Mercedes-Benz offre un VUS pleine grandeur depuis maintenant 18 ans. Lancé en 2006 sous l’appellation Classe GL, il est rebaptisé GLS en 2017 dans un effort du constructeur d’harmoniser un tant soit peu ses différentes déclinaisons de modèles. Bien qu’il soit maintenant majeur au sens de la loi, il est encore difficile de dire qu’il s’agit d’un produit mature, lire ici fiable. Il est dit, selon certaines études, que la maturité apparaît chez l’homme aux environs de 21 ans, alors que ce serait 3 ans plus tôt chez la femme. Sans vouloir être sexiste, si l’on considère le fait que le GLS est UN VUS, on n’a pas fini d’attendre avant qu’il ne soit enfin à point.
Injection à la testostérone
Si l’on inclut les années du GL, le GLS en est à sa 3e génération, et 2024 marque l’année d’un très léger rafraîchissement esthétique du modèle. Les variations sont limitées : configuration interne des blocs optiques, jantes et quelques améliorations dans l’habitacle. On peut dire que Mercedes-Benz n’a pas fait de gros efforts pour distinguer le 2024 du 2021.
Pareil pas pareil, il n’en demeure pas moins que le GLS est un produit qui a une prestance sur la route. L’acheteur a d’ailleurs plusieurs options de personnalisation en fonction des moteurs ou des ensembles d’options. On peut y aller d’une version régulière, ultra luxueuse et recouverte de bling-bling avec le Maybach ou, encore, de l’athlète sous injection de testostérone avec l’AMG, la version que j’avais à l’essai.
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Les détails se multiplient sur le modèle. Les nouveaux blocs optiques attirent naturellement l’attention par leur complexité, mais surtout par la qualité de leur éclairage le soir. La grille de calandre est toujours imposante, mais cadre bien avec les dimensions du véhicule. Personnellement, j’aime bien l’aménagement des lattes de chrome à la manière Panamericana, mais j’aimerais aussi un cadre de calandre mieux défini. Dans la partie inférieure, le pare-chocs adopte la même approche qu’on connaît chez AMG depuis plusieurs années. Ça commence sérieusement à manquer d’originalité.
De profil, il est certain que la couleur bleu Sodalite (nouvelle en 2024) absorbe plusieurs des traits de la carrosserie. De plus, le modèle à l’essai recevait avec un ensemble de fibre de carbone exposé (2 250 $), mais aussi l’ensemble nuit (1 000 $) qui ajoute des accents de noir. Le tout devient passablement plus anonyme, mais on peut toujours se consoler en regardant les jantes de 23 pouces (4 355 $) qui reprennent encore une fois un design bien connu chez AMG.
À l’arrière, c’est assez épuré avec une seule bande de chrome qui supporte les feux. Ces derniers obtiennent aussi une nouvelle configuration interne. Pour laisser chanter le moteur, on retrouve 4 pots d’échappement embossés AMG. Malheureusement, l’ensemble nuit les peint en noir, alors que je préférerais les mettre en valeur avec du chrome. Au moins, il s’agit d’une option!
La qualité de la peinture me dérange. La quantité de pelure d’orange serait inacceptable sur n’importe lequel véhicule, imaginez ce que j’en pense pour un produit qui se vend plus de 200 000 $. Mercedes-Benz doit impérativement revoir son procédé d’application de la peinture.
Que le spectacle commence!
Mercedes-Benz ne fait peut-être plus les carrosseries les plus flamboyantes, mais je peux certainement dire qu’elle sait comment faire des habitacles. Le GLS, même s’il est revisité en 2024, ne jouit toujours pas de la dernière génération d’écrans de 11,7 pouces. On conserve l’aménagement à 2 écrans unis en leur centre. C’est toujours très fonctionnel avec une collection de possibilités d’affichage. C’est particulièrement frappant à l’instrumentation à affichage de 12,3 pouces qui compte plusieurs configurations. Comme on est dans l’environnement AMG, on obtient même des styles très sportifs qui mettent en lumière les qualités dynamiques du GLS. Il en est de même de l’affichage tête haute. Le volant est de dernière série dans la gamme AMG avec les molettes pour la gestion, entre autres, des modes de conduite.
À l’écran central de 12,3 pouces, on obtient la dernière application du système multimédia MBUX sans tout le côté flamboyant qu’offre la dernière génération d’écrans de Mercedes-Benz. Le tout est convivial et très fonctionnel. À mon avis, ce système demeure l’une des meilleures références dans l’industrie.
La position de conduite est excellente. L’assise est réglable sous tous les angles, comme le dossier. Sans surprise, le tout est chauffant, climatisé et massant. Le confort est certain, comme la qualité des cuirs et de la suédine utilisée pour le recouvrement des surfaces. Avec l’ensemble de fibre de carbone, les accents du matériau se multiplient à la console, dans les portières et, bien sûr, dans la planche de bord. L’ergonomie générale est bonne bien qu’on retrouve encore beaucoup de boutons de petites dimensions un peu partout.
