus prestigieuses chez Mercedes-Benz. Fort heureusement, on obtient les plus récentes technologies en matière d’éclairage, directionnel et puissant. Au profil, la ligne de toit demeure parfaite, mais on perd toute courbe qui déterminait la sensualité typique des hanches de la CLS. Là, c’est fade, elle semble écrasée sous son propre poids. Que dire aussi de ces jantes AMG de 19 pouces avec l’ourlet aérodynamique ? Mon collègue Samuel Lessard les trouvait laides sur la A250 à l’essai dans RPM un peu plus tôt cette saison, je les considère affreuses, au moins il y a du choix. La CLS a toujours eu une ligne de coffre fuyante. Là, j’ai l’impression que l’arrière-train a tout simplement fondu. L’intégration des feux n’est pas plus heureuse. Que dire des deux protubérances de chaque côté de la plaque d’immatriculation ! Je sais que c’est une question de normes de sécurité en cas d’impact, mais il y a sûrement un moyen de mieux les inclure au pare-chocs. Comme dirait M. Michaud : « On dirait deux verrues ».
Vous comprenez que je n’aime pas l’évolution du design de la CLS. Dommage, car pour moi la CLS a toujours été synonyme d’élégance, de grâce, de distinction sinon de sensualité. Plus maintenant. Au moins, l’exceptionnelle qualité de la peinture et de l’assemblage de la marque est signée Mercedes.
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La CLS est une autre preuve que l’on doit se fier à la beauté intérieure et non extérieure pour juger. On fait généralement référence à ce dicton concernant des personnes, mais ça s’applique très bien à cette voiture également. Dès l’ouverture de la portière sans cadre, je suis tombé sous le charme. Bien qu’identique à quelques détails près de la Classe E, la présentation séduit. Tous les matériaux présents à bord sont d’une qualité. Les grosses vedettes sont indéniablement les deux écrans, chacun de 12,3 pouces, qui servent pour l’instrumentation et le système multimédia. Contre toute attente, alors que Mercedes-Benz intègre cette innovation partout, même dans ses plus petites voitures, la CLS n’a pas droit au fameux programme MBUX Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi, considérant que la CLS est l’une des berlines les plus hautes dans la gamme. Le pire, on reconnaît les écrans et les designs graphiques du MBUX sans que les gadgets y soient tous. Sans être à la fine pointe technologique du constructeur, les commandes sont cependant ergonomiques et faciles à manipuler.
Le confort de la CLS est au niveau de sa réputation. Comme dirait l’autre : on se fait gâter, pas à peu près. Déjà, les supports et les soutiens frisent la perfection, auxquels on ajoute bien sûr sièges chauffants et climatisés, avect plusieurs types massages. Malgré sa configuration de coupé, la visibilité ne pose pas de problème, je dois souligner l’option d’un affichage tête haute très polyvalent et complet. Étant chez Mercedes-Benz, les accessoires, les gadgets et les éléments de luxe sont omniprésents. À titre indicatif, on compte sur 64 choix de couleurs d’ambiance! Il y a une multitude de détails du genre qui contribue à nous faire sentir exceptionnels à son bord. Évidemment, la bagnole est basse et la courbe de toit n’offre pas le meilleur accès, mais bonne note pour tout ce qui touche les dégagements une fois assis.
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Pour le moment, la CLS se décline en deux versions : 450 et AMG 53. Mon modèle d’essai, la 450, abrite un superbe six cylindres en ligne de 3,0 litres accompagné à la fois de la turbocompression et d’une assistance électrique EQBoost de 48 volts. De base, la puissance atteint 362 chevaux, mais en certaines circonstances, comme une accélération vive, le système électrique ajoute 21 chevaux. Le couple impressionne tout autant avec 369 lb-pi venant du moteur thermique, auxquelles s’additionnent temporairement les 184 lb-pi de l’électrification. Le tout est marié à une boite automatique à 9 rapports qui inclut un mode manuel. La juxtaposition des deux composantes brille de tous ses feux pour ce type de voiture. On obtient un mélange presque parfait entre la douceur attendue d’une Mercedes-Benz et une grande vélocité. De facto, la CLS vient avec l’intégral 4Matic, l’une des références en la matière.
Histoire de jouer avec les différentes personnalités possibles de la CLS, on propose plusieurs modes de conduite qui changeront du tout au tout son comportement en intervenant sur les suspensions, la direction, la transmission, le rouage et la vivacité du moteur. Je tiens à souligner l’apport du système électrique dont l’efficacité m’a étonné. Sur les quelques 1 100 kilomètres parcourus, j’ai réussi à en faire un peu plus de 60 en roulant 100 % électrique. Vous devez vous dire que ce n’est pas particulièrement impressionnant, mais il faut savoir que la CLS 450 n’est pas une hybride à proprement parler. Au compte, ma moyenne de consommation s’est limitée à 9,2 L/100 km.
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La CLS a perdu de sa superbe esthétiquement, mais je ne peux pas dire qu’elle n’est plus une exceptionnelle routière. Franchement, Mercedes-Benz sait faire et ce coupé quatre portes en est un exemple probant. Impossible de la prendre en défaut. Le rendement de la mécanique impressionne en toute occasion. La voiture avale les kilomètres en avec aisance toutes conditions. La direction, même si elle est très assistée, réussie à communiquer de belles sensations. L’histoire se poursuit avec le travail des suspensions. Les différents modes de conduite, s’avèrent un véritable plaisir. Ainsi, avec le mode ECO on aseptise passablement ses compétences en favorisant l’intervention du système Ebooks. Confort et Normal feutreront votre trajet pour avoir l’impression d’être sur un tapis d’air. En un tour de main, l’auto devient divinement dynamique avec Sport et Sport +. Là, tout l’accent est mis sur la performance. La 450 a beau ne pas être l’athlète de la gamme, elle libère amplement de chevaux sous le capot pour nous donner des frissons. Cette berline peut prendre des virages serrés avec un entrain étonnant considérant sa taille. Ses suspensions adaptatives la rendent imperturbable dans les courbes. Un grand sentiment de confiance en émane.
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Donatella Versace est tombée dans le côté obscur de la beauté, mais elle demeure une bonne personne et surtout compétente dans son domaine. J’y vois un parallèle direct avec la CLS. Elle reste une exceptionnelle voiture, sportive, confortable et hautement technologique. Il est juste triste que le plasticien responsable de sa refonte chez Mercedes-Benz ait manqué son coup. Comme c’est généralement le cas en chirurgie esthétique, quand les retouches sont ratées, il est possible de passer de nouveau sous le bistouri. Bonne nouvelle pour la CLS, contrairement à Donatella, elle peut toujours de faire refaire le portrait sans risquer d’être enlaidie ! D’ailleurs su vous voulez savoir de quoi à l’air Madame Versace, j’ai pris la peine d’intégrer une image à la fin de la galerie d’images de la CLS.
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