À l’arrière, même si le modèle à l’essai recevait l’ensemble de sièges premium à 6 000 $, je ne peux pas dire que j’ai trouvé le tout impressionnant. Il y a bien une console et un écran amovible, mais le confort des sièges n’impressionne pas vraiment. Les dégagements sont corrects sans plus, surtout si l’on tient compte de la taille du véhicule. Le GLS se présente comme un véhicule à 6 places dans sa configuration à l’essai, mais les assises de la 3e rangée de sièges sont à la fois d’accès très difficile et symboliques en confort et en dégagement.
Du côté du coffre, avec toutes les positions assises en place, on est à 355 litres. Dans la configuration la plus commune à 4 ou à 5 places, on passe alors à 1 209 litres. En couchant tous les dossiers, on obtient 2 400 litres. La qualité de la finition impressionne, mais malheureusement, on entend plusieurs craquements et couinements dans l’habitacle qui illustrent un assemblage qui devrait être resserré.
La brute
Certains produits AMG subissent une réduction de leur cylindrée, mais ce n’est pas le cas du GLS. Il conserve son tonitruant V8 biturbo de 4 litres. Toutefois, les ingénieurs l’ont revisité pour qu’il soit plus moderne, plus agréable en ville et un tant soit peu plus économe en carburant.
Pour ce faire, les turbos sont déplacés entre les cylindres, et l’on ajoute un moteur générateur en plus d’un système d’assistance électrique à 48 volts qui permet l’addition de 21 chevaux. Sans surprise, ces modifications permettent une amélioration au démarrage, à contrecarrer l’inertie et ajoute quelques sporadiques dizaines de mètres électriques. À la fin, la motorisation est passablement plus douce, moins brutale que précédemment. On ne se compte pas d’histoires, en fonction du mode de conduite, surtout les plus dynamiques, la bête renaît et libère tout sa puissance de 603 + 21 chevaux et ses 627 + 184 livres-pieds de couple.
Malgré ses 2 600 kilos (5 732 livres), le GLS se montre véloce en accélération vive. En fonction du mode de conduite, la réaction de la boîte de vitesses à 9 rapports jouera de souplesse ou ira dans une dynamique plus sèche, plus violente. Cette version du GLS me manque pas de puissance pour offrir une capacité de remorquage de 3 500 kilos (7 716 livres).
Où est l’autobahn?
Évidemment, le GLS dans sa configuration AMG n’est vraiment pas fait pour la piste, mais il serait très certainement à l’aise à 200 kilomètres/heure sur l’autobahn. Sa direction pourrait être plus communicative bien qu’elle soit précise. S’inscrivant dans une suite de composants dont la fermeté évolue en fonction du mode de conduite, elle est plus agréable sur le mode Sport. Malgré sa grosseur, on retrouve quand même un certain plaisir à prendre son volant.
Ce qui fait du GLS un roi des autobahns est la configuration de ses suspensions. Adaptatives et pneumatiques, elles passent du tapis volant à une grande fermeté en un tour de main. De plus, il est possible de surélever le véhicule de plusieurs centimètres pour faciliter des passages plus laborieux. Le GLS offre un très grand confort sur la route.
Au terme de mon essai avec quelques envolées à l’accélération, mais beaucoup de routes secondaires, idéales à la réduction de la consommation, j’ai obtenu une consommation de 16,1 litres/100 kilomètres. Inutile d’insister sur le fait que ce V8 fonctionne sur de l’essence à indice d’octane de 91. Il en coûte donc très cher de rouler avec ce GLS. En raison de l’intégration du système à 48 volts, je m’attendais à une moyenne plus raisonnable, au moins sous les 15 litres/100 kilomètres.
Conclusion
Étonnamment, même si le GL/GLS existe depuis 18 ans, il n’est toujours pas mature. Une collection d’éléments le prouve comme la piètre qualité de la peinture, les craquements à bord et aussi les quelques témoins lumineux qui ont sporadiquement allumé dans l’instrumentation pour disparaître tout aussi vite.
Le Mercedes-Benz GLS 2024 est un véhicule très complexe, particulièrement sur trois points : le V8, ses suspensions pneumatiques et l’électronique. Dans tous les cas, les caprices et les problèmes de fiabilité frisent la certitude. C’est particulièrement vrai pour le V8 qui offre des performances d’exception, mais au prix d’une grande fragilité.
La version à l’essai affiche un prix de base de 188 000 $. Avec les options, la facture monte à 202 060 $ sans compter les taxes, dont celle de luxe à plus de 22 000 $, qui s’ajoutent à la facture. Non seulement RPM ne peut pas recommander le GLS pour sa fiabilité, personnellement, je n’ai malheureusement pas eu l’impression d’avoir un véhicule de plus de 200 000 $ entre les mains.
